Fin de soirée et résolution

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-Moon!!! Au lit maintenant!

20 heures trente venaient de sonner à l'horloge du salon, et Minerva Mac-Gonnagal attrapa la fillette d'une main un peu impérieuse, mais pas trop, afin de l'amener dans sa chambre.
Comme à son habitude, Moon avait utilisé tous les stratagèmes à sa disposition pour retarder son coucher autant que possible, mais il fallait bien dire que cette fois-ci elle tombait sur un os.

Pourtant, contrairement à ses habitudes, la fillette ne bouda pas un seul instant et finit par suivre docilement Mac-Gonnagal qui la mit au lit et la borda. La vieille femme eut même droit à un sourire charmeur qui la laissa pantoise.

Sebastian, plus prosaïque, était de son côté déjà couché et la lumière éteinte, Minerva se contenta donc de lui souhaiter bonne nuit de derrière la porte.


De son côté, Gilda devait bien s'avouer que la situation lui échappait, son partenaire dansait avec elle depuis le début du bal et il n'avait invité aucune autre femme, malgré une série d'œillades bien placées de la part de certaines. Elle-même aurait bien pris congé depuis longtemps mais la politesse l'en empêchait, elle ne pouvait qu'essayer de faire sentir à Ignacius Malefoy qu'il commençait à la fatiguer d'une façon puissante.
Lorsqu'il fut clair qu'il resterait sourd à ses manifestations de contrariété, Gilda décida d'employer les grands moyens....
Elle mit son pieds en cuillère, de façon à se que la partie glissante du talon touche le parquet et feignit de perdre l'équilibre.
Le stratagème fonctionna tellement bien qu'elle tomba et se tordit réellement la cheville droite...
« Zut! » pensa t-elle, « me voilà bien ».

Ignacius s'était empressé de l'aider à se relever, mais elle ne pouvait plus poser le pied par-terre.
-Merci, murmura t-elle tout de même, je suis vraiment désolée.
-Allons nous assoir, répondit-il doucement, vous semblez épuisée.

Et il lui offrit son bras pour la conduire à sa table, Gilda fut obligée de s'appuyer sur son épaule car elle ne pouvait pas marcher.
« Zut de zut! » pensait-elle, « mais comment est-ce que j'ai fait mon compte? ».

Severus quant-à lui observait la scène à quelque distance, partagé entre l'envie inexplicable d'intervenir, d'autant que Gilda semblait le chercher, et le devoir qu'il avait de se tenir à distance. Il s'était installé derrière un buffet assez monumental où il discutait avec Lucius tout en observant la scène:
-Comment penses-tu que cela se passe? Demanda l'aristocrate inquiet en observant son frère qui aidait Gilda à regagner sa place après sa chute.

Severus se contenta d'une réponse assez laconique:
-Assez bien je crois, mais je pense qu'elle en a marre de danser...
-Elle a l'air assez soucieuse aussi, grommela Lucius, on dirait qu'elle aimerait le fuir. Tu pourrais peut-être arranger cela, toi qui la connais, la mettre à l'aise...

Severus hocha la tête à contrecœur, prit son verre de champagne (le sixième) et quitta la table d'un pas qu'il essaya de rendre le plus décontracté possible.
Gilda sourit avec soulagement à sa vue, mais son sourire se transforma vite en grimace faussement outrée lorsqu'il lui lança une boutade:
-Hé bien Gilda, dit-il, vous vous êtes prise pour un oiseau? On aurait dit que vous dansiez un ballet quand tout à coup vous vous êtes effondrée...
-Severus... Marmonna la jeune femme, cessez de me moquer comme cela, j'ai assez mal à la cheville sans que vous en rajoutiez!
-Je peux vous arranger ça, répondit le maître des potions, Desturdeo!

Il jeta le sort à bout portant, et aussitôt la cheville de la jeune femme fut comme neuve.

-Et voilà, dit-il, je ne vais pas vous déranger plus, que vous rateriez presque toutes les valses!

