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Maria dormait déjà depuis plusieurs heures quand Mirko céda à la tentation d'une glace. Il emporta un second pot pour Adriana qui était assise dans le fauteuil, la tête contre un accoudoir et ses jambes reposant sur l'autre. Elle le remercia alors qu'il prenait place sur le canapé. Il mangea la sienne tout en dévorant du regard la jeune femme. Elle semblait bien plus appétissante et son dessert semblait bien fade par rapport à ce qu'il avait en face lui. Comme si son corps répondait à ses attentes, elle se mit à bouger ses jambes. Il resta immobile, scrutant sa peau hâlée jusqu'à remonter à l'ourlet de son short. Il put y voir un bout de dentelle. Il en ferma les paupières, repensant à cette fois, dans la maison Castellano. Tout était différent maintenant mais pourtant, ils étaient encore là ensemble. Il ne put retenir un sourire qui interpella Adriana.

« T'es très sexy à sourire comme ça. » Il ouvrit les yeux, manquant de s'étouffer avec sa propre salive. « Et dire que t'es tout à moi. » Elle lécha sa cuillère, un léger rictus sur les lèvres. Toutefois, celui-ci s'effaca pour laisser place à des joues roses pourpres. Mirko avançait vers elle, le regard sombre mais surtout avide. Il embrassa sa cheville puis remonta jusqu'à sa cuisse, y laissant de tels frissons que la chaire de poule semblait tatouée. « Ta bouche est gelée. »

« Fallait y penser avant de me montrer ta culotte, pulcino. » Il embrassa le dessus de son short tout en la regardant.

« Mirko ! » Il remonta jusqu'à son visage, tout souriant. « T'es dingue. »

Il acquiesça avant d'embrasser son front. Elle en profita pour se lier à lui, enroulant ses jambes autour de son bassin et ses bras autour de son cou. Il manqua de chuter contre elle mais se rattrapa en s'appuyant sur le dossier. Elle pouffa contre son oreille et il entendit les anges chanter. Elle caressa sa nuque tendrement tandis qu'il inspirait son odeur, se ressourçant. Ils restèrent ainsi, immobiles, appréciant seulement la présence de l'autre. Finalement, ce fut Mirko en suspension qui abandonna en premier, ses muscles se rendant. Il attrapa ses jambes pour s'asseoir sur l'accoudoir et les reposa sur lui. Il caressa du bout des doigts sa peau.

« Tu sais que j'ai été en ville. »

« Je sais oui, d'où les glaces... et les millions de trucs pour Maria. » Il lui fit un clin d'œil.

« Je t'ai acheté un cadeau. » Elle se redressa, espérant le motiver à aller le chercher maintenant. « J'y vais. »

Elle acquiesça et il partit à tout vitesse. Adriana se recroquevilla sur son fauteuil, impatiente. Elle n'attendait rien de particulier mais le fait qu'il ait eu envie de lui faire plaisir, la rendait extatique. Il apparut avec un grand objet enveloppé qu'il posa sur les genoux de la brune. Elle n'avait peu de doute sur ce que c'était au vue de la forme rectangulaire et de la grandeur. Elle se pinça les lèvres pour retenir ses émotions et le déchira dès lors qu'il prit place sur la table basse en face d'elle. Elle l'ouvrit précieusement comme s'il lui offrait le cadeau d'une vie. En réalité, pour elle, c'était un peu le cas car la signification était si importante qu'elle avait l'impression que tout irait mieux, que le temps ferait le nécessaire.

« J'ai pas pu t'acheter un vrai piano tu vois, on a pas la place ici. » Cette fois, elle n'eut le temps de sécher une larme que celle-ci tomba sur sa joue. Mirko l'essuya tendrement. « Je t'en offrirai un jour, avec la maison qui va avec. »

« Ça me suffit amplement. T'es vraiment le meilleur, merci. » Elle retira le scotch pour ouvrir le carton, impatiente de le tester.

« C'était pour te remercier et te faire plaisir, tout ça tout ça. » Il l'aida à retirer le piano de la boîte. « Tu veux bien jouer pour moi ? » Elle acquiesça et il l'aida à s'installer. C'était un petit clavier mais elle en était heureuse et son sourire ainsi que ses yeux brumeux comblaient Mirko. C'était tout ce dont il avait besoin pour le moment, se sentir utile et profiter avec elle. « Est-ce que tu veux bien jouer ce que tu faisais la dernière fois ? Tu te rappelles ? »

Elle hocha la tête, incapable de dire un mot, certaine que sa voix craquerait. Il resta face à elle, la contemplant tandis qu'elle prenait ses aises sur le nouveau piano. Elle glissa ses doigts sur les touches jusqu'à retrouver la mélodie. Mirko ne la lâcha pas des yeux, appréciant son talent mais surtout son intention de lui faire plaisir. Il souriait sincèrement tandis qu'elle restait au mieux concentrée, ses pommettes rosées. À cause du manque d'entraînement, elle fit plusieurs faux accords mais il resta à l'écoute, sans réagir, l'adorant seulement. Lorsqu'elle termina, elle releva timidement le menton et il embrassa ses lèvres, avide.

« T'es la meilleure. »

« J'ai besoin de m'entraîner, j'ai un peu perdu la main. » Il caressa ses cheveux, les remettant en arrière. « Et il faut que je t'apprenne. »

« Avec plaisir. » Il attrapa sa nuque. « Mais là, j'ai d'autres idées en tête. Tu vois ? » Il attrapa le clavier pour le reposer sur le canapé. « Tu t'accroches à moi, je t'amène dans la chambre et je m'occupe de toi. » Elle le fit alors, de toute manière, incapable de réfléchir pleinement alors qu'il était si prestant. Il passa ses mains sous son débardeur tout en papillonnant ses lèvres dans son cou. Il la jeta sur le lit et elle dut retenir un cri dans la paume de ses mains. Il était hors de question de réveiller Maria. Il la regarda, la dominant par sa hauteur alors qu'il se tenait debout devant le lit. « T'es vraiment belle, tu sais ? » Elle secoua la tête.

« Tu devrais te voir. » Elle tendit sa jambe pour toucher ses abdominaux mais il attrapa sa cheville pour la mordiller.

« Arrête de me draguer. » Il tira pour l'approcher. « C'est vraiment toi qui me rend dingue. »

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