Mirko passait inlassablement sa main dans les cheveux d'Adriana tout en déposant des baisers contre son front. Il ne savait que faire d'autre pour la rassurer alors qu'elle souffrait dans le lit de la maternité. Elle tenait son ventre ou serrer la main du brun, espérant que la douleur passe. Toutefois, le pire n'était pas les contractions mais l'arrivée trop précoce de leurs fils. Elle en était effrayée à l'idée de les perdre, retraçant dans sa tête ce qu'elle avait forcément mal fait. Le médecin avait tenté de la rassurer, en lui expliquant qu'une grossesse avec des jumeaux était plus risquée mais elle refusait de l'entendre.
« Tout ira bien. » Elle secoua la tête, n'y croyant pas tant qu'elle n'avait pas ses deux bébés dans les bras. « Le docteur a dit qu'ils allaient bien et que toi, tu vas bien. »
« Mais il a aussi dit que c'était tôt. » Il essuya ses joues remplies de larmes. « Il a dit qu'ils étaient tout petits et qu'ils seront dans une couveuse. Ils auront sûrement plein de machines. » À ses mots, une vague d'émotion prit son souffle et un sanglot s'échappa. « Je veux pas les perdre. »
« Je sais, je sais. » Il reposa son front contre le sien, les paupières closes pour cacher ses propres pleurs. Lui-même en était anxieux. Il avait même demandé, au medecin si leur discussion avait pu déclencher l'accouchement. Celui-ci avait préféré ne rien dire au vue des grandes possibilités. Mirko s'en voulait tout autant que la jeune femme. « Moi non plus mais on peut rien y faire, pulcino. Il faut qu'on essaye de vivre le moment, au mieux. »Elle acquiesça tout en attrapant sa main rapidement. « On a subi beaucoup d'épreuves et c'est une autre, qu'on va réussir à affronter. »
« Je sais pas ce que je ferai sans toi. » Ce fut au tour d'Adriana de sécher les joues de Mirko. « Merci de t'être battu pour être là aujourd'hui. » Elle embrassa sa pommette avant qu'il ne s'éloigne pour essuyer son visage grâce aux manches de son sweater.
« Putain. » Il inspira fébrilement. « Quelle journée de merde. »
Il pouffa légèrement, faisant sourire Adriana. Toutefois celui-ci s'effaça alors qu'une énième contraction la tordait de douleur. Les machines se mirent à sonner dans tous les sens et une infirmière entra quelques secondes plus tard, se précipitant vers la jeune femme pour prendre ses constantes et regarder les écrans. Elle retourna dans le couloir pour demander de l'aide et le médecin arriva presque en courant. Mirko dut reculer, regardant la scène sans pouvoir agir. La brune le fixa, espérant trouver dans ses prunelles un peu de réconfort.
« Il faut qu'on l'emmène au bloc. » Ils enlevèrent les freins du lit avant de le tirer. « C'est parti, on se dépêche ! »
Mirko essaya de les suivre mais une infirmière l'arrêta. « Je suis désolée mais vous devez rester ici. »
« S'il vous plaît, laissez-moi la suivre. »
Sa voix était tremblante tant tout son être la suppliait, toutefois, elle ne céda pas, suivant les protocoles. Elle s'excusa et s'en alla rejoindre son équipe. Mirko se laissa tomber contre la chaise de la chambre, la tête dans les mains et les larmes flouant sa vue. Heureusement pour lui, Sacha, sa femme et Maria arrivèrent quelques instants plus tard. La petite fille descendit des bras pour courir vers lui et se faufiler entre ses genoux. Il l'attrapa pour la porter et l'enlacer, embrassant ses petites joues. Son ami posa une main sur son épaule pour marquer son soutien.
« Comment elle va ? »
« Ils viennent de la prendre pour aller au bloc et ses c... les médecins ont refusé que je l'accompagne. »
« Ils n'ont pas le choix, tu le sais. C'est un bon hôpital ici. »
« Je sais, je sais... mais j'aurai préféré la voir, être sûr que ça va. » Maria lui donna son doudou, en ressentant son désarroi. Il la remercia d'un baiser sur le crâne. « Merci Mama. » Il la resserra dans ses bras. « J'veux pas perdre Adriana. Je pourrai pas sans elle. » Sacha frotta son dos pour le réconforter, n'ayant aucunement les mots pour cet événement.
« Viens prendre un café et quelque chose à manger. » Il voulut refuser mais la femme de Sacha l'en empêcha. « Je suis sure que Maria sera ravie d'avoir un petit gâteau. »
Pour sa fille, il se leva et marcha jusqu'à la cafétéria. Il commanda un café et deux gâteaux donc celui que la petite tendait de son doigt. Son sourire réchauffa son cœur et lui permis de penser à autre chose. La matinée passa plus facilement grâce à ses amis et Maria. Néanmoins, Mirko continuait de regarder les alentours, prêt à interpeller le médecin dès qu'il le verrait. Ce fut l'infirmière qui arriva en première et il se leva brutalement pour la rejoindre avant qu'elle ne disparaisse.
« B..bonjour.. comment va Adriana ? Est-ce qu'elle est sortie du bloc ? Et les bébés ? »
« Le médecin va venir vous voir mais elle va bien, elle est en salle de réveil. Elle retournera dans sa chambre dès qu'elle aura émergé. » Elle le vit souffler de soulagement, se détendant soudainement. « Et vos deux petits garçons sont stabilisés. Vous pourrez aussi les voir bientôt. »
« O..ok. Merci. »
« Tout va bien, ne vous en faites pas. »
« J'en serai rassuré en la voyant. » Elle acquiesça, un léger sourire sur les lèvres, habituée des pères terriblement anxieux. « Mais merci, vraiment. »
Il retourna vers ses amis et leur supplia de retourner dans la chambre pour attendre Adriana. Ils cédèrent et attendirent plusieurs longues heures avant qu'elle ne revienne. Il s'approcha d'elle rapidement, avide de voir ses yeux ouverts. Son sourire l'apaisa immédiatement.
« Pulcino... » Il embrassa son front tendrement.
« Ils m'ont dit que les garçons vont bien. » Il hocha la tête. « Et je vais bien aussi. »
« Vraiment ? »
« Oui. »
« J'ai flippé à mort, putain. » Elle fit l'effort de lever le bras seulement pour caresser sa joue. « Plus jamais on fait de bébés. »
« Ça me va. »

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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...