Et il s'en alla d'un pas vif vers Lucius, non sans entendre au passage:
-Je vous remercie, mais je n'ai guère envie de danser à présent, je suis un peu fatiguée...

lorsqu'il eu regagné son poste d'observation à côté de Lucius, il remarqua qu'Ignacius s'était attablé aux côtés de Gilda avec qui il discutait avec animation...
Sans qu'il ne puisse comprendre pourquoi, son cœur se serra à ce spectacle

Mais lorsque le frère de son ami, voulut prendre la main de Gilda, celle-ci la retira assez brusquement, marquant ainsi une distance qui n'avait rien d'anodin. Décidément cette histoire n'était pas vendue d'avance...
L'homme ne s'en offusqua pas, sûrement persuadé que le temps y ferait, Gilda lui fit alors signe de regarder derrière lui, où une dame tentait de lui lancer des œillades insistantes auxquelles il ne faisait pas attention.
-Cela ne va pas se faire en une soirée, marmonna Lucius exaspéré.
-Pourquoi? Tu l'avais espéré? Le charria Severus.

Et au fond de lui, il se sentit très satisfait lorsqu'Ignacius consentit à aller inviter l'honorable dame et laissa Gilda tranquille. Celle-ci quitta immédiatement la table et le maître des potions fut surpris de la voir se diriger vers lui.
-Et bien Gilda, lui demanda t-il, votre cavalier vous a abandonnée?

Mais la jeune femme ne semblait pas vraiment d'humeur à plaisanter.

-Severus s'il vous plait, pourriez-vous m'aider à transplanner jusqu'à Poudlard? Je me sens assez fatiguée et j'ai des cours à assurer demain.
Elle semblait plus effarée que fatiguée songea Severus, et sûrement était-ce une fuite pour échapper aux avances d'Ignacius.
-Vous êtes sûre que vous ne voulez pas rester encore un peu Gilda? Demanda t-il, j'ai prévu de partir moi-même à minuit quinze, dans une petite vingtaine de minutes... Je viendrai vous chercher.

La jeune femme acquiesça, mais il était clair qu'elle aurait tout donné pour s'en aller immédiatement.

-Zut, marmonna Lucius une fois qu'elle les eut quittés, cela ne semble pas vraiment prendre...
-Il faut un peu de patience, répondit son ami, je crois qu'Ignacius n'aurait pas du être aussi insistant..
-Tu as raison, répondit le châtelain.

Comme la danse était en train de finir, il s'avança jusqu'à la table où était assise Gilda et se tourna vers une jeune fille, un ancienne élève de Severus nommée Aconit Rosier.
L'adolescente se laissa conduire de mauvaise grâce jusqu'à la piste de danse et, lorsque les violons s'arrêtèrent, Lucius la présenta à son frère avec un regard lourd d'insistance. Severus vit Gilda étouffer un soupir de soulagement en se cachant derrière sa main.
Lui n'en pensait pas moins...
-Lorsque cette danse finira, lui dit Lucius, j'annoncerai vôtre départ pour qu'Ignacius aie le loisir de vous accompagner.

Severus hocha la tête en contemplant les franges de la robe de Gilda d'un air rêveur, lorsque la réalité de cette phrase lui parvint, il reposa sa coupe de champagne.
Non, ce n'était vraiment pas le moment de prendre une cuite...

La danse se termina quelques minutes plus tard, et Ignacius s'inclina devant Aconit qui s'empressa de s'enfuir de la piste. Lui-même retourna à sa place auprès de Gilda qui sembla devoir se faire violence pour ne pas montrer à quel point il l'importunait, elle feignit d'être simplement fatiguée et Severus se leva pour la rejoindre:
-Gilda, dit-il en parvenant à sa hauteur, je vais y aller. Voulez-vous venir avec moi où quelqu'un peut-il vous ramener?
-Je viens, répondit-elle sur un ton qui ne souffrait pas de réplique.
-Permettez-moi de vous accompagner dehors, lui proposa Ignacius.

Gilda s'appuya sur son bras à contrecœur et le laissa la guider jusqu'au dehors.

Lorsqu'ils eurent franchit la porte du manoir, elle le salua aussi courtoisement que ses nerfs le lui permettaient. Puis elle s'accrocha à Severus et ils disparurent dans un crac sonore.

Ignacius resta pensif sur le perron, cette Gilda serait sa femme, il s'en faisait le serment mais restait maintenant à la convaincre. Ou faute de quoi, à la faire plier...

Severus et la rose blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant