La bataille a commencé

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Non, décidément Potter ne semblait pas décidé à baisser sa garde malgré Neville, Gilda et Mr Weasley qui tentaient de le raisonner :

- Il est avec nous, lui dit doucement Neville pour la énième fois. C'est lui qui nous a débarrassés des Carrow. Ne t'inquiètes pas.

Ne pas s'inquiéter ? Mais comment Londubat voulait-il que Potter ne s'inquiète pas ? Tout être normalement constitué devait obligatoirement s'inquiéter en de pareilles circonstances !

- Je vous ai vu tuer Albus Dumbledore ! S'écria Potter, presque hystérique en s'adressant à Severus. Comment pourrais-je vous faire confiance ? Vous pouvez peut-être faire illusion auprès des autres mais je vous ai vu faire !

- C'est vrai, répondit le directeur en s'efforçant de garder son calme. Mais c'était convenu entre nous deux depuis presque un an.

Le garçon le regardant toujours avec autant de haine, il poursuivit en soupirant avec lassitude :

- Potter, il me semble que mes agissements récents sont la preuve de ma bonne foi. Je sais que vous avez de bonne raisons pour ne pas me croire mais voici peut-être une preuve de ma bonne foi. Depuis la fin de l'année dernière, vous poursuivez sur les ordres d'Albus Dumbledore une mission, celle qui nécessite votre retour à Poudlard aujourd'hui et il est clair que vous devez faire vite. J'imagine que, comme nous tous, vous avez entendu les menaces que vient de proférer le Seigneur des Ténèbres. L'attaque du château est imminente !

Sa tirade ainsi que les arguments des autres commençaient à sérieusement déstabiliser Potter mais celui-ci gardait toujours sa baguette pointée sur lui. Quoique le geste soit ridicule et sa méfiance contre-productive à ce moment-là, Severus ne pouvait que le comprendre et éprouvait une certaine satisfaction à le voir refuser de faire preuve de naïveté. Car il aurait en effet pu être encore un parfait agent-double, réunissant par ruse tous les opposants à Voldemort pour provoquer leur chute.

En fait, au vu des forces engagées dans la bataille imminente, il était bien possible qu'il ait, malgré lui, servi les plans du Seigneur des Ténèbres. À cette seule idée, il se sentait nauséeux. Était-il vraiment en train de combattre Voldemort ? Ou n'était-il qu'un pion dans son jeu d'échec ?

Il fallait absolument que tout cela cesse, et Severus était la seule personne vivante capable de guider Potter vers la fin de toute cette horreur. Aussi, s'efforçant de garder son calme malgré l'angoisse qui montait en lui et menaçait de le submerger, il répondit à l'adolescent :

- Potter. Vous savez comme moi ce que Albus Dumbledore cherchait l'an dernier : les horcruxes du Seigneur des Ténèbres, mission que vous avez poursuivie cette année et qui, il me semble, a été couronnée d'un certain succès. Pour information, je suis celui qui ai mis l'épée de Griffondor dans la mare gelée, sur ordre du professeur Dumbledore, ou plutôt de son tableau qui, cette année, s'est révélé autant de bon conseil que particulièrement agaçant. Si j'étais réellement du côté de Lord Voldemort, croyez-vous qu'il aurait mis autant de temps à se rendre compte de ce que vous détruisiez ?

Potter ouvrait de grands yeux effrayés à présent, et Severus pouvait comprendre son trouble. Le jeune garçon n'avait eu que quelques minutes pour se faire aux chamboulements survenus à Poudlard, et ses propres révélations devaient être en train de l'achever.

Toutefois, il fallait absolument que Potter se reprenne pour qu'ils puissent sortir de l'impasse, aussi il proposa :

- Vous allez faire ce que vous avez à faire Potter, et vos amis avec. Pendant ce temps nous défendrons le château. Nous allons vous donner le temps. Mais je vous conjure de revenir me trouver ensuite car Dumbledore m'a chargé de vous transmettre des informations capitales. Je serai dans la tour d'astronomie, maintenant allez-y.

Severus et la rose blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant