Severus et la rose blanche

Le campement en état de siège

C'était la chute brutale des températures qui les avait alertés en premier, suivies d'une série de râles caractéristiques. Les centaures avaient immédiatement saisi leurs arcs et s'étaient déployés en formation bien que cela soit parfaitement inutile face aux détraqueurs. Puis les cliquetis caractéristiques des accromentules dévalant les pentes et le hurlement des loups-garous avaient achevé de les terrifier.

Remus avait cependant eu le meilleur des réflexes : celui de ramener avec l'aide de Nephtis les enfants au centre du camps. Lorsque Joy, Sebastian, Eris, Henry, William et Livia virent débouler de tous côtés un grand nombre de monstres, dont d'énormes araignées, ils étaient déjà à l'abri derrière les guerriers centaures et les sorciers. Ces derniers formaient leurs patronus, couvrant les archers.

Les centaures tirèrent une première volée de flèches et expédièrent en quelques secondes une bonne dizaine d'accromentules dans l'autre monde. Mais d'autres de leurs congénères, plus nombreuses encore, prirent aussitôt le relais. Des sorciers à l'allure dépenaillée, des loups-garous en fait, sales et armés de baguettes qui n'étaient sans doute pas les leurs se mirent à attaquer les sorciers du campement en priorité, forçant la plupart d'entre eux à dissiper leur patronus pour pouvoir se défendre.

Filius Flitwick qui combattait aux côtés de Minerva chargea trois d'entre eux et les expédia de quelques enchantements bien appliqués. Les deux professeurs se retrouvèrent alors encerclés par une dizaine d'accromentules suppléées de deux loups garous qui les protégeaient contre les flèches des centaures. Le combat s'engagea, aussi féroce qu'acharné, rompant le dernier charme du patronus, à savoir celui de Minerva. Les détraqueurs fondirent sur le campement.

Assise à l'abri avec sa fille et les autres enfants, Aliena avait tiré sa baguette et le cheval qui en sortit rééquilibra sensiblement les forces en tenant les détraqueurs éloignés du groupe. Mais ceux-ci n'abandonnaient pas car le patronus de la jeune femme n'était pas assez puissant pour tous les repousser. Il faut dire qu'il y en avait des centaines dans le ciel.

- Courage Aliena ! Cria Sebastian. Tu vas y arriver !

Il fut rapidement imité par les autres enfants qui avaient sans doute compris le pouvoir de ses encouragements. Seule Joy restait silencieuse, les mains crispées sur sa tête et poussant de petits gémissements. Eris, tout en encourageant Aliena, l'avait prise dans ses bras pour tenter de la rassurer.

Autour d'eux, la cohue qui régnait sur la terre ferme valait au moins la bataille qui se jouait dans le ciel. Les centaures qui le pouvaient encore tiraient leurs dernières flèches, visant indistinctement accromentules et loups-garous. La supérieure Angela marmonnait en allemand tout en projetant d'énormes boules de feu sur les combattants du camps adverse à l'aide de son bâton d'enchanteresse. Sirius et Remus attaquaient de concert les accromentules, les membres de l'AD qu'ils avaient formé durant des semaines les suivaient,

Minerva manoeuvrait à présent trois cairns vivants et pourvus de tentacules de pierre qui frappaient les accromentules les plus proches à grands coups de battoir, Federica était aux prises avec un loup-garous qu'elle achevait de ligoter avec des lianes à l'aide de la baguette d'Ignacius.

Quant-à Nephtis, elle avait reculé à l'arrière pour prévenir Gilda avec le miroir et tentait à présent d'aider Aliena en formant son propre patronus. Mais celui-ci demeurait informe et peinait à s'élever dans le ciel, comme si ses souvenirs heureux étaient trop faibles pour lui permettre d'être efficace.

Soudain, un sort lancé par un loup-garou en embuscade derrière un rocher la happa par les chevilles et elle fut propulsée dans les airs, la tête en bas.

Angela foudroya le monstre pour tenter de la délivrer mais Nephtis qui avait dérivé tomba au beau milieu d'un No man's land entre les deux camps, sa baguette lui échappant des mains et tombant à quelques mètres, non loin d'Aliena et des enfants. Confuse et étourdie par sa chute, la vieille femme se retrouvait à la merci du camps adverse.