En flagrant délit

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Même lorsqu'il n'était pas de mauvaise humeur par ailleurs, Severus corrigeait toujours les torchons de ce cornichon ignare en grinçant des dent. Pareille bêtise n'était tout simplement pas croyable!

Il devait probablement la tenir du côté de sa mère, elle même en tant qu'auror reconnue avait toujours eu un niveau correct, mais ses frères et sœurs...

Agacé dès la troisième ligne, Severus acheva rapidement sa lecture et signa la feuille de parchemin d'un T, sans même donner une appréciation. Londubat ne l'aurait même pas méritée et cela aurait été gâcher de l'encre.

Il ne prit pas non plus la peine de lire la copie de Potter qu'il signa du D habituel, sans annotation non plus. Il ne supportait tout simplement pas le moindre contact avec ce cornichon de premier ordre et, de toute façon, pour la qualité de ce qu'il lui rendait...

Granger de son côté obtint un A et une appréciation salée reprenant en détail toutes les fautes les plus infimes qu'elle avait pu commettre, Weasley eut droit à un P après lecture rapide, Malefoy à un A annoté de « en net progrès »...

Cette bande de cornichons était encore pire que la précédente, pas la moindre subtilité ni la moindre prédisposition.

Pour Severus, le travail d'enseignant n'avait jamais vraiment été un plaisir même s'il s'en acquittait du mieux qu'il pouvait et dispensait ses cours avec un talent indéniable. Tout serait peut-être mieux allé si il avait pu encore enseigner sa matière de prédilection qui n'était rien moins que la magie noire, là peut-être serait-il arrivé à quelque chose d'un peu plus probant, mais non.

Dumbledore refusait catégoriquement et tout le monde croyait bien sûr que c'était par crainte de le voir repasser du mauvais côté. Mais Severus, lui, savait que c'était surtout pour son bien et afin de pouvoir le conserver à Poudlard. Il n'ignorait pas en effet que le Seigneur des Ténèbres avait lancé une sorte d'interdit sur ce poste.

Toujours est-il qu'il demandait systématiquement le poste de DFCM à Dumbledore, chaque année. Pourquoi s'il savait que cela était terriblement dangereux ? Tout simplement parce-qu'il espérait au plus profond de lui-même signer ainsi sa dernière année.

Depuis quelques mois, la situation était devenue si intenable que, cette année, il en voulait terriblement à Dumbledore de lui avoir refusé le poste. Certes il comprenait pourquoi, bien-sûr il approuvait son plan visant à arrêter le Seigneur des Ténèbres...

Mais, pour être honnête, Severus aurait préféré pour lui-même que tout s'arrête enfin, ainsi il n'aurait plus à souffrir comme il souffrait. Et l'arrivée de Gilda Marty ne venait qu'ajouter aux soucis qu'il avait déjà. Pourquoi diable le directeur devait-il être aussi têtu ?

Alors qu'il rayait à grands traits la copie d'Ernie Macmillan, qui s'était complètement planté sur une explication de dosage, deux petits coups secs se firent entendre à la porte et le Maître des potions leva la tête intrigué. Qui pouvait bien lui rendre visite juste après le repas du soir?

Il était déjà sûr qu'il ne s'agissait pas d'Albus. Peut-être un autre professeur alors, ou alors un élève pour lui faire une blague, chose qui n'était pas arrivée depuis bien longtemps.

En tout cas, la pensée de coincer un de ces satanés cornichons en flagrant délit le fit sauter sur ses pieds et il se précipita silencieusement vers la porte qu'il ouvrit d'un grand coup. Si jamais c'était Potter ou Londubat...

Sauf que ce n'était ni l'un ni l'autre.

En fait, le cornichon en question n'était même pas un de ses élèves mais le petit garçon du professeur Marty. Que faisait-il ici tout seul?

Severus et la rose blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant