Severus et la rose blanche

Fumée et serpent

« ... Les pouvoirs d'animagui du professeur Mac-Gonnagal, très décriés actuellement bien que parfaitement déclarés et légaux, sont plus puissants que ceux que j'avais eu l'occasion d'étudier de près. Et l'opportunité totalement imprévue de cette entrevue, en tout point charmante, n'a fait que renforcer l'intérêt qu'on pouvait y porter.

Imaginez-vous donc un véritable enchantement, en plein travail de rédaction me voilà dérangée par quelqu'un qui tambourine à la porte d'une manière particulièrement insistante. J'ouvre, un peu contrariée, et voilà que mon exaspération s'envole quand je découvre de qui il s'agit: La professeur d'Histoire de la magie de Poudlard! Gilda Marty en personne!

Sur cette femme d'un tempérament assez peu commun, on racontait beaucoup mais rien n'est à la hauteur de ce qui m'a été donné voir.

Femme fatale à n'en pas douter, mais très sobre dans toute sa manière d'être, Gilda Marty est assurément un mystère, et la rumeur d'après laquelle un Malefoy tenterait de la percer à jour ne semble pas encore à infirmer. On la disait moldufiée et portant les cheveux courts. Son habillement semble être en fait une sorte d'hybridation destinée à passer d'un monde à l'autre sans encombres: long manteau bleu couvrant des pantalons noirs et une veste de la même couleur ainsi qu'une élégante chemise. Les cheveux en revanche sont longs, depuis peu me dit-on et sous l'effet d'un sortilège, acajou et attachés tout en sobriété et en élégance. Son port est celui d'une reine et son allure vive mais délicate... »

Gilda avait saisit l'exemplaire de Sorcière Hebdo et son teint virait au cramoisi à mesure qu'elle avançait dans sa lecture. En effet Rita n'avait fait qu'évoquer Mac-Gonnagal, si une photo s'étalait sur la page de droite et la représentait en train de se transformer, l'angle mettait surtout en valeur le visage ahuri de Gilda qui assistait à la transformation.

Ainsi on accrochait la lectrice déjà sûrement alléchée par le titre de l'article: « Entre scandales à répétition et intrusion de milliardaires, Poudlard deviendrait-il un vaste cirque? »

Suivait ensuite les révélations sur les méthodes de l'inquisitrice, accompagnées d'une photo panoramique de l'antre de Rusard mise en contraste avec le bureau d'Ombrage, surchargé de décorations mais visiblement inoffensif.

Pour finir ce dossier qui ne faisait pas moins de dix pages, des interviews d'élèves et de professeurs achevaient de démolir l'inquisitrice qui avait dû effectuer une retraite stratégique dans ses bureaux à Londres. Ouf!

-Je n'arrive pas à croire qu'on aie pu faire passer cela dans la presse, murmura Gilda avec un étonnement prononcé.

Rogue n'en pensait pas moins, avec tout cela clair que le ministère allait être sacrément chamboulé mais sa réaction risquait d'être virulente. D'ailleurs il s'étonnait de ne pas déjà avoir d'aurors aux portes de Poudlard.

Par peur de représailles, Albus avait demandé à Gilda de ne pas mettre à l'école ses enfants, Moon en était enchantée, et même elle en devenait très pénible à force de s'accrocher à sa mère et d'enchaîner caprice sur caprice. Quant-à Sebastian il étudiait les potions à plein temps avec les première, seconde, troisième et quatrième année. Le reste du temps il faisait un saut dans les cours d'histoire de la magie, de soins aux créatures magiques, d'astronomie ou d'étude des moldus (il était premier de la classe avec les futurs ASPIC, même si ce n'était que premier sur quatre...).

Severus tenta de dérider sa collègue par une boutade sarcastique:

-En tout cas, vous semblez avoir inspiré Skeeter dans le bon sens du terme.

Gilda lui renvoya un regard courroucé qui ne valait rien de bon, accompagné d'un sourire pincé:

-Très drôle Severus... Pour tout vous dire je n'avais pas eu aussi honte depuis l'humiliation du professeur Black lors de ma présentation de thèse! C'est vous dire!