Dumbledore demande de l'aide

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-C'était un objet d'une valeur inestimable Severus... Mais enfin... Je ne peux pas vraiment dire que vous ayez eu tort... Il s'agit de quelque chose d'éminemment dangereux....

Dumbledore ne s'était pas mis en colère à l'annonce de la destruction du miroir, il semblait juste las et un peu déçu. Seule l'étrange crispation de son visage et de ses mains trahissait la tension qu'il devait éprouver.
Gilda se rappela ce qu'avait dis Severus au sujet du directeur et du miroir, « lui en est toujours dépendant », elle n'osa pas se demander pourquoi mais par contre, le calme apparent du directeur l'intrigua.
Assis devant son bureau et amplement éclairé par une fenêtre, il ne semblait pas aussi serein que d'habitude.
Elle-même ne savait plus très bien ce qu'elle en pensait, tout était si confus... Mais une pointe de tristesse se faisait sentir, elle revoyait encore le visage de Yannick même si ses traits restaient flous dans son esprit.

-Gilda, vous êtes bien pâle, finit par lui dire le directeur, vous n'êtes pas malade au moins?

La jeune femme secoua la tête à la négative, elle aurait voulu quitter ce bureau à la décoration un peu surchargée à son goût, mais il fallait d'abord que...
Elle sortit de son foulard le bracelet en perles fines et le fit voir au directeur:
-Je suis surtout venue pour vous montrer ceci en fait, c'est apparu devant mes pieds avec une explosion...

Dumbledore examina l'objet avec attention, il le souleva d'un coup de baguette et lança dessus plusieurs sorts informulés, une lumière étrange l'auréola mais à la grande surprise de Gilda, le directeur resta tout à fait tranquille:
-Rien, dit-il, je ne sens aucun signe de magie noire, l'expression gobeline signifie à peu-près: « faire disparaître votre existence de la surface de la terre ». ce n'est pas très gentils je l'avoue, mais le collier en lui-même me semble inoffensif. On vous a envoyé cela pour vous effrayer Gilda, si vous voulez mon avis, mais rien de plus.
-Par contre, cela veut peut-être dire que ce qui ont attaqué votre maison ont eu vent de nos recherches....
Severus semblait très inquiet à cette perspective et la jeune femme ne l'était pas moins. Cela pouvait aussi confirmer qu'Ombrage était dans le coup...
Gilda hocha la tête en rempochant l'objet.

-Merci professeur Dumbledore. Murmura t-elle.

Comme Severus prenait congé, elle en fit autant et emboita le pas à son collègue pour redescendre. Une fois au pieds des escaliers du bureau, le maître des potions lui demanda:
-Que comptez-vous faire maintenant?

Comme elle ne comprenait pas vraiment sa question, il dut reformuler:
-Vous avez du travail?
-Oui, répondit-elle, je dois finir de préparer la séance des quatrième année pour demain et...

Ses yeux s'agrandirent car l'horloge de l'école sonnait déjà seize heure.
-Bon sang! Dans une demi-heure je dois aller chercher les petits! Fichu miroir! Et fichue breloque!
Elle jeta un coup d'œil haineux à la poche de sa robe qui contenait le bracelet.

-Excusez-moi Severus.. Mais là il faut vraiment que j'y aille... Sinon ça ne va pas aller...

Et elle s'enfuit en courant dans le couloir, le maître des potions la regarda partir, un peu à regret car il l'aimait bien, à pas rapides, les pans de sa robe claquant au rythme de sa course. Il ne put s'empêcher de penser qu'elle était décidément très belle. Il n'était guère étonnant au fond qu'Ignacius Malefoy ai jeté son dévolu sur une telle femme.
Étrangement, cette pensée lui serra le cœur mais il chassa cela d'un revers de main, ce n'était pas le moment de rêvasser, lui aussi avait du boulot! À commencer par une leçon particulière avec Potter.
D'ailleurs celui-ci eut le culot d'arriver en retard, mais ce n'était pas plus mal car lorsque l'adolescent entra, Severus finissait de mettre dans la pensine les souvenirs qu'il ne voulait pas que le fils de son ennemi voie, au cas ou il se resservirait d'un maléfice de bouclier.
Le maître des potions ne l'avouerait jamais à personne, mais il n'avait pas réussi à comprendre comment bloquer cette attaque-là, relativement inédite.

Malgré ses mensonges, il devint vite évident que Potter n'avait encore rien fait, et qu'il se contentait d'attendre en jouant la montre.
-Votre tête est une passoire Potter, il est évident que vous n'avez pas fichu une rame encore une fois! Là je m'avoue vaincu! Avec vous on n'arrivera à rien!

L'adolescent lui renvoya un regard haineux et ne répondit rien, Severus y était habitué depuis les vacances de Noël, c'était le même refrain à chaque fois.
-Vous êtes un fumiste Potter, vous ne pensez qu'à votre petite personne et à votre petit confort, vous vous croyez peut-être un héros mais laissez-moi vous dire ce que je pense: vous n'êtes qu'un petit crétin prétentieux et feignant! Un raté dont personne ne veut au fond!
-C'est vous le raté!

Cette fois-ci, Potter s'était levé, furieux.

-C'est vous le crétin raté! S'écria t-il, au lieu de passer votre temps à emmerder la monde vous feriez mieux de vous regarder dans une glace! Avec votre nez, votre caractère de chiotte et vos cheveux en serpillière, ce n'est pas étonnant que vous n'ayez trouvé personne! Je me demande bien quelle fille pourrait vouloir de vous! Moche, con et méchant comme vous l'êtes! Ils ressemblaient à quoi vos parents?

Severus sentit son sang se figer sur place, ses yeux s'ex-orbitèrent de fureur et la rage manqua de l'aveugler. Il se jeta sur l'adolescent qu'il saisit par le col et le plaqua contre une étagère:
-Répétez cela.... Grinça t-il, répétez-le maintenant et vous jure...

Harry l'observait avec effroi, mais aussi avec cette pointe d'insolence qu'il arborait toujours, lui aussi semblait en colère. Il voulut même répéter...
-Moche, con et m...

Severus poussa un hurlement de rage et le jeta par terre:
-Sortez! Hurla t-il, avant que je ne vous fasse subir tout ce que votre propre père m'a fait subir pendant sept ans!

Il jeta un coup de pieds à l'adolescent qui se releva en vitesse et s'enfuit, fort heureusement pour lui car le maître des potions tenta de lui envoyer un bocal de vers de vase à la figure qu'il évita de justesse. Il détala comme un lapin dans le couloir sombre.
La colère du maître des potions était telle qu'il se jeta sur son bureau et le brisa en deux d'un coup de poing. Ce sale petit bâtard de .... Comment est-ce qu'il pouvait dire cela avec les parents qu'il avait ... Surtout avec un tel père...

Pour tenter de se calmer il gagna ses appartements adjacents à la pièce et alla s'assoir sur son lit la tête entre les mains, mais rien n'y faisait, soit il voyait Potter, le père Potter, sa mère... Ses propres parents à lui aussi refaisaient surface dans son esprit. Il se revoyait enfant, honteux de son père surtout, mais aussi parfois de sa mère... Surtout lorsqu'il croisait Lily avec ses propres parents, eux semblaient parfaits en tout point de vue, même si c'était des moldus...
Son père surtout lui faisait honte, un moldu vulgaire, brutal et peu instruit. Sa mère laide, soumise et renégate dans cette famille de sang-pur dont elle venait. Comment se faisait-il que ces deux-là se soient rencontrés? Honnêtement, il ne voulait pas le savoir...

Soudain un coup sec frappé à la porte le tira de ses pensées, il se leva pour ouvrir et découvrit le directeur.
-Qu'est-ce qu'il y a? Demanda t-il.

Face à ce ton peu engageant, Dumbledore ne se démonta pourtant pas.
-Je m'inquiétais pour vous Severus, dit-il simplement, j'ai croisé Potter qui courrait dans le couloir tout à l'heure, et à vrai dire... Il avait l'air d'avoir une armée de trolls à ses trousses...
-Et bien il pouvait, répliqua sèchement le maître des potions, au vu de ce que j'ai failli lui faire...
-Et comme vous n'êtes pas venu manger... Je me suis dit qu'il s'était peut-être passé quelque chose de grave... Il semblerait que j'ai eu raison?
-Un peu. Écoutez Albus, je ne donnerai plus de leçons à Potter, vous n'avez qu'à le faire vous-même!

Le directeur de Poudlard ouvrit de grands yeux effrayés.

-Severus vous ne pouvez pas faire cela! Qu'est-ce qui se passe?
-Il m'a insulté, et comme je sais très bien que vous ne sévirez pas, et que de toute façon si moi je le fais, cela n'aura aucun effet... Et bien j'arrête.
-Attendez, vous avez fait quoi pour qu'il vous insulte?
-Vous voyez? Répliqua le maître des potions, vous le défendez de toute manière! Ça ne sert à rien que je m'escrime, il n'en fiche pas une rame! Alors vous m'excuserez, mais j'ai autre chose à faire!

Dumbledore voulut réagir, mais Severus avait déjà refermé sa porte et visiblement il n'était pas d'humeur....
Il fallait qu'il questionne Harry mais il n'était vraiment pas sûr de savoir vraiment comment...
S'il en parlait à Minerva, il était sûr que cela n'allait pas marcher non-plus, elle punirait Harry mais il était persuadé qu'il fallait traiter le problème par le fond....
La peste soit de ces deux bourriques qui n'étaient pas fichues de garder des relations diplomatiques correctes!
Et puis soudain, une idée germa dans son esprit, il remonta les quelques étages qui le séparait des appartement de Gilda et toqua. La jeune femme apparut avec sa petite fille en pyjamas dans les bras.

-Bonsoir Albus, dit-elle, que me vaut votre visite?
-J'ai besoin de votre aide, répondit le directeur, je crois qu'il n'y a guère que vous qui puissiez m'aider à résoudre un problème.....

Severus et la rose blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant