Une Nounou

...

-monte te débarbouiller un peu, Mika, dit Livai dans l'entrée. La pizza devrait arriver d'une minute à l'autre.

Il y eut un bruit de trottinement dans l'escalier puis les pas plus lourds de Livai dans le couloir se rapprochant du salon. Hanji se leva en toute hâte.

H: comment va-t-elle?

L: elle va bien, la rassura. Elle était bouleversée parce que sa maîtresse a demandé à la classe de dessiner leur famille. Sa mère lui manque énormément et elle était allée se réfugier dans le parc où Isabel l'emmenait lorsqu'elle était petite. Je l'ai trouvée tout en haut du château en bois bâti sur l'aire de jeux serrant une photo de sa maman dans ses mains, parce qu'elle espérait ainsi se rapprocher du ciel.

Livai se laissa choir un fauteuil en soupirant, les traits tirés d'épuisement.

-je me suis fait un sang d'encre... murmura-t-il.

H: je suis sincèrement désolée, Livai. Je n'avais pas l'intention de la quitter des yeux. C'est arrivé tellement vite...

L: c'est moi qui devrais m'excuser d'avoir été aussi brusque avec vous, tout à l'heure. J'étais rongé d'inquiétude et je m'en suis pris à vous. Je vous demande pardon.

H: ne vous excusez pas, je vous comprends.

L: si rien ne vous appelle ailleurs dans l'immédiat que diriez-vous de rester avec nous pour la pizza ? Nous avons tous eu une journée éprouvante et je sais que les enfants adoreraient que vous diniez avec nous.

Hanji hésita. S'il en étaient là c'était sa faute. Si elle ne s'était pas disputée avec Mikasa, la petite fille ne se serait pas enfuie. Il valait peut-être mieux pour tout le monde qu'elle reprenne l'avion pour Athènes dès le lendemain.

H: même Mikasa ?

L: dans un sens c'est vous qui lui avez involontairement donné l'idée de monter dans ce château. Vous lui aviez dit que sa maman veillait sur elle depuis le ciel et elle a voulu grimper sur le perchoir le plus haut qu'elle connaissait pour essayer de lui parler.