Sortez les mouchoirs!

170 15 3
                                    

Bane était furieux, c'était au moins une chose de sûre. Et sous l'effet de sa colère, les trois jeunes centaures du clan avaient disparu, chacun dans sa hutte. Seule Cassiopée restait pour lui faire face.

Cela confirmait l'impression de Gilda, selon laquelle la centaure avait du cran pour deux, ou plutôt pour quatre en cet instant précis. Le chef centaure, de son côté, ne décolérait pas et l'avait saisie par le bras tout en l'invectivant. Cachée derrière Cassiopée qui faisait front et lui offrait un rempart face au chef, la sorcière commençait même sérieusement à craindre pour sa vie. En effet, si sa compagne ne l'en avait empêché, Bane l'aurait déjà réduite en bouillie.

- Écarte toi donc ! Grondait-il à l'adresse de la centaure qui n'était décidément pas disposée à lui obéir.

Il tenta de saisir Gilda et écartant de force Cassiopée, mais la sorcière bondit hors de sa portée et la vieille centaure reprit immédiatement sa position protectrice. Du coin de l'œil, ils virent Wallian s'approcher d'eux courageusement et tenter de raisonner Bane.

- Laisse-la donc, lui dit-il. Elle n'est pas dangereuse et c'est une complice de la fille Gobeplanche.

- Je m'appelle Federica Scott, dit soudain cette dernière, agacée d'être systématiquement nommée sous son patronyme de naissance.

Elle était également sortie de sa hutte et s'avançait vers le groupe, les mains levées dans un geste d'apaisement à l'adresse de Bane. Comme celui-ci ne faisait pas mine de la menacer, elle se coula derrière Cassiopée et rejoignit Gilda qu'elle étreignit un instant :

- Heureuse de vous revoir vivante Mrs Malefoy, lui dit-elle doucement. Lorsque je vous ai abandonnée dans le manoir Dolohov, je n'aurais pas parié là-dessus.

- Par pitié, ne m'appelez plus comme cela, soupira Gilda en lui rendant son accolade.

L'arrivée de Federica avait eu le mérite de calmer momentanément Bane, qui leur adressait à présent un regard un peu plus intrigué qu'agressif. Aucune des deux ne s'y trompa toutefois, pas plus que Cassiopée qui lui proposa d'une voix douce :

- Peut-être une explication serait-elle de mise. Federica a déjà raconté à notre clan un bout de son histoire, mais je pense qu'il serait bénéfique, pour toi comme pour nous tous, de l'entendre en entier. Et si cela ne te dérange pas, je m'assiérais bien autour de notre feu, car mes jambes sont épuisées d'avoir couru une bonne partie de la nuit.

- C'est toi qui l'a voulu !

Cependant, Bane avait hoché la tête, bien que toujours tendu, et tourna les sabots pour aller s'asseoir en premier à côté du feu. Gilda et Federica, Wallian, ses deux frères, Cassiopée et une jeune sorcière visiblement enceinte qui sortit de la hutte de Wallian le rejoignirent.

Ainsi, c'était pour elle que Firenze et sa tante avaient pris tous ces risques. Le premier leur avait juré qu'elle n'était pas prise dans une pratique barbare et cela semblait en effet être le cas. Assise contre Wallian, elle s'était blottie contre son torse et il la couvait d'un regard tendre.

Bane invita, ou plutôt intima à Federica l'ordre muet de s'asseoir à côté de lui. Gilda prit place juste derrière et Cassiopée à côté d'elle.

En cette fin de nuit, l'air était froid et le feu, vite ravivé par les deux frères de Wallian, était plus que bienvenu.

- Alors ? Demanda Bane à Federica. Quelle est donc ton histoire, puisque celle-ci expliquerait que je puisse accueillir aussi cette sorcière.

A la lueur du feu, son visage quand il la regardait semblait presque féroce. Pourtant, Federica ne se démonta pas face à lui et commença courageusement son récit.

Severus et la rose blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant