Severus et la rose blanche

Que chacun y mette du sien

-Albus, je me suis déjà accrochée une fois avec Severus au sujet de Potter, je n'ai pas envie de recommencer.
Moon et Sebastian étant couchés, Gilda avait prononcé ces mots à voix basse comme tout le reste de la conversation d'ailleurs. Toutefois il n'y avait aucune ambiguïté dans sa réaction.
-Je n'irai pas essayer de le convaincre de pardonner à Potter, continua t-elle, premièrement parce que je ne tiens pas à me fâcher avec lui et ensuite parce que, même si je ne connais que peu de choses au fonctionnement d'une école, je sais qu'insulter son professeur est un manque de respect.
-Je le sais très bien Gilda, mais on est dans un cas particulier, il y a des torts des deux côtés et...
-Si j'avais fait cela étant élève, répliqua fermement la jeune femme, même dans des circonstances qui sont celles de cette après-midi, vous n'auriez pas hésité à me renvoyer de l'école. Alors je n'ai pas à demander à Severus de passer outre ce règlement. Surtout pas pour qu'il se fasse du mal encore et prenne le risque de blesser Potter en lui envoyant des pots de confitures dans la tête!

Dumbledore n'avait visiblement rien à répondre à cela et se dandinait sur sa chaise, toutefois il tenta encore d'argumenter:
-Potter suivait des cours d'occlumencie avec Severus, et je ne peux pas prendre le risque de le faire moi-même à cause de Lord Voldemort.
-Je ne pense pas non-plus que ce soit une bonne idée que vous remplaciez Severus, ce serait donner complètement raison à Potter car il n'attend que cela.
-Je ne sais pas quoi faire. Et en plus comme vous refusez de m'aider...
-Je ne refuse pas de vous aider Albus.

Le directeur lui jeta un regard surpris:
-Je refuse juste de couvrir Potter, continua t-elle, par contre j'aurais peut-être une idée pour arranger les choses.
-Je vous écoute!

Gilda était bien incapable de dire si le ton était colérique ou plein d'espoir, toutefois elle n'en fit pas grand cas et expliqua:
-Lorsque deux personnes se détestent à un tel point, il est impossible pour quelqu'un d'extérieur de les changer, et extrêmement difficile de maintenir entre elles un respect minimum. L'amélioration ne peut venir que d'elles-mêmes.
-Mais comment comptez-vous arranger les choses dans ce cas?
-En parlant à Potter, en discutant avec lui de ce qu'il s'est passé et en essayant de le convaincre d'aller présenter des excuses... Sincèrement, peut-être aussi en discutant un peu avec Severus. Au mieux, les choses s'améliorent et les cours reprennent, au pire, on reste dans la situation actuelle et vous n'aurez plus qu'à faire le pied-de-grue devant chez Severus pour le supplier...
-Je ne suis pas sûr que des excuses suffisent...
-Mais peut-être qu'elles peuvent déboucher sur autre-chose, de toute façon on a rien à perdre.

Le directeur soupira avec lassitude:
-Honnêtement Gilda, je n'y crois pas trop, mais faîtes comme vous l'entendez. Je vais vous laisser maintenant, le devoir m'appelle ailleurs.

En le regardant partir, la jeune femme eut envie de se sentir aussi lasse que lui mais résista, ce n'était vraiment pas le moment. Avec tout le travail qui l'attendait pour le lendemain....
et puis comment convaincre Harry si celui-ci était aussi têtu que Severus?

Gilda finit ce qu'elle avait à faire pour le lendemain, puis elle essaya de préparer ce qu'elle allait dire mais elle dut bien se rendre à l'évidence, on ne préparait pas une discussion comme une dissertation d'histoire ancienne.
Alors qu'elle réfléchissait à cela, le feu dans la cheminée se mit à luire d'une étrange et inquiétante manière, la jeune femme s'en approcha, pensant qu'il s'agissait de quelqu'un qui voulait lui parler par voie de cheminée.
Dans une gerbe d'étincelles, un homme apparut et sortit promptement de l'âtre, Gilda n'eut que le temps de reculer de quelques pas. Il la saisit par les pans de sa veste et lui assena un coup derrière l'oreille.
L'ayant ainsi sonnée, il tira la jeune femme vers la cheminée et disparut avec elle dans un crépitement de flammes...

Sans s'apercevoir que Sebastian épiait la scène par la porte entrouverte de sa chambre...