Mirko s'écroula.
Son frère venait de lui tirer dessus mais heureusement pour lui, il eut le réflexe de se tourner et la balle frôla son dos, déchirant son blouson et sa peau. Il retomba sur ses genoux et garda près de lui Adriana, la protégeant par son corps. Sacha se positionna devant eux et lorsque Beto réessaya de tirer sur eux, il répondit, blessant son épaule d'une seule balle. Néanmoins, il n'eut le choix de l'achever alors qu'il essayait une nouvelle fois. L'aîné des Castellano tomba contre le sol, mort. Le brun se redressa mais n'eut aucune réaction en le voyant au sol, le regardant seulement comme s'il ne réalisait pas ce qu'il se passait. Il passa à côté de lui tout en le fixant puis monta dans le véhicule sans un mot, laissant préalablement la jeune femme à l'arrière.
« J'avais pas le choix , Mirko. Il allait vous tirer une nouvelle fois dessus. » Sacha démarra le véhicule et roula sans but, simplement pour s'éloigner de la scène. « J'suis désolé. »
« Est-ce que tu veux bien nous ramener chez elle ? »
« T'es sûr ? » Le conducteur le regarda comme s'il était fou. « J'pense qu'on devrait regarder ton dos. »
« J'vais bien. » Il regarda à l'arrière. Adriana était allongée dans la même position qu'il l'avait laissée. Depuis qu'il l'avait trouvée, il n'avait vu chez elle aucune réaction de soulagement à sa vue, d'effroi en entendant les tirs. Elle semblait éteinte comme s'ils avaient puisé toute vie d'elle. « Fais seulement ce que je te dis. » Sacha n'essaya pas de s'excuser de nouveau et fila en direction de la maison. Ils arrivèrent en une heure et à peine il se gara que Mirko descendit du véhicule pour porter la brune. Il jeta un coup d'œil à son second qui semblait mal à l'aise. « Tu viens ou pas, mec ? »
« Je... ouais. » Il le suivit, un pas en arrière, jusqu'à la porte d'entrée. « Est-ce qu'on va parler de ce qui s'est passé ? »
Il ne prit pas la peine de répondre.
Catherine ouvrit quelques minutes plus tard, en robe de chambre. Son regard s'illumina lorsqu'elle vit sa fille. Néanmoins, celui-ci se noya de larmes quand elle comprit son état. Elle les laissa entrer tout en appelant son mari. Ils se dirigèrent immédiatement dans la cuisine, seule pièce qu'ils connaissaient. Mirko garda près de lui Adriana, incapable de la lâcher même si sa mère s'approchait pour la regarder.
« Elle a besoin d'une douche, de se changer. »
« Je pense qu'elle n'a pas mangé depuis lon... »
« C'est ma fille. Je sais quoi faire. » Elle attrapa la main de la brune. « Lâchez-la. » Le jeune homme hésita mais face au regard de Catherine, il le fit, essayant de la mettre sur ses pieds. Néanmoins, elle n'essaya pas de tenir et il dut la reprendre dans ses bras avant qu'elle ne s'écrase au sol. « Je... emmenez la dans la salle de bain, je vais m'occuper d'elle. » Cette fois, il acquiesça, comprenant que laver son corps pouvait être suffisamment thérapeutique pour qu'elle retrouve conscience. La mère pointa du doigt le couloir et il passa en premier. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Votre dos est... en sang. »
« Je me suis fait tirer dessus lorsqu'on est parti. » Par son frère, son frère de sang, celui qu'il connaissait depuis sa naissance. Elle ne put retenir une exclamation d'horreur. « C'est rien, vous en faites pas. » Ils entrèrent dans la petite salle d'eau et Mirko installa la jeune femme au bord de la baignoire. « Et voilà, pulcino, une douche te fera du bien. T'es à la maison, maintenant. »
Lorsqu'il se retourna, il fut surpris de voir Catherine lui tendre une trousse de soins. « Vous pouvez vous soigner dans la cuisine, la lumière est plus importante. Si vous avez besoin de quelque chose, vous pouvez demander à mon mari. Ensuite sortez et ne revenez pas. »
Il hocha la tête pour remerciement et quitta la salle de bain, laissant les deux femmes seules.
Catherine regarda sa fille de haut en bas. Celle-ci ne s'était pas lavée depuis qu'elle avait disparu, il n'y avait aucun doute au vue de son allure et de son odeur. Toutefois, le plus frappant ne fut pas sa saleté, ni même les quelques hématomes parsemant le peu de peau visible mais bien son visage impassible. Elle ne portait aucun trait d'angoisse, de peur ou même de douleur. Elle semblait ne rien ressentir et son regard appuyait un peu plus ce vide interne. Néanmoins, elle essaya de ne pas se formaliser à cet instant et préféra s'occuper d'elle. Elle prépara un bain avant d'attraper l'ourlet de son pull.
« Lève les bras, Adi. » Elle ne le fit pas, restant la tête baissée à fixer le carrelage. « Adriana, j'ai besoin que tu m'aides, j'peux pas faire toute seule. » Aucun commentaire ni légère bousculade de son épaule ne la ramenèrent à la réalité. Catherine, tira au mieux sur son haut pour passer sa tête puis ses bras. « Je sais que tu m'entends, s'il te plaît, j'ai besoin que tu m'aides. Mets-toi debout. »
La maman passa ses bras sous ses aisselles pour la porter et tirer sur son pantalon. Adriana n'essaya aucunement de tenir ou d'aider et n'eut aucune réaction lorsque son aînée la glissa dans l'eau du bain. Elle passa le pommeau maintes et maintes fois sur sa peau, évaluant chaque marque sur sa peau tout en changeant l'eau du bain régulièrement tant elle en avait besoin. L'habiller fut une autre paire de manches et Catherine ressortit de la salle de d'eau en sueur, le dos douloureux et le coeur démoli. Elle rejoignit les hommes dans la cuisine et ne put retenir un hoquet d'étonnement en voyant Mirko appuyé contre l'îlot, torse nu tandis que Sacha placardait des pansements maladroitement dans son dos.
« Putain mais fait un effort merde. » Le brun grognait contre son second, brute et maladroit.
« Laissez-moi faire. » Elle s'approcha pour retirer le travail de Sacha. « Mon dieu, c'est horrible. Vous devriez aller à l'hôpital. »
« J'ai eu pire. » Il haussa les épaules tandis qu'elle fixait avec dégoût sa peau arrachée par la balle. « Ça guérira. » Elle placarda sa plaie de compresses avant de s'éloigner pour se laver les mains. Il renfila son maillot rapidement. « Merci. »
« J'ai besoin de votre aide pour emmener Adi dans sa chambre et après, vous pourrez vous en aller avant que je n'appelle la police. »
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...
