Le gallion

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-Mes... Fiançailles? Qu'est-ce que cela signifie?

Gilda avait répondu d'une voix blanche et son visage décoloré exprimait une telle peur que cela en devenait risible. D'ailleurs Gésine garda son sourire moqueur et ne daigna pas répondre:

-Tu comprendras tout en temps voulu Gilda. En attendant je dois te préparer et te rendre présentable.
-Ne me touche pas!

Gilda venait de gifler énergiquement sa jeune sœur, elle sentit immédiatement le désagréable tiraillement provoqué par ce .... de corset qui...
Gésine se jeta sur elle, ce qui n'eut pas pour effet d'améliorer sa respiration, et Gilda de songer que décidément, cette idiote aurait mieux fait de ralentir sur les sucreries.
Toutefois l'heure était-elle à commenter les surcharges pondérales de son frère et de sa sœur?

« Gigou! Ce n'est pas le moment de faire ta cervelle d'allumeuse! » se morigéna t-elle intérieurement.

Elle n'approfondit pas sa réflexion plus loin car Gésine l'avait attrapée par le col et la secouait comme un prunier. La jeune femme se retrouva bientôt debout mais prisonnière de l'étreinte de sa sœur et ce n'était pas peu dire.

-Oh! Tu te calmes! Compris? S'écria Gésine.
-Compris... Murmura Gilda dans un souffle.

Le visage de Gésine se fendit d'un sourire supérieur.
... Jusqu'à ce que le talon de Gilda écrase brutalement ses orteils... Si elle ne le vit pas venir, en revanche elle le sentit passer et hurla à pleins poumons.
La jeune femme en profita pour se dégager et tenta de partir en courant vers la porte, mais celle-ci s'ouvrit avant qu'elle ne l'aie atteinte. Et son frère apparut dans l'encadrement:

-Stupefix! S'écria t-il en brandissant sa baguette.

Le sort atteignit Gilda en pleine poitrine et elle s'effondra sur le parquet.

-Qu'est-ce qu'on fait? Murmura Gésine à son frère, tout en désignant sa sœur inconsciente. Elle n'a pas vraiment l'air de vouloir coopérer... Alors maintenant je propose qu'on suive mon idée.
-Je ne veux pas en venir à de telles extrémités Gésine, de toute façon on voit bien maintenant le résultat donné par ce qui s'est passé il y a un ans...
-Dans ce cas on n'a qu'à y aller à l'impérium et on sera tranquille!
-Je n'aime pas cette idée Gésine.

La jeune femme leva les yeux au ciel et adressa à son frère un sourire sarcastique:

-Tu as peur de quoi? Que Dolores te dénonce peut-être?
-Non, mais aucun de nous n'est assez puissant pour garantir ce maléfice, répliqua son frère, et nous n'aurons aucun moyen de savoir si elle n'y résiste pas. C'est un coup à la voir fuir sous peu.

Gésine parut contrariée et répliqua:

-Il y a peu de gens qui résistent à l'impérium Althaïr. Nous n'avons qu'à altérer sa mémoire en plus et elle n'aura plus assez de repères pour nous résister.

L'homme regardait sa sœur avec une gêne sensible:
-Peut-être, dit-il, mais avant je veux qu'on décide avec Malefoy, après tout c'est lui qui va avoir à la gérer après...

Il se pencha, souleva Gilda et la posa sur son lit avant de quitter la pièce avec sa sœur en fermant la porte à clef.

Les Selwyn avaient cette particularité que leur sang pur ne les avantageait pas, leur magie était faible en règle générale, il y avait même des cracmols au sein de leur famille. Altaïr s'en était bien tiré de ce côté là, mais ses deux sœurs non, Gésine en particulier puisqu'elle n'avait pas été admise en cinquième année à Poudlard et avait ainsi du rester chez elle.
Gilda de son côté n'était parvenue aux aspics qu'en travaillant extrêmement dur et grâce à ses dons pour les matières théoriques.
Du reste, la consanguinité ne les arrangeait pas et Gilda était la seule de la famille à présenter des capacités à la fois intellectuelles et physiques respectables, leur mère était complètement folle, leur père pas très stable non-plus, Gésine avait un penchant sadique et capricieux qui ne pouvait pas être dû qu'à son éducation, Althaïr était un peu mieux mais il n'avait vraiment pas été gâté par la nature.

