Une Nounou

Hanji x Mikasa

H : Mikasa, tu aurais dû nous attendre, dit à la fillette. Nous ne savions pas où tu étais passée.

M : je m'en fiche, dit une voix larmoyante à l'intérieur.

Mikasa était-elle en train de pleurer ? Pourquoi?

-euh... as-tu fini ? s'enquit Hanji. Je pense que ton papa et ton petit frère font la queue pour acheter nos glaces.

-ça m'est égal, répéta Mikasa en reniflant.

Hanji hésita. Devait-elle laisser l'enfant toute seule?
À son âge peut-être avait-elle besoin d'aide pour se laver les mains ? Pleurait-elle parce qu'elle était triste ou faisait-elle un caprice ? Et comment Hanji était-elle censée réagir dans l'un ou l'autre cas ? Le mieux serait peut-être d'aller chercher Livai. Sauf que bien sûr, Mikasa était dans les toilettes des dames ce qui n'était pas le lieu idéal pour un père devant parler à sa fille.

H : euh... Mikasa? Je vais aller faire la queue avec ton père au comptoir. Sauf si tu as besoin de moi...

Mikasa ne répondit pas, mais Hanji entendit qu'elle s'était remise à pleurer. À l'évidence ça n'avait rien d'un caprice. Hanji sentit son coeur se serrer. Elle était bien placée pour comprendre ces larmes, ce sentiment d'être seule au monde... ce désir de fuir très loin...

-Mikasa? murmura-t-elle en s'approchant de la porte de métal rose. Tout va bien ?

M : laissez moi tranquille, c'est tout.

Hanji fut tentée de renoncer. Elle n'était pas maman et elle était totalement ignorante dans l'art d'élever des enfants. Il incombait peut-être à Livai de gérer cette crise, mais les sanglots de Mikasa lui déchiraient le coeur.
Elle songea à son premier été en camp de vacances, bien avant l'année où elle y avait travaillé. Elle avait 7 ans alors et elle s'était sentie terrifiée dès la seconde où la voiture de sa mère était repartie. C'était la première fois que Erd ne dormirait pas juste à côté d'elle. Paniquée et accablée de solitude, Hanji avait couru se cacher dans les toilettes et était restée blottie dans la dernière cabine au fond de la pièce jusqu'à l'extinction des feux. C'était Maud, l'une des animatrices du camp qui l'y avait retrouvée. La jeune fille s'était assise sur le sol devant la porte et elle lui avait parlé longtemps très longtemps jusqu'à ce que les larmes de Hanji aient séché sur ses joues et qu'elle retire enfin le loquet. Maud n'était pas assez âgée pour être maman, mais elle avait fait ce que Hanji pouvait faire aujourd'hui pour Mikasa, elle lui avait parlé, l'avait écoutée et avait simplement été là pour elle.