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Mirko déambula dans la ville presque toute la journée, ne rentrant seulement que lorsque ses jambes le lâchèrent et que son ventre le tiraillait. Il ne fit pas attention à l'heure, ni encore à la possibilité que la jeune femme n'était plus seule. Il entra sans précaution, impatient de discuter, de lui expliquer sa peine et sa frustration. Néanmoins, son élan s'arrêta net quand il tomba sur Catherine. Elle se leva brutalement du lit-canapé tandis que Adriana fermait les paupières, Maria dans ses bras. Sa mère était venue car en l'absence du brun, quelqu'un devait garder la petite fille avant qu'elle ne parte au travail. Le poupon passait en premier, quoi qu'il en coûtait mais soudainement, elle regrettait de ne pas avoir attendu quelques minutes de plus.

« Mirko, qu'est-ce que vous faites là ? » Son ton était plein de rage et de dégoût, si bien qu'il recula d'un pas. Il ne supportait plus cette violence verbale envers lui, bien plus blessante que celle physique. « Partez avant que je n'appelle la police. »

« Maman ! » Adriana se leva pour se positionner devant Mirko qui semblait incapable de répondre. « Il a le droit d'être ici puisque c'est chez moi. »

« Alors, c'est moi qui part. »

« Maman s'il te plaît, laisse-moi au moins t'expliquer. » Elle se positionna devant la porte d'entrée pour l'empêcher de partir et la forcer à l'écouter. « Mirko a demandé sa liberté. Il n'agit plus selon les ordres de son père... il... est libre. »

« Ça n'empêche qu'il reste le même... monstre. » Adriana fit les gros yeux, choquée par les propos de Catherine. Elle n'avait aucune raison de penser ainsi. Après tout, il lui avait ramené sa fille saine et sauve.

« Tu peux pas dire ça. » Mirko avança vers eux, poussant légèrement la brune pour attraper la poignée. Il voulait partir, s'échapper d'ici avant de voir rouge. « Non, reste. Soit elle t'accepte, soit... Tu t'es battu pour vivre mieux, pour Maria. T'es pas un... une horrible personne. » Elle attrapa sa main pour le retirer de la porte puis l'ouvrir. « Tu décides, maman, tu restes, tu apprends à connaître Mirko et tu restes en contact avec Maria ou... ou... »

« T'as eu mon soutien pendant toute ta grossesse et tu.. me renvoies aussi facilement. »

« Parce que je peux pas supporter cette guerre entre vous. Cette injustice dont tu fais preuve... c'est... laisse-nous une chance, s'il te plaît... » Adriana baissa le menton quelques secondes, essayant de retenir au mieux ses larmes. « J'veux vous avoir tous les deux dans ma vie. J'ai besoin de vous deux. Je te promets que Mirko est quelqu'un de bien. Tu sais ce que ça peut-être de tomber dans une famille compliquée, pas vrai ? Alors, s'il te plaît... »

« Je reste avec Maria, ce soir. Je la garde comme nous avions prévu. Mirko peut décider de venir avec toi ou de rester ici. »

« Je vais rester. »

Adriana sentit son sang ne faire qu'un tour, effrayée. Pourtant, lui, semblait serein, comme si plus rien ne pouvait l'effrayer. Et même s'il avait l'habitude de se confronter à la douleur, celle-ci était complètement différente. Il se refusait de perdre de nouveau les deux femmes de sa vie. Alors, il ferait tout pour être accepté par Catherine. Toutefois, il savait qu'au fond de lui, si cette relation restait chaotique, la brune le choisirait mais il voulait que tout s'apaise, qu'il n'y ait plus de cris et de disputes.

« Mais je t'accompagne jusqu'au travail. »

« Je prends mes affaires et on y va. » Catherine prit Maria dans ses bras afin qu'Adriana puisse attraper son sac et sa veste. Ils passèrent la porte rapidement et silencieusement. Ils prirent la route à pied, l'un à côté de l'autre, leurs bras se frôlant. Mirko fut le premier à céder et entrelaça leurs doigts. Il put la sentir souffler d'apaisement comme s'il venait de libérer sa cage thoracique. Appréciant sa réaction, il embrassa sa main. « J'avais peur que tu ne reviennes pas. »

« Jamais. J'avais juste besoin de m'isoler. » Elle hocha seulement la tête. « Désolé. J'ai pas envie de parler de cette année, pas en ce moment. »

« Je n'en parlerai plus, alors. Ça va aller avec ma mère ? Tu peux rester au restaurant avec moi, je comprendrai. » Il refusa d'un geste de la tête. « Je garde mon téléphone, si jamais. Je ne devrais pas rentrer trop tard. C'est pas moi qui fait la fermeture. »

Ils s'arrêtèrent devant la porte, face à face. « Ça va aller, pulcino. T'inquiète pas pour moi. » Il attrapa sa nuque pour la rapprocher et embrasser ses lèvres. « Travaille bien, miss Cascio. » Elle acquiesça seulement, n'ayant aucune envie qu'il ne parte alors qu'il venait tout juste de revenir. « Je serai chez toi à ton retour. D'accord ? » Elle regarda le bout de ses baskets tout en se mordant l'intérieur de la joue. « Je ne referai pas ce que j'ai fait ce matin, partir comme ça, c'était vraiment stupide. Je voulais pas te blesser pulcino. »

« Je te crois. »

« Alors tout va bien. » Il déposa sa bouche contre sa tempe, espérant que ce geste tendre et protecteur la rassurerait. « Et je vais discuter avec ta mère. Je vais la rassurer sur mes intentions. Quand tu seras de retour, elle m'adorera. » Elle ne put se retenir de rire tant c'était improbable. Il l'embrassa une dernière fois avant de donner une légère claque sur ses fesses. « Allez, vas-y, tu vas finir par être en retard. »

« Ne mange pas, je ramènerai un repas. À toute à l'heure. »

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