La science de Jaody et l'idée d'Angela

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Gilda, Nephtis et Lavande rejoignirent Minerva et Joy à l'espace salon afin de pouvoir parler sans être entendues des enfants. Elles avaient décidé de ne pas réveiller Neville qui avait veillé toute la première partie de la nuit et que l'épuisement commençait à submerger depuis plusieurs jours. Gilda vérifia que Marcus dormait bien et installa prudemment sa fille afin qu'elle ait la tête sur ses genoux, puis se tourna vers les autres qui contemplaient d'un air pensif le reste de la salle.

Depuis presque cinq semaines que l'AD et les enfants perdus s'étaient installés dans la Salle sur Demande, celle-ci s'était radicalement transformée. De chaque côté de l'espace salon s'étendaient les zones de sommeil : d'un côté celle des enfants perdus et des adultes avec des murs ornés de tentures multicolores dont les motifs changeants évoquaient les rêves des dormeurs. C'est d'ailleurs ces tentures qui avaient alerté Lavande sur l'ampleur du phénomène et l'avaient poussé à réveiller Nephtis, Minerva et Jaody.

A côté de cet espace de sommeil, une attraction immense, mélange de toboggans, passages secrets, piscines à boules et tyrolienne, servait de jeu aux enfants.

Devant elle, une grande esplanade permettait de jouer au ballon, à la corde à sauter, au cerceau ou à l'élastique. Cette partie avait du être réglementée afin qu'un groupe ne monopolise pas l'espace. Foot et autres activités alternaient un jour sur deux.

Du côté de l'AD, quatre grandes tentures décoraient les murs : une pour chaque maison et celle de Serpentard était apparue lors de la première visite de Severus, lui apportant un certain crédit auprès de l'organisation.

L'espace sous les hamacs de l'AD était occupé par un grand salon de lecture. Les enfants perdus avaient le droit de s'y rendre à condition de s'y tenir calmes et de lire. Rose, Sebastian, Eris et Livia y passaient une bonne partie de leur temps libre. A l'arrière, devant la salle de bain, un large espace dégagé permettait d'abriter le entraînements quotidiens de l'AD ou une des classes.

Aloïs, Jasper, Flory et Judith, trop petits pour suivre l'école avec les autres, restaient sous la garde de Nephtis qui organisait leurs journées comme elle l'avait fait bien souvent avec Eris autours d'activités, jeux et même des chansons. Elle avait d'ailleurs été terriblement vexée lorsque Mickaël Corner s'était amusé à transformer l'une d'entre elles en une rengaine un peu grossière, au point de transformer les cheveux du jeune homme en une impressionnante touffe d'herbe que Minerva McGonagall avait pris beaucoup de risques pour ramener à la normale...

Cependant, l'heure n'était pas à admirer la décoration et ce fut Lavande Brown qui rompit la première le silence qui s'était installé :

- Vous avez parlé d'un arc legilimens, dit-elle. De quoi s'agit-il ?

En même temps, elle jetait à Gilda et Minerva des regards inquiets, comme si elle avait craint de paraître idiote en révélant son ignorance devant des professeurs.

Ce fut Jaody qui répondit, à la surprise générale :

- Un arc legilimens, dit-il d'une voix de connaisseur, est l'un des premiers phénomènes psychomagiques qui ait été identifié par l'Homme. C'est une manifestation qui se produit parfois lorsqu'un groupe de personnes partageant une ou plusieurs expériences fortes, généralement tragiques, séjourne dans un même espace de manière prolongée. Mais les derniers connus dans le monde magique datent de l'époque de Grindelwald. Ils se sont produits pour la plupart parmi ses prisonniers à Nurmengard et on raconte qu'il craignait le phénomène.

- Ok... Murmura Lavande, impressionnée par la culture de l'elfe qui poursuivait déjà :

- Il peut prendre plusieurs formes mais se manifeste généralement sur une période de sommeil paradoxal. L'un des membres du groupe faisant un rêve ou un cauchemar en rapport avec un souvenir, comme cela a été le cas pour Miss Adrian, et le « partageant » involontairement à d'autres personnes qui possèdent également le souvenir en question. Ce phénomène semble également plus fréquent chez les enfants que chez les adultes, car ceux-ci n'ont pas une maîtrise totale de leurs pouvoirs magiques.

Severus et la rose blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant