Dénonciation et élucubrations

691 48 0
                                    

-Cessez de dire des bêtises Dolorès, répliqua Gilda, Yannick est mort d'infarctus pendant la nuit, c'est ce que les médecins ont dit.

Ombrage éclata soudain d'un rire sardonique, signe que les effets de la potion s'estompaient, et regarda Gilda dans les yeux:
-Pourriez-vous le jurer? Demanda t-elle.

La jeune femme tressaillit à cette question, mais avant qu'elle n'aie pu esquisser la moindre ébauche de réponse, on toqua à la porte... L'inquisitrice se retourna mais son interlocutrice encore sous le choc resta immobile:
-Entrez, minauda Ombrage d'une voix soudainement beaucoup plus aimable.

La porte s'ouvrit, dévoilant une adolescente de quinze à seize ans, au visage rond et aux cheveux bouclés, Gilda reconnut immédiatement une sixième année de la maison Serdaigle nommée Marietta.
-Bonsoir Miss Edgecombe, murmura t-elle en même temps qu'Ombrage, mais avec une froideur qui ne lui ressemblait pas.

Sans avoir besoin d'être très intelligente, Marietta avait du pouvoir comprendre qu'elle arrivait au mauvais moment, car elle parut soudain vivement mal à l'aise et s'excusa timidement avant d'amorcer un mouvement pour ressortir.
Ombrage l'arrêta au désespoir de Gilda qui ne voulait pas voir leur discussion interrompue:
-Vous désirez me voir Miss?
-Heu non... Marmonna l'adolescente, en fait je... On m'a dit que je pourrais trouver le professeur Marty ici.... J'ai mal noté mon sujet de dissertation... pour la semaine prochaine.
-Vous auriez pu faire attention, répondit Gilda avec plus de dureté qu'elle ne l'aurait voulu, d'autant que le travail est à rendre pour vendredi matin, pas pour la semaine prochaine.

À moins que ce ne soit la tempête qui commençait à faire rage dans son esprit qui ne l'embrouille complètement, en tout cas il fallait qu'elle en aie le cœur net...
-Attendez-moi dehors, dit-elle à l'adolescente, j'arrive dans quelques minutes.

Marietta se le tint pour dit, et referma la porte, Gilda de son côté jeta un coup d'œil à Ombrage qui l'observait avec un espèce d'amusement malsain. La jeune femme réfléchit à ce qu'elle venait d'entendre, l'inquisitrice sous l'emprise d'une potion n'avait pas pu lui mentir, du moins pas consciemment. Cela voulait dire qu'elle savait, ou croyait savoir, que son compagnon était mort assassiné par des sorciers.
Mais comment cela pouvait-il être possible? Elle se tenait juste à côté de lui, si un maléfice quelconque l'avait frappé elle se serait automatiquement réveillée à cause du bruit ou de la lumière, d'autant qu'elle avait toujours eu le sommeil très léger....
à moins qu'on ne l'aie stupéfixiée pendant qu'elle dormait, Gilda frémit à cette pensée et se tourna vers Ombrage:
-Je ne sais pas pourquoi vous me tenez de tels propos Dolorès, lui dit-elle, mais j'espère pour vous que vous n'êtes pas liée à la mort de Yannick.

Pour toute réponse, l'inquisitrice lui renvoya un sourire malsain et moqueur, et Gilda l'esprit complètement en ébullition, sortit du bureau d'un pas vif.

Marietta ne l'avait pas attendue et il n'y avait aucune trace d'elle dans le couloir, mais la jeune femme était tellement confuse qu'elle ne s'en préoccupa nullement. Elle traversa un couloir bordé de statues emprunta une volée d'escaliers et se dirigea vers le bureau de Dumbledore.

A la statue qui lui demanda le mot de passe, elle répondit simplement:
-Esquimau framboise.
Le directeur de Poudlard était dans son bureau lorsqu'elle y pénétra, assis en train de rédiger un rapport il avait l'air de profondément s'ennuyer.
-Dumbledore, murmura t-elle à bout de souffle, il faut que nous parlions tout de suite!

Le vieil homme qui avait levé la tête à son entrée eu une exclamation de surprise:
-Gilda? Que t'arrive t-il? Tu es toute pâle.
-Il faut qu'on parle! Répondit la jeune femme, maintenant!

Devant son expression complètement bouleversée, Dumbledore ne savait pas quoi penser et se contenta d'acquiescer.
-Assieds toi alors, répondit-il en lui désignant un siège, que se passe t-il donc pour que tu sois dans un tel état?
-C'est Ombrage, dit simplement Gilda, je ne sais vraiment pas ce qu'il s'est passé pour qu'elle dise cela mais...

La jeune femme fit à Dumbledore un récit assez décousu de ce qu'il venait de se passer dans le bureau d'Ombrage. La tempête qui faisait rage dans son cerveau était telle qu'elle manquait de perdre pieds à chaque phrase.
-J'ignore vraiment ce qui l'a poussée à me dire cela Professeur Dumbledore, elle venait de tomber dans son propre piège et...
-Et elle a laissé entendre que ton mari a été victime d'un assassinat et non d'une mort de maladie. Hum, malheureusement Gilda cela est tout à fait plausible mais il est trop tard pour chercher des preuves et dans le contexte actuel.... De plus elle t'a menacée directement alors cela veut dire qu'à l'extérieur de Poudlard tu es peut-être en danger.

