Après ce simple baiser, ils fermèrent les yeux et s'échappèrent dans leur sommeil.
Mirko n'avait jamais dormi avec quelqu'un mais pourtant, malgré son besoin de solitude, il était comblé d'être ici, les cheveux d'Adriana sur son visage, son nez gelé contre son cou contrastant avec sa respiration brûlante, ses mains serrant ses bras pour se rassurer de sa présence mais surtout pour s'assurer qu'il ne partirait pas avant l'heure. Elle, par ailleurs, n'avait jamais partagé son lit et en était soulagé que ce soit avec la seule personne dont elle avait donné sa confiance, entièrement, sans déception et malgré la douleur autour d'eux.Le soleil n'eut le temps de se lever que la porte s'ouvrit brusquement. La poignée s'enfonçant dans le mur tant le mouvement fut violent et riche de colère. Le jeune homme entoura le bassin d'Adriana et la tira pour qu'ils descendent et se cachent derrière le lit. Il avait déjà son arme à feu dans les mains et l'adrénaline dans ses muscles. La lumière s'alluma et la voix de Catherine retentit.
« Mais c'est une blague ? » Mirko fut le premier à relever la tête, souhaitant s'assurer qu'il n'y avait aucun danger. « Relevez-vous, maintenant! »
Les deux protagonistes le firent, subitement. « Maman ! Qu'est-ce que tu fais là ? Tu peux pas rentrer dans ma chambre comme ça ! »
« Mirko, allez-vous en ! » Il essaya d'avancer mais Adriana attrapa son bras pour le retenir. « Laisse-le partir ! » Catherine était rouge de rage et la jeune femme eut l'impression de la revoir quand elle n'était qu'enfant. « Tout de suite ! »
Mirko se retourna pour faire face à la brune. « Je vais y aller, c'est rien. On s'en doutait. Tout va bien, ta famille est ici. Et moi, je vais retrouver ma ville, mon père. » Elle secoua la tête tout en tenant plus fermement sa manche. Sa mère continuait de crier mais ils ne l'écoutaient pas, espérant trouver une solution pour prolonger leur moment à deux. « Pulcino, allez... ça va aller. Laisse-moi y aller. »
Il put voir quelques larmes monter sur ses paupières et il eut envie de les essuyer ou de les chasser en la gardant près de lui pour toujours. Néanmoins, il se freina, trop pudique, trop perturbé par la présence de Catherine. Elle le lâcha et il en profita pour se faufiler vers la porte. Toutefois, alors qu'il ralentissait à peine sortie pour entendre leur conversation, il se stoppa net.
Adriana ouvrit son armoire sans un regard ni un mot à sa mère. Elle attrapa sa valise puis sortit ses vêtements, les balançant vulgairement à l'intérieur. Elle se dépêchait seulement pour le rejoindre le plus vite possible avant qu'il ne parte et ne revienne jamais.« Qu'est-ce que tu fais Adi ? » Catherine s'approcha les mains croisées contre sa poitrine pour se protéger des prochains mots de sa fille.
« Tu sais très bien ce que je fais. »
« Ne fais pas ça, c'est complètement stupide. »
« Merci du soutien maman. » Elle ferma la fermeture éclaire avant d'approcher la sortie. « Laisse-moi passer, s'il te plaît. Je vais le rejoindre avant qu'il ne parte. Et puis... de toute manière, même s'il n'est plus là, je préfère partir. »
« Tu agis comme une enfant ! » Catherine ne put retenir des larmes mais Adriana ne sût si elles étaient d'inquiétude ou de colère. « C'est insupportable ! Tu fais tout pour te mettre en danger ! Pour attirer l'attention ! Il fallait forcément que tu tombes amoureuses d'un délinquant, meurtrier et... et... violent ! »
Elle ne répondit pas et sortit. Elle fut surprise de voir Mirko mais n'en fut que plus soulagée. Elle avait besoin de lui et lui avait besoin d'elle, même s'il n'était pas prêt à l'admettre. Il glissa sa main dans le bas de son dos après avoir attraper sa valise, pour l'inviter à passer devant. Il resta muet, son cœur battant bien trop fort pour concevoir une pensée. Le beau père arrêta seulement le jeune homme pour le supplier de prendre soin d'elle et il acquiesça sincèrement. S'il y avait bien une chose dont il s'assurerait s'était le bien être et la sécurité d'Adriana. Ils montèrent tout deux dans le véhicule et il démarra pour prendre la route vers son père, vers son destin ou peut-être la fin de celui-ci.
« Est-ce que tu crois que ce qu'elle dit est vrai ? »
« Que t'es amoureuse de moi ? » Elle piqua un fard tandis qu'il camouflait son sourire en pinçant ses lèvres. Il dut souffler pour s'empêcher de rire et camoufler son sourire. « Je crois que tu n'as pas eu une enfance facile. Je crois... je crois que ton père n'était pas parfait et qu'il a créé un certain vide... que t'as essayé de combler au mieux, comme une petite fille toute seule. Et... je...crois que ça a créé certains mécanismes pas très... adaptés. Mais ta mère n'a pas son mot à dire parce qu'elle, elle t'a laissée avec lui. Et je crois que j'arrive à différencier les fois où tu veux attirer mon attention et les fois où tu veux sincèrement m'aider. »
« Est-ce que tu penses que je... t'apprécie parce que ça veut dire me mettre en danger ? »
« Tu n'as pas besoin de te mettre en danger pour avoir mon attention. Tu as toute mon attention depuis que j'ai posé mes yeux sur toi, alors pas d'inquiétude, je crois pas que... ça soit lié, je l'espère pas parce que moi, j'suis sûr de ce que j'ai en tête. » Il attrapa sa main et ce fut étrange de ne pas le faire dans sa chambre, dans le lit. « Te prends pas la tête, pulcino, ta mère finira par te rappeler en s'excusant et on en reparlera à ce moment là. »
« Je pensais l'avoir retrouvée. »
« On lui fera changé d'avis, Adriana. Je te le jure. Tu en vaux la peine et elle le sait, c'est pour ça qu'elle ne voulait pas que tu partes. Elle a peur pour toi et tu ne peux pas dire que je sois un ami idéal. Elle a raison sur certains points et elle veut te protéger. »
Elle le regarda, pensive. Il n'avait pas tort, il n'avait rien d'une bonne personne, du moins d'apparence. Néanmoins, elle avait su voir au-delà et elle espérait que d'autres en serait capable. « T'es pas que ça. »
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...