Après le repas, Mirko se dirigea vers la douche, laissant la jeune femme seule dans la pièce principale. Elle en profita pour faire le tour. Il semblait en confiance ici, il avait abandonné son portefeuille ainsi que son arme à feu. Elle avait été même surprise de voir ses épaules se détendre au fur et à mesure de ses rires et de leurs discussions. En le voyant ainsi, tout ce qu'elle souhaitait, c'était de tout faire pour que ça perdure, pour ne voir chez lui que ses yeux étoilés et ses sourires camouflés. Elle savait qu'il n'y avait que peu de solutions pour atteindre son objectif et le libérer de son père était sûrement la premier étape. À cette conclusion, elle attrapa les clés de voiture, l'argent liquide de son portefeuille ainsi que son pistolet. Elle fila à l'extérieur avant qu'il ne revienne, sans l'en informer.
Lorsqu'il sortit de la salle de bain, il se rendit rapidement compte de son absence puis de celle de ses biens. Il jura tout en sentant son sang bouillir et son cerveau disjoncté. Elle était partie volontairement, il en était certain mais pourtant, il était tout aussi sûr qu'elle ne l'avait pas abandonné, pas pour de bon. Il attrapa son téléphone posé sur le matelas pour l'appeler avant de chausser des chaussures et d'enfiler un sweater. Il était prêt à la rejoindre, peu importe la localisation. Elle répondit au bout de quelques secondes de grandes hésitations.
« Où est-ce que t'es ? »
« Mirko, fais-moi confiance... »
« ...pas quand tu te barres comme ça, putain. Tu peux pas faire ce genre de conneries. Tu peux pas donner raison à ta mère. » Il inspira profondément. « Où est-ce que t'es ? »
« Je n'agis pas par bêtise ou pour attirer ton attention, si c'est que tu crois. » Il entendit son beau-père au fond de son crâne lui racontant les histoires d'elle et son père. Elle était au courant de ce qu'ils pensaient. « Je fais ça parce que j'en ai besoin, j'ai besoin que ton père se rende compte du monstre qu'était
Beto. Il doit se rendre compte de ce qu'il a créé avec ses enfants et... »« Ne fais pas ça, s'il te plaît. Il va te... reviens, fais pas n'importe quoi. »
« Laisse-moi faire. J'en ai besoin. J'en ai besoin pour tourner la page, pour essayer de penser à autre chose que ces mois effrayants et de ses six semaines d'enfer que j'ai vécu. » Il voulait lui dire que ce n'était pas la solution, qu'il ne l'écouterait pas et qu'elle finirait une balle entre les deux yeux. Néanmoins, elle ne lui laissa pas le temps de s'exprimer et reprit. « Et je compte lui dire à quel point tu ne corresponds pas à ses idéaux mais que tu vaux beaucoup mieux que ça. J'ai envie de croire que la vie, c'est pas que ça. »
« N'y vas pas, Adriana. »
« J'suis désolée. J'dois te laisser. »
Elle raccrocha et n'entendît pas son désarroi de l'autre côté de la ligne. Elle était enfin arrivée devant la demeure Castellano et ne prit pas le risque de repenser à son action avant de sortir pour rejoindre la porte d'entrée, l'argent dans une poche et le pistolet dans sa ceinture. Elle ne put se retenir de se demander comment Mirko faisait pour supporter ce poids froid contre lui mais surtout celui de pouvoir mettre fin à une vie si rapidement. Elle appuya sur la sonnette longuement pour être certaine de ne pas faire demi tour. De toute manière, elle n'eut le temps de réfléchir sur la porte s'ouvrait sur la gouvernante.
« Ad...Adriana Cascio. » Elle ferma la porte derrière elle tout en regardant pour ne pas être repérée. « Pourquoi êtes vous ici ? Il vous faut partir tout de suite. »
« Je viens voir Monsieur Castellano. »
« C'est pas une bonne idée. »
« On me l'a déjà dit, effectivement, mais je suis plutôt du genre à faire ce que je veux. »
Elle avança et ouvrit d'elle-même la porte. La maison n'avait pas changé et même si ses souvenirs en restaient flous, elle retrouva son chemin jusqu'au bureau du patriarche et ne fut pas surprise de l'y retrouver malgré l'heure tardive. Il semblait envoyer ses hommes et ses fils sur le front de son fauteuil en cuir, se levant seulement pour les enterrer. Elle toqua contre la porte mais n'attendit pas d'entendre une quelconque invitation pour entrer. Elle souhaitait se montrer forte mais aussi, elle savait que Mirko arriverait sûrement dans quelques minutes. Elle n'avait peu de temps pour donner sa vérité. Il releva le menton et ne put cacher sa surprise tant il était pris au dépourvu. Il se redressa, les mains appuyées contre le plan en face de lui.
« Qu'est-ce que vous faites là, Adriana ? »
« Vous êtes horrible. » Il leva les sourcils, son front se plissant de rides. « Vous avez fait des enfants pour créer des monstres qui suivraient toutes vos folles demandes. Tout ça pour l'argent et le pouvoir. » Elle le vit relever le menton et serrer la mâchoire. Il imposait son pouvoir simplement par sa posture, pourtant, elle ne se laissa pas prendre par l'effroi. Son impulsivité avait peut-être du bon finalement. « Beto était tout comme vous. Il était horrible et sans cœur et j'ai été sa proie. »
« Je n'ai jamais voulu que tu le sois. »
« Mais vous avez accepté que je le sois, comme si vous même, vous n'aviez pas aimé votre femme profondément. » Elle avait pu voir sa tombe fleurie ainsi que la photo de famille posée sur celle-ci comme seul souvenir d'une meilleure vie. Cette fois, il perdit le peu de calme qu'il possédait et pointa son arme à feu vers elle. Elle fit de même, plus pour la forme car elle savait pertinemment qu'elle n'en viendrait jamais jusque là et de faire de Mirko le seul membre de Castellano. Il ne retint pas un demi-sourire. « Et vous avez ignoré les qualités de votre second fils parce qu'il vous faisait bien trop penser à sa mère. Laissez-le vivre, je vous en supplie. »
« Vivre ? » Il descendit son arme, confus et elle fit de même.
« Ne le tuez pas pour venger Beto. »
Il n'eut le temps de répondre que la porte s'ouvrait sur Mirko, essoufflé mais surtout effrayé. Il ne perdit pas une seconde pour se positionner devant Adriana, protecteur.
VOUS LISEZ
Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...