Dumbledore semblait vraiment désemparé, et c'était la première fois que Gilda le voyait ainsi:

-Dans l'état Gilda, murmura t-il, nous ne pouvons pas faire grand-chose sinon essayer de découvrir discrètement ce qui pourrait s'être passé. De ton côté tu dois rester prudente, évite aussi de t'accrocher avec Ombrage, de mon côté je vais enquêter.
-Comment comptez-vous faire? Demanda Gilda.
-Pour commencer, essayer de découvrir d'où Ombrage tient ses renseignements. Quelqu'un a pu lui raconter ce qui s'est passé lorsque Yannick est décédé. Maintenant vas-y, je vais voir comment résoudre ce problème avec quelques membre de l'ordre.

Gilda hocha la tête, prit congé, et une fois qu'elle fut partie seulement,Dumbledore s'approcha de la cheminée.
L'instant d'après, il atterrissait dans les appartements de Severus Rogue.

De son côté, la jeune femme descendit et se dirigea vers la cour avec l'intention de sortir chercher ses enfants à l'école, mais alors qu'elle passait devant l'infirmerie, une conversation agitée arrêta son oreille:
-Comment-ça impossible? Vous êtes infirmière non mais!
-Je vous dis que je n'y arrive pas Dolores, ces boutons ne peuvent pas partir! Et puis, comment cette Miss a bien pu faire pour se retrouver avec marqué « CAFARD » sur le visage? Hein miss?

Gilda s'était approchée de la porte entrouverte et avait jeté un coup d'œil à la scène: Marietta Edgecombe était assise sur un des lits, la tête dans les mains et gémissait.
L'occasion pour la jeune femme de se rappeler que l'adolescente était sensée l'attendre devant le bureau d'Ombrage, que se passait-il donc?
-De toute façon Miss, reprit Ombrage, vous n'avez pas à vous inquiéter, on va trouver les coupables de ce mouvement, vous-même bien entendu n'avez rien à craindre... Cette « salle sur demande » maintenant, ou est-elle?
-Au septième étage madame... Gémit Marietta.

Gilda déglutit et s'éloigna de la porte.
« Elle ne venait pas me voir du tout, » pensa t-elle, « juste dénoncer le mouvement! Heureusement que je l'aie entendue ».
Elle s'éloigna en toute hâte de l'infirmerie et parcourut tout le premier étage jusqu'à la salle du professeur Flitwick, à laquelle elle toqua:
-Entrez, répondit la voix flûtée du professeur.

Gilda poussa le battant et entra dans la salle, constatant avec soulagement qu'elle ne s'était pas trompée, il s'agissait bien des cinquième année. Vite! Il lui fallait un prétexte.
-Bonjour, excusez-moi dit-elle, mais le professeur Ombrage souhaiterait voir monsieur Potter, elle m'a envoyé le chercher.

À la fois surpris et inquiet, l'élu se leva et rangea ses affaires car c'était presque la fin du cours, visiblement cette « convocation » ne l'enchantait pas. Il suivit Gilda et referma la porte derrière eux, la jeune femme vérifia que le couloir était désert avant de parler:
-Plus de réunion de l'AD Potter, vous avez été dénoncé.

Abasourdi, le jeune homme la regarda:
-Vous nous...
-Non pas moi, la personne qui a fait cela s'est retrouvée avec marqué CAFARD sur le visage. Débrouillez-vous pour prévenir les autres si vous ne voulez pas qu'ils se fassent cueillir en se rendant à la réunion ce soir.
-Bien professeur, merci beaucoup. Répondit Harry.
-Il n'y a pas de quoi, répliqua Gilda, je dois y aller.

Et elle gagna la cour en accélérant le pas pour être à Pré-au-lard à temps pour la sortie des classes, de son côté Harry regagna sa salle commune où il prévint quelques personnes qu'il trouva et fit relayer l'information.

Ce soir là, Ombrage et la brigade campèrent plus d'une heure devant la salle sur demande qui n'avait pas daigné s'ouvrir, il n'attrapèrent personne et sans les boutons sur le visage de Marietta, ils auraient pu croire qu'il s'agissait d'une blague.


Gilda de son côté avait achevé son travail et s'était même avancée faute d'AD, mais elle ne parvenait pas à trouver le sommeil et cela devenait de plus en plus fréquent, les révélations d'Ombrage l'avaient bouleversée au plus haut niveau.

Deux autres personnes également ne trouvaient pas le sommeil: Ignacius Malefoy ressassait son échec de séduction et la manière si prompte qu'avait eu Gilda de lui renvoyer son présent, affront qu'un Malefoy n'aurait su tolérer.
Quant-à Severus Rogue, un problème se posait pour lui: en effet Dumbledore l'avait chargé d'enquêter sur ce qui aurait pu arriver au compagnon de Gilda et il ne savait pas quel plan adopter. Il avait trois pistes: examiner l'esprit de la jeune femme pour vérifier qu'elle n'ai pas subi d'effacement de mémoire ou autres, utiliser la légilimencie sur Ombrage et interroger l'entourage: c'est à dire les voisins et les enfants.

Mais comment faire pour interroger Gilda sans la heurter?
Et surtout, si quelqu'un avait envoyé un tueur contre ce Yannick, pourquoi n'avait-il pas aussi liquidé les petits en toute logique? S'il s'agissait de préserver pur le sang de la famille?
Tout cela était complètement fou.

Severus et la rose blancheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant