Comme si la nuit passée ensemble n'avait jamais existé, Mirko s'en alla affronter son destin, seul, laissant Adriana encore endormie. Lorsqu'il entra dans la maison, il fut accueilli par trois hommes armés qui le fouillèrent entièrement, lui retirant armes à feu, couteaux et téléphone. Malgré la tension installée, il resta calme comme s'il avait gagné la raison et la paix intérieure. Lorsqu'il entra dans le bureau de son père, il fut surpris de ne voir aucun de ses alliés mais seulement Sacha et l'homme bien plus âgé qui était resté une seconde de trop lors du ralliement. Il fut surpris de le voir ici, ce fameux colis aurait dû être éliminé il y a des jours, déjà. On le força à s'asseoir dans un des fauteuils tandis que tout le monde restait debout. Il serra seulement la mâchoire tout en gardant la tête haute, se retenant de montrer le sentiment de trahison qui rongeait sa poitrine. Il n'eut le temps de questionner du regard son second qu'ils utilisaient son portable sans son accord.
Adriana fut réveiller par son message, du moins, ce qu'elle croyait être le sien. Il lui demandait de venir alors elle le fit rapidement, l'angoisse mordillant son cœur. Elle entra à son tour dans la maison et comme lui, eu le droit à une inspection. Néanmoins, contrairement à lui, elle n'avait rien sur elle et elle ne tarda pas à rejoindre le groupe. Elle se dirigea vers Mirko avant qu'ils n'aient le temps de la retenir. Elle s'installa à ses côtés, une main sur son épaule comme signe de soutien. Elle put le sentir se détendre sous ses doigts, soulagé qu'elle soit là malgré les risques.
« Heureux que tu nous rejoignes, Adriana. » Le patriarche était appuyé sur le devant de son bureau, les bras croisés. « C'est plutôt festif, non ? Une petite réunion avec la famille recomposée. Et dans toute famille, chacun à sa place. » Il pointa du doigt le traitre. « Le fidèle, celui qui suit les ordres et agit selon la raison. » Il pointa ensuite Sacha. « Le justicier qui choisit quel frère doit vivre et qui finit par se perdre lui-même dans ce qui est juste ou non. » Puis ce fut au tour d'Adriana. « La demoiselle en détresse qui cherchait son sauveur depuis sa tendre enfance. Abandonnée par sa mère puis par son père dans, non pas un château, mais de simples hôtels. Il fallait forcément qu'elle tombe amoureuse du bad boy un peu gentil. »
« On a compris, papa, c'est bon. »
« Et le fameux, héros. Le seul et unique Mirko. » C'était son père qui avait choisi son prénom. D'origine italienne, il signifiait la puissance. Aujourd'hui, il regrettait de lui avoir donné ce nom tant il ne maîtrisait pas son propre fils. « En compétition avec son frère dès le plus jeune âge. Finalement, il ressort grand gagnant de cette guerre. »
« J'suis pas ressorti gagnant ! » Il s'était écrié si fortement que la brune sursauta. « J'ai vu ma mère, la seule qui m'a jamais aimé, sur son lit de mort ! J'ai pas eu le droit de pleurer et de faire mon deuil ! J'ai dû agir contre mes propres convictions encore et encore pour te satisfaire ! J'ai jamais voulu de cette guerre avec Beto mais tu nous as créé à ton image et on a dû se battre pour survivre ! »
« Arrête de jouer la victime parce que tu finiras comme lui ou comme Léo. » La pique lancée fut difficile à accepter et Mirko dut reprendre son souffle. « Tu ne fais que jouer solo et ça ne peut plus durer. J'étais prêt à discuter avant d'avoir les dernières informations mais tu n'es que trahison et honte. » Il attrapa son arme sur le bureau, l'observant comme s'il ne l'avait jamais utilisé. « Attachez-le. »
Ils n'eurent la possibilité que, malgré l'absence de réactions de Mirko, ils ne purent le toucher. Adriana s'était installée devant lui, le recouvrant au mieux de son corps frêle. C'était impulsif, comme toujours, mais l'idée que cet homme qui avait tout donné pour elle allait mourir, trop jeune, par son propre père la rendait malade. Elle voulait qu'il vive, et même si c'était sans elle, même si l'avenir ne serait pas plus beau. Il essaya de la repousser, de se libérer de sa protection, de ce voile d'amour qui le rendait émotionnel. Il avait besoin d'être froid et sombre mais tout ce qu'il voulait dorénavant, c'était de fermer ses paupières et s'enfuir dans les bras d'Adriana.
« Pulcino, je t'en supplie. » Il murmurait pour qu'elle soit la seule à l'entendre. « J'veux juste que ça s'arrête. » Sacha se positionna à leur côté. « Va t'en. Loin d'ici. Va t'en. »
« J'abandonnerai pas. » Personne ne parlait dans la salle comme s'ils étaient tous surpris de voir de l'amour si simple et sincère. « Je t'abandonnerai jamais. Regarde-moi. » Il ouvrit les paupières et tomba sur un visage larmoyant, inquiet et en souffrance mais surtout déterminé. « Il faut que tu te battes. J...J'suis.. » Elle souffla pour faire fuir ses peurs. « J'suis enceinte. »
« Qu... »
« On va avoir besoin de toi, t'entends ? On a besoin que tu sois en vie. »
Elle n'eut le temps d'ajouter d'autres arguments qu'il se levait, prêt à affronter le monde entier pour cet avenir, ce mieux qu'elle lui offrait. Il se positionna devant cette famille qu'il avait choisie, qui l'avait choisi. Néanmoins, il fut surpris de voir son père, l'arme vers le bas tandis qu'il les regardait. Au-delà des trois personnes, il arrivait à voir sa femme et Léo aux côtés de son fils tandis que lui était seul. Il ne laissa aucune émotion transparaître mais pourtant, l'atmosphère semblait tourner. Toutefois, comme s'il reconstituait son armure et oubliait cet instant de réalisation, il releva son pistolet en direction de Mirko.
« C'est bien adorable mais tu sais très bien que ça ne marche pas comme ça. Qu'est-ce que tu crois ? Que tu vas partir avec elle ? Qu'est-ce que tu feras ? Tu n'es bon qu'à tuer, qu'à faire de l'argent. Tu n'es bon qu'à ça et quand elle verra ton vrai visage, elle s'enfuira. T'es incapable d'aimer, on le sait tous les deux. Qu'est-ce que tu ferais d'une vie bien rangée ? »
« Tu n'arriveras pas à me toucher. »
« Et si on faisait un autre contrat ? » Mirko eut presque pitié de lui en cet instant. « Un héritier pour vos vies. »
Cette fois, avant même qu'il ne réponde, ce fut Adriana qui s'imposa, pour son enfant. « Hors de question. Je ne vous donnerai jamais un enfant pour en créer un monstre à votre image. » Le cadet ne put se retenir de penser que lui-même était un monstre.
« Je te donne ma liberté pour les leurs. » Le brun baissa le menton, vaincu. Les chaînes qu'il avait été bien trop épaisses et aucun mot doux susurré sous les draps par Adriana ne lui donnaient suffisamment d'espoir en l'instant. Il restait ce danger, imprévisible, avide de sang et de pouvoir. « Tu sais que je vaux bien plus en vie et à tes services. Laisse-les partir. »
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...