Donc une charmante famille.... Sans parler bien sûr des cousins et cousines, oncles et tantes....

Un sorcier n'aurait pas enfermé à clef quelqu'un qu'il avait stupéfixié, en temps normal. Mais comme on l'a dit, la puissance magique des Selwyn laissait à désirer. C'est pour cette raison que Gilda reprit connaissance après une vingtaine de minutes.
Elle était seule, et la pièce déserte et vide, à l'exception de ses habits habituels qui gisaient par terre, lui donna une drôle d'impression, apeurée elle en sortit sa baguette magique qu'on n'avait omis de lui retirer, pensant sûrement qu'elle ne savait pas s'en servir.

Et pas forcément à tort, Gilda n'avait réussi qu'à envoyer un faible patronus dans sa seule leçon de l'AD, et elle doutait d'être capable de plus...
Sauf que...

songer à l'organisation secrète de Potter lui donna soudain une idée...

Elle sortit aussi de la poche de sa veste un galion tout doré et tout neuf, pria pour que ça marche et tapota le métal du bout de sa baguette...

« Manoir Selwyn: dire Dumbledore, Rogue, Vite! Pr Marty » s'affichait sur la tranche de la pièce. Celle-ci se mit à chauffer, au même moment des pas retentirent dans le couloir et Gilda rangea précipitamment ses affaires et s'allongea, feignant d'être encore assommée.

À des kilomètres de là, Neville Londubat se mettait au lit en regardant avec espoir le galion d'Hermionne, mais celui-ci n'avait pas affiché de réunions depuis des semaines.
Aussi ce soir-là quand-il se mit à chauffer, le Griffondor bondit de son lit...
Et ses yeux s'écarquillèrent à la vue du message.

Malgré le danger et l'heure tardive, il se leva, mit sa robe de chambre et sortit dans les couloirs du château, or il avait un problème...

Il ne connaissait pas les appartements du Dumbledore, mais seulement ceux de Rogue et il était trois heure du matin...
Mais d'un côté le professeur Marty semblait en danger. Aussi, tremblant de peur, Neville se dirigea vers les sous-sols.

Il toqua à la porte, rien... aucune réponse.

Tremblant, il réessaya, toujours rien...

Que faire? Il n'avait aucune raison valable pour se balader dans les couloirs, il n'allait pas pouvoir traverser le château ainsi.
Neville s'assit à côté des cachots et attendit. Alors qu'il perdait tout espoir de prévenir Rogue, il entendit soudain des pas dans le couloir, ainsi que des chuchotements. Tremblant il se leva et quel ne fut pas son soulagement lorsqu'il aperçut à l'angle du mur le directeur, suivi de Rogue et des deux enfants Marty. Tous les quatre s'arrêtèrent en le voyant, stupéfaits:

-Le professeur Marty a envoyé un message, s'empressa d'expliquer Neville avant que sa présence n'ôte des points en cascade à sa maison. Je crois que c'est pour vous.

Il sortit son galion et en montra la tranche à Dumbledore, celui-ci l'examina attentivement et le montra à Rogue. Le maître des potions était devenu blême:
-Qu'est-ce que cela signifie Londubat? Demanda t-il.

Neville déjà terrifié sentit son estomac se serrer, il avait oublié que le galion était clandestin! Comment expliquer alors?
Dumbledore toutefois vint à son secours:
-Severus, nous règlerons cette question en d'autres temps, je vais raccompagner Londubat dans sa tour puis je vous rejoins.

Il rendit le galion à Neville et l'emmena d'un pas vif:
-Effacez le message avec vôtre baguette dès que vous serez dans votre dortoir Neville, avant que tout le monde le voie...

Severus et la rose blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant