Mirko rentra directement après le départ de son père. Il avait pleuré, sur la route, étouffant des sanglots dans son poing. Il avait eu l'impression que tous ses cauchemars se réalisaient en l'espace d'une minute. Heureusement pour lui, il s'était battu de toutes ses forces jusqu'à s'épuiser émotionnellement. Lorsqu'il entra dans la maison, il fut accueilli par l'odeur réconfortante et les bruits habituels. Il manqua de s'effondrer une nouvelle fois mais l'arrivée de Maria, trottinant sur ses deux jambes, son doudou dans une main, le fit oublier un peu ce qu'il s'était passé. Il la prit dans ses bras sans perdre une seconde pour embrasser ses petits joues et s'en consoler. Elle profita de leur proximité pour jouer avec son visage, attrapant son nez ou touchant la naissance de sa barbe.
« Je vais manger tes petites mains mademoiselle. » Il attrapa celle-ci pour faire semblant, la faisant rire aux éclats. « Elle est où maman ? Hm ? »
« Maman ? »
Elle se glissa hors de ses bras pour retrouver celle-ci. Il la suivit jusqu'à la cuisine où Adriana préparait le dîner. Elle leva le menton vers lui, un sourire sur les lèvres qui s'effaça légèrement en voyant la tête de Mirko. Il était encore livide et ses yeux injectés de sang en disait long sur sa journée. Elle mélangea une dernière fois le plat avant de le retirer du feu. Il prit cette occasion pour s'approcher mais surtout pour s'enfoncer dans ses bras, se cachant dans son cou. Elle l'enlaça à son tour et passa ses mains sous son pull pour toucher la peau de son dos, espérant que ses tendresses suffisent à l'apaiser. Ce fut le cas mais il relâcha la pression, s'appuyant contre elle tout en inspirant profondément comme s'il ne l'avait pas fait depuis des heures.
« Est-ce que tu veux en parler maintenant ? » Il regarda l'heure.
« Il faut qu'on couche Maria. » Elle hocha la tête et se délia de lui.
« Je m'en occupe ? » Il refusa, lorsqu'il passait la journée loin de la maison, il tenait à la coucher pour passer un moment privilégier avec elle. « Elle est déjà en pyjama et changée. »
Il la remercia avant de s'éloigner, Maria le suivant de prêt. Il ne put s'empêcher de sourire alors qu'elle râlait derrière lui, incapable de le rejoindre à cause de ses petites jambes. Il l'attrapa alors, cédant à son caprice, comme toujours. Ils s'allongèrent tout deux dans son lit et la petite fille se renfrogna contre lui, adorant seulement sa présence. Elle joua avec sa peluche, babillant seule alors que son père fixait le plafond distraitement. Il n'avait le cœur à raconter une histoire folle alors il resta ainsi, caressant ses petits cheveux pour l'endormir. Elle n'en demanda pas plus, satisfaite de sa tendresse. Ses yeux papillonnèrent rapidement jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Mirko attendit une vingtaine de minutes, rassuré par la présence innocente de Maria, et voulant s'assurer qu'elle ne se réveillerait pas seule, pendant que ses parents discuteraient.
Adriana l'attendit, une assiette pour lui qu'il refusa. Il n'avait pas d'appétit tant son estomac était noué alors elle n'insista pas, reposant le plat avant de s'asseoir sur une chaise haute, son dos la faisant souffrir. Lui, resta debout, appuyé sur le comptoir face à elle. Il fallait qu'il lui dise, il le savait et il en avait besoin. Pourtant, rien ne semblait vouloir sortir comme s'il avait perdu tous ses mots.
« Tu sais que tu peux compter sur moi quoi qu'il arrive. » Il hocha la tête, les lèvres pincées. « Mais on peut repousser cette discussion si t'as besoin de temps. »
« Je sais mais c'est beaucoup trop important pour ne pas que je le dise maintenant. » Il la regarda, s'arrêtant sur chaque traits de son visage comme si c'était la première fois, comme si la peur de ne pas revenir cet après-midi avait chamboulé ses sentiments, les rendant plus profond et plus fort. Il refusait de perdre ce qu'il avait construit, pas après tout ça. « J'étais au restaurant avec Sacha quand... quand mon père est arrivé. » Elle resta bouche bée, la nausée lui prenant soudainement. « Je n'ai aucune idée de comment il a su où on était, pour le restaurant... pour Maria... pour nos deux futurs fils.. » Cette fois, elle posa sa main contre sa bouche, se retenant de pleurer. Elle repensa immédiatement aux héritiers Castellano. « On a eu une altercation. »
« T'es blessé ? » Elle quitta sa chaise pour le rejoindre, effrayée à l'idée que sa vie soit mise en jeu, en particulier depuis la désaffiliation.
« Non, t'inquiète pas. Il m'a rien fait mais.. il voulait que je refasse affaire avec lui mais aussi que.. enfin.. tu sais.. que nos garçons deviennent des vrais Castellano. » Il baissa les yeux pour ne pas affronter son regard, certain qu'il craquerait à la minute où il verrait ses prunelles larmoyantes. « Tu te doutes que j'ai refusé. Il n'a aucun droit et lui qui respecte les règles de la famille, il doit respecter mon départ. J'ai suivi toutes les étapes. Sacha a pris aussi ma défense... notre défense. » Elle posa sa main contre son biceps, ayant besoin d'un contact physique tandis qu'il semblait repartir dans ses pensées. « Il est parti du coup. » Il haussa les épaules avec nonchalance, essayant par cette attitude de faire fuir ce qu'il ressentait vraiment. Néanmoins, son cœur n'était pas dupe, et encore moins Adriana.
« Je suis désolée... qu'il soit venu et qu'il t'ait menacé. Je sais que c'était une de tes craintes et le fait qu'elle se soit... concrétisée me rend malade. » Il la prit dans ses bras. « Je suis désolée que t'aies raison. J'aurai aimé qu'il te donne tort, rien qu'une fois, qu'il soit un père, un vrai. » Elle l'enlaca à sa tour, retint un râle de douleur dans le bas de son ventre en levant les bras jusqu'à sa nuque. « Mais je suis soulagée qu'il ne t'ait rien fait. C'est le plus important. » Elle le sentit acquiescer. « Et... » Elle balbutia, oubliant ses mots alors qu'une contraction la tourmentait. Elle n'eut le temps de prévenir Mirko que quelque chose n'allait pas, qu'elle perdait les eaux.
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...