Grâce au plan de Mirko, Sacha fut blanchi du meurtre de Beto. Le trafiquant n'avait eu le temps de se défendre que le patriarche lui avait tranché la gorge dans le hangar puis avait brûler son corps. Tout le clan Castellano l'avait regardé tomber en cendre sans le quitter des yeux par respect pour la famille. Le cadet, lui, s'était installé devant tout le monde, impassible, une cigarette entre les lèvres. Finalement, il sortit après tout le monde de la pièce, comme obnubilé par l'horreur devant ses yeux. Il fut surpris de voir plusieurs de ses hommes devant le parking à l'attendre. Ils lui firent tous une accolade tout en murmurant quelques mots de soutien.
« Merci tout le monde. » Ils s'installèrent tous autour de lui dans un cercle pour l'écouter. « J'ai besoin de vous parler de quelque chose mais ça doit rester entre nous, si vous êtes pas capable de vous taire, partez maintenant. Si un de vous parle, je vous ferai regretter si fortement d'être un lâche que vous ramperez à mes pieds pour vous épargner. Et vous savez déjà ce que je ferai. » Certains hommes décidèrent de l'abandonner tandis que d'autres s'approchèrent. « J'ai aidé nombreux d'entre vous et il est temps de me rendre la pareille. » Sacha acquiesça grandement si bien que tout le monde se mit à le regarder. Il était l'exemple parfait d'une protection sans égale. Néanmoins, ils ne le savaient pas mais il n'hésiterait pas à prendre le risque de sa vie pour montrer à tous la force et la droiture de Mirko. « Beaucoup d'entre vous, si ce n'est pas la plupart, sont au courant pour la fille Cascio, Adriana. »
« Beto a maltraité cette jeune femme, gratuitement et sans merci. » C'était Sacha qui avait pris la parole sous les visages surpris des autres. Personne ne critiquait la famille Castellano devant un des membres. « A cause de lui, elle a été enlevée à deux reprises par les trafiquants, nos ennemis, qui ont tué Léo et torturé Mirko. »
« Elle et moi, on s'est... trouvé. » Mirko garda la tête haute malgré cet aveu. « Et nous n'avons plus envie de prétendre que c'est faux. »
« Qu'est-ce que tu veux de nous ? Dis-nous. »
« Quoi qu'il pense, elle m'a choisi, en connaissance des choses, à plusieurs reprise. J'veux votre soutien contre mon père. »
« T'es dingue, il va nous le faire payer si on est de ton côté ! »
« Vous êtes sérieux ? Combien de fois Mirko vous a protégé ? A menti à son propre père pour sauver votre cul ? » Sacha criait dorénavant, ne supportant pas le peu de soutien. « Vous voulez savoir quelque chose ? Il a tourné le putain de volant dans l'accident avec Léo pour être celui qui se prenait le poteau. Si la voiture avait été en bon état, les Air Bags se seraient déclenchés et il serait en vie. Il n'a pas penser une seule seconde à sauver sa propre vie. Il a passé des semaines à chercher Adriana et s'est fait tiré dessus par son propre frère. Il la protégeait et c'est lui qui a pris la balle. » Lui qui ne perdait presque jamais son sang-froid semblait ressortir tout ce qu'il contenait depuis trop longtemps. « Et vous voulez savoir quelque chose ? C'est moi qui ait buté Beto pour sauver sa vie parce qu'il le méritait. Et lui... lui il a décidé une nouvelle fois de protéger les autres plutôt que lui même. Il a menti à tout le monde pour me sauver. Il n'y a que lui pour faire ça. Que lui. »
Face à ce discours, ils ne purent que hocher la tête et accepter de soutenir le jeune homme. Ils s'en allèrent tous d'un mouvement. Seul un plus âgé hésita quelque secondes avant de s'éloigner. Mirko n'en prit pas compte, trop touché par les mots de son second. Il avait soudainement l'envie de rentrer dans l'appartement, de raconter à Adriana cette possible issue qui s'offrait à eux. Sacha serra d'une poigne ferme son épaule avant de partir à son tour. Il en avait suffisamment dit pour ne pas en rajouter. Le plus jeune des deux le remercia silencieusement alors qu'il se sentait submergé. Il monta dans son véhicule pour rejoindre son domicile temporaire. Il n'eut le temps d'ouvrir la porte qu'elle se jeta du matelas en sa direction.
« Ça a été ? » Il attrapa son bassin pour l'approcher et l'enlacer. Il ne pipa aucun mot comme incapable de sortir un son sans s'étrangler. « Hey, hey... » Elle le força à la libérer pour le regarder. « Est-ce que ça va ? »
« Je crois que ça va aller. »
Elle acquiesça. « Tant mieux. »
« Ouais. » Il ne sût s'exalter ou lui raconter tout en détail comme il l'avait prévue. Son excitation s'était amoindri en se rendant compte qu'elle était liée à un corps brûlé et un complot. « Ça a été une longue soirée. »
Elle monta sur la pointe des pieds et s'équilibra en tenant son bras pour l'embrasser. « T'as pas l'air soulagé. »
« J'ai l'impression d'être dans une spirale sans fin. Une victoire ne veut pas dire qu'on a gagné la guerre. » Elle passa sa main libre contre sa mâchoire tendue. « Et je ne vois pas à plus de quelques jours. J'ai aucune idée de comment on va s'en sortir, s'il y a une issue. » En voyant ses prunelles s'humidifier, il reprit. « Mais Sacha a réussi à rameuter des gars, je crois. Il m'a défendu. Il a pris des risques inconsidérés pour moi. » Il haussa les épaules pour chasser ses propres émotions. « C'est... agréable... »
« Sacha est quelqu'un de bien. Et, il te soutient parce qu'il a vu le vrai toi. Celui qui a des valeurs humaines, celui qui protège les gens qu'il aime, celui qui essaye d'être juste dans un monde qui ne l'est pas... » Il l'embrassa pour la faire taire, incapable d'intégrer plus vibrations positives en son encontre. « Va prendre une douche, tu sens... la fumée. Et après... on s'allonge tous les deux et je prends soin de toi. »
« Ouais, je sais. C'est... »
Elle s'éloigna en comprenant que s'il sentait si fortement la chaire brûlée, c'était seulement parce qu'il avait encore assisté à la destruction d'un corps. Elle se retourna, une main contre ses lèvres alors que la nausée prenait son estomac. Elle n'avait jamais été autant en contact avec les gestes horrifiants de Mirko et ça l'effrayait de voir qu'il était capable du pire.
Lui, rejoignit la salle de bain sans un mot.
VOUS LISEZ
Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...