Les créatures du Nord [Hopemin]

Chapitre 12

Hoseok planta son regard dans celui de son jeune apprenti. Les yeux de Taehyung exprimaient tout son désir, et seul son aîné pouvait le combler.

Les deux étaient homosexuels, chose compliquée dans cette société. À l'époque où Taehyung était encore un simple patient, il avait fini par développer envers Hoseok des sentiments qui s'avéraient déjà réciproques. La passion pour les plantes les liait, et puis ils avaient tous deux un physique avantageux qui avait tout de suite frappé l'autre. Mais de peur de se faire rejeter et humilier, ils n'avaient rien dit.

Lorsque le vieil apothicaire était mort et que Hoseok avait pris sa place puis fait de Taehyung son apprenti, ils s'étaient considérablement rapprochés. Un soir cependant, puisque l'apprenti avait oublié de partir avec sa béquille, il était revenu la chercher et souhaiter par la même occasion une bonne nuit à Hoseok. Ce dernier néanmoins, malgré la porte fermée à clé de la boutique, n'y était pas. Taehyung avait voulu aller jeter un œil en salle d'examen quand il avait entendu un cri étouffé venant de l'étage : Hoseok avait gémi. Curieux, le jeune homme avait pris les escaliers et était arrivé directement dans la chambre de son aîné pour le voir en train de se faire du bien en soupirant lourdement le prénom de son cadet.

C'était à ce moment-là qu'ils s'étaient rendu compte de leur attirance commune et que leur relation avait débutée, dans le plus grand secret. Puis au bout de quelques semaines à peine, la flamme s'était éteinte. C'était probablement le fait d'avoir rêvé l'autre tout ce temps qui les avait poussés à s'idéaliser, car très vite il s'étaient rendu compte que leur amour n'était fondé que sur leurs relations charnelles. En dehors de ça, ils agissaient comme deux simples amis.

Ils en avaient discuté un soir pour finalement conclure qu'il valait mieux qu'ils restent collègues et amis... des amis qui, il fallait l'admettre, s'accordaient parfois un petit plaisir. Après tout, pour soulager leurs pulsions, ils ne connaissaient personne d'autre, et ils préféraient éviter de crier sur tous les toits qu'ils avaient une préférence pour les hommes.

Hoseok rendit à son ancien petit-ami son regard charmeur, et il se mordit sensuellement la lèvre avant de souffler :

« Pourquoi pas... en souvenir du bon vieux temps... »

Le sourire de l'autre s'agrandit et, toujours allongé sur le dos, il attrapa les pans de la tunique de son supérieur pour l'attirer à lui et échanger un doux baiser. Ils n'avaient l'un pour l'autre aucun sentiment, mais ils aimaient bien ces marques d'affection qui rendaient une séance de sexe bien plus tendre.

Hoseok s'installa à quatre pattes au-dessus de son amant, sans cesser le baiser entamé. Au contraire, il l'approfondit sans la moindre hésitation, attrapant le menton de Taehyung pour lui faire ouvrir avec délicatesse la bouche. Aussitôt les deux langues se retrouvèrent avec plaisir, elles qui s'étaient quitté quelques semaines plus tôt après une pulsion de Hoseok.

Les mains de ce dernier allèrent rapidement se glisser sous la tunique de coton de l'autre qui soupira de plaisir en sentant ses doigts sur son ventre le caresser puis remonter lentement jusqu'à la zone sensible de ses tétons. Taehyung se mordit brutalement la lèvre, retenant un gémissement quand Hoseok le pinça malicieusement. Son aîné parsemait désormais son cou de petits baisers tandis que lui, complètement soumis au plaisir, il sentait ses yeux se voiler peu à peu de luxure. C'était tellement bon d'avoir quelqu'un pour assouvir ses fantasmes ; sa main, il en avait marre, ça faisait trop longtemps qu'il s'en contentait.

« Hoseok-ah, putain ça fait du bien, han... »

Occupé à lui dévorer ses clavicules dévoilées une fois le cordon de sa tunique défait, l'appelé ne répondit qu'en mordillant un peu plus franchement son corps. La petite ficelle qui servait de ceinture et nouait le haut du vêtement vint cependant lui chatouiller le menton et il décida que Taehyung était un peu trop vêtu. Il fit passer sa tunique par-dessus sa tête et la lui retira ainsi rapidement avant de s'attaquer à son torse fin qui lui avait tant manqué. Dès lors qu'il goûta avidement à ses bouts de chair, Taehyung se crispa et gémit faiblement.

« Fais attention à ton muscle Taetae, souffla Hoseok contre son pectoral en posant une main sur sa jambe blessée, si tu te tends trop les douleurs vont réapparaître.

- Dans ce cas on aurait dû y songer avant de décider de coucher ensemble, excuse-moi d'être un peu tendu, mais je te rappelle que t'es en train de me bouffer le téton. »

Hoseok se contenta de ricaner avant de reprendre son petit trésor en bouche tandis que de sa main libre il continuait de caresser la jambe abîmée. Ils avaient beau ne plus s'aimer, il était hors de question pour le jeune homme de se montrer brutal envers Taehyung, car même sans sentiments amoureux, il tenait énormément à lui et le percevait aussi bien comme son meilleur ami que comme son confident.

Taehyung se laissait complètement faire, désireux de se laisser dominer cette fois-ci. Il était fatigué, il n'avait pas la force de donner des coups de rein, en revanche il avait la puissante envie d'en recevoir.

Hoseok assura son équilibre et, de son autre main désormais libre – appuyée jusque là sur le matelas –, il lui caressa le bas-ventre, tirant un nouveau soupir à son amant. Ce dernier posa les mains sur ses joues et l'attira à lui pour échanger un nouveau baiser empli de langueur, un baiser qui devint sauvage lorsque Taehyung mordit la lèvre inférieur de son aîné. Hoseok venait juste de poser la main au niveau de son entrejambe et, malgré ses braies, le cadet n'avait pas pu s'empêcher de le mordre brutalement.

« Putain fais gaffe, râla Hoseok avec douceur malgré tout, tu vas vraiment finir par me bouffer la lèvre.

- C'est une mauvaise chose ?

- Pour moi, oui.

- Dans ce cas occupe ta bouche ailleurs, hyung, lui susurra-t-il en relâchant ses joues.

- Elle t'a manqué à ce point, ma bouche ?

- Si tu savais. Et la mienne, elle t'a manqué ?

- C'est ton corps tout entier qui m'a manqué. »

Taehyung sourit et, après un nouveau baiser, la température ne cessa plus de grimperdans la petite dépendance.