81

239 10 8
                                    

Mirko ouvrit la portière d'Adriana et à peine elle n'eut le temps de sortir qu'il l'embrassait tout en attrapant ses fesses pour la porter. Tout le long du trajet, ils s'étaient joués l'un de l'autre. Les mains baladeuses avaient eu raison de leur patience et ils entrèrent à toute vitesse, se calmant seulement pour renvoyer la nounou sans l'effrayer par leur furieuse folie. Dès qu'elle claqua la porte, ils se précipitèrent vers Maria pour lui souhaiter bonne nuit, silencieusement, alors qu'elle dormait déjà depuis de bonnes heures. Ils filèrent dans leur chambre et Mirko déboutonna sa chemise tandis que la brune prenait son visage en coupe pour déposer ses lèvres sur les siennes. Elle profita de son torse libéré pour continuer son chemin, descendant. Néanmoins, elle n'eut l'occasion de s'agenouiller qu'il l'interrompait.
La diversion avait échoué.

« Ton tatouage. Montre. »

Elle inspira profondément. « D'accord mais laisse-moi expliquer d'abord. » Il fronça les sourcils, les bras croisés. Elle retira ses escarpins, cherchant une autre esquive pour ne pas l'affronter. Elle connaissait ses faiblesses et ses chevilles étaient étrangement un endroit qu'il aimait mordiller pour la tourmenter. Toutefois, ce n'était pas suffisant ce soir et elle regrettait soudainement son impulsivité habituelle. « J'aurai peut-être dû t'en parler avant mais bon. maintenant, c'est fait. Alors... Tu sais que Beto m'a.. m'a mutilée. » Elle montra ses côtes. Bien entendu qu'il s'en souvenait, ça avait été un point de non retour dans la relation avec son frère. Il acquiesça calmement malgré l'impatience qui rongeait sa bienveillance. « Il n'y a pas vraiment d'autre signification qu'une marque... comme une bête qu'on numérote. »

« Pulcino... » Il ne savait pas où elle voulait en venir et raviver des souvenirs traumatiques alors qu'ils avaient passé une belle soirée, le rendait irritable.

« J'ai jamais supporté et j'ai toujours voulu le cacher. Et toi, toi tu as une marque faite par ton père. Il a dit que c'était censé te maudire mais je t'avais dit que c'était surtout un signe de ta liberté. »

« Et je t'ai cru. Ça m'a aidé. »

Elle acquiesça, tenant la fermeture de sa robe. Nerveuse, elle fut incapable de la descendre. Mirko s'approcha pour le faire puis retira ses bretelles. Elle n'eut le choix que de se délier du haut. Le reste du tissu s'arrêtant à ses hanches. Elle leva le bras et il scruta ses côtes. C'était ce genre de geste qui le faisait l'aimer un peu plus fort. Le symbole était réalisé au trait près sauf un léger M qui se trouvait à l'intérieur. Elle connaissait la marque par coeur, non pas parce qu'elle l'avait épié par dégoût mais parce qu'elle l'avait chérie jusqu'à ce qu'il l'aime et qu'il la voit comme une bénédiction.
Il tomba sur ses genoux et en embrassa les contours, ses yeux larmoyants d'amour. Elle le prit dans ses bras, le laissant reposer sa tête contre elle. Il se sentait tant à sa place qu'il avait l'impression que son cœur en exploserait. Malgré sa résistance, elle se laissa choir à ses côtés, s'asseyant sur ses genoux pour l'enlacer.

« Je l'ai toujours dit. Toi ou rien. » Il attrapa sa nuque pour poser son front contre le sien. Il était à bout de souffle comme s'il venait de courir un marathon. « Je t'aime vraiment. » Il hocha la tête.

« Moi aussi. »

Elle essuya ses joues puis garda ses mains sur celles-ci. « Hey. Respire, Mirko. Tout va bien. »

« T'imagines même pas ce que ça veut dire pour moi, ce que ça me fait. » Elle embrassa son front comme réponse, ayant conscience qu'il avait complètement raison. « Merci de... m'aimer. Autant. »

« C'est pas difficile. »

Ça le fit légèrement sourire et elle profita qu'il s'apaise pour se lever et prendre sa main pour l'inviter à faire de même. Elle retira sa robe avant d'enfiler un simple t-shirt. Il fit de même, retirant son pantalon avant de s'allonger dans le lit à ses côtés. Elle n'avait prit la peine de se démaquiller, trop inquiète de le laisser seule une seconde. De toute manière son rouge à lèvre était parti par tous les baisers et le mascara avait presque entièrement coulé par ses émotions. Elle n'eut le temps de se perdre plus dans ses pensées qu'il attrapait ses hanches pour la coller à lui, sa tête contre son torse. Il sentait encore son parfum et la cigarette et ça la réconforta. Lui, n'avait plus de larmes malgré les picotements sous ses paupières.

« J'avais envie de te faire l'amour toute la soirée et voilà que je la finis en chialant, putain. » Son râlement la fit rire et il chatouilla son dos. « T'as le don pour me faire ouvrir les vannes. » Avec elle, il savait être vulnérable parce qu'il se sentait en sécurité et non jugé.

« T'as toute une vie pour faire ce que tu veux de moi. »

« Hmm. Ça me plaît. » Ils laissèrent le silence faire peser leurs mots, leurs mains caressa inlassablement la peau de l'autre. « Je vais acheter le bâtiment en ville. »

« C'est une bonne idée. Tu en feras une merveille. »

« Si j'investis dedans, on aura plus grand chose de côté, pulcino. » Il passa ses doigts dans ses cheveux, s'apaisant lui-même. « C'est risqué. Je suis pas sûr d'y arriver, pas.. comme ça. » Pas illégalement.

« Je te fais confiance. » Il inspira dans un soubresaut d'inquiétude. « Mais si ça peut te rassurer, j'aimerais travailler. J'ai vu une petite annonce pour un café. »

« T'es pas obligée de faire ça. »

« J'en ai envie et j'ai envie de te soutenir. »

CosmosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant