Mirko vérifia qu'elle fermait bien le grenier avant d'attraper son arme à feu dans son coffre fort. Il s'éloigna au plus vite à l'opposé de la maison pour ne pas attirer l'attention vers elle. Il regarda une nouvelle fois les caméras sur son téléphone. Il comptait six hommes, tous armés et cagoulés. La sécurité ne tenait pas et il allait devoir défendre la maison, seul. Dans un premier temps, il se dépêcha de rejoindre la véranda arrière pour tirer. Il souffla de soulagement en le voyant tomber. Toutefois, le bruit du tir interpella ses collègues qui se précipitèrent en sa direction. Ils étaient loin d'être effrayés et pour sûr, ils étaient entraînés. Le brun pouvait le voir à leur manière de se déplacer ou d'interagir entre eux. Il renversa la table en acier pour s'y camoufler.
Ce n'était pas la première fois qu'il était pris dans une rixe. Néanmoins, ici, il n'avait qu'un revolver et un simple couteau. Il connaissait les chances de survie et celles-ci n'étaient pas énormes. Pourtant, il resta calme et patient et attendit d'entendre des pas pour tirer dans toute la pièce. Une personne tomba au sol tandis qu'une autre fut touchée à l'épaule avant que son chargeur ne se vide. Il abandonna alors sa cachette pour attaquer un assaillant mais celui-ci fut aidé par son collègue qui planta une lame dans la cuisse de Mirko. Il jura tout se retenant de tomber et enfonça son couteau dans la jugulaire pour simple vengeance. Il savait qu'il ne pouvait plus les vaincre, sans arme.
« Putain mais vous êtes qui ? » Pour seule réponse, il reçut un coup dans le ventre qui le fit cracher du sang.
« Faites le tour de la maison pour voir s'il est seul. » Il profita de l'absence des deux pour attaquer le seul restant. Toutefois, ses blessures furent un frein et son agresseur n'eut besoin que d'un coup de pied dans sa mâchoire pour qu'il retombe au sol. « T'es lequel des Castellano ? Hein ? » Il ne répondit pas alors qu'il attachait ses mains dans son dos. Il ne fit aucune autre tentative pour se libérer. Il se savait trop faible en l'instant mais surtout en sous nombre. « T'es forcément Mirko. Beto à cette... affreuse cicatrice sur la joue. »
« Dis-toi que c'est moi qui lui ai fait. »
« Il n'y a personne. »
Le meneur fronça les sourcils. Les deux frères devaient être là mais ce qu'il ne savait pas, c'était que les conflits familiaux avaient changé les plans des Castellano. L'aîné était parti avec le paternel, laissant Mirko seul avec Adriana. Ils le forcèrent à se lever et il grogna devant la douleur. Il était certain d'avoir une côte fêlée à cause du coup de pied mais surtout d'avoir besoin de points de suture à cuisse pour le coup de couteau. Il n'eut le temps d'analyser ses contusions qu'un tir se fit entendre dans son dos. Un des attaquants tomba au sol, inerte tandis que les autres se retournaient pour tirer à leur tour. Toutefois, ils eurent un moment d'hésitation en voyant la personne. Mirko en profita pour se positionner entre eux.
« Adriana, non ! » Elle pleurait à chaudes larmes et ses mains tremblaient. « S'il te plaît. » Elle baissa son arme et les assaillants en profitèrent pour donner un coup dans le dos à Mirko qui n'eut le choix que de se mettre à genoux. « Il faut que tu te laisses faire et ils te feront rien, d'accord ? »
« Tu saignes. » Malgré la panique, elle se laissa tomber à son tour et ils l'attachèrent. Pour sûr, Mirko n'allait plus rien tenter avec elle à proximité. « Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ? »
Il secoua la tête, elle agissait comme s'ils n'étaient pas là. « Je vais bien, c'est rien de grave. » Elle ne fut aucunement rassurée et son menton tremblant en était seulement la preuve. « Laisse-toi faire et tout ira bien. »
Elle hocha la tête et se releva alors qu'ils tiraient sur ses liens. Mirko aurait aimé la disputer, lui faire comprendre qu'elle aurait dû rester en haut et ne rien faire, lui faire regretter cette décision. Néanmoins, même si elle venait de tuer quelqu'un, elle était seulement rassurée de partir avec lui. Non pas pour elle-même puisqu'elle savait qu'elle était dorénavant dans un danger inestimable mais bien pour lui. Elle savait qu'elle ne se serait jamais pardonnée de le laisser partir seul. Ils abandonnèrent les corps derrière eux et montèrent dans le véhicule garé dans la rue. Ils se retrouvèrent à l'arrière d'un fourgon, ballotés de droite à gauche.
« Ne m'en veux pas. »
Le jeune homme quitta sa rêverie pour la regarder. Elle était face à lui, les larmes sèches mais les joues encore roses. « Comment est-ce que tu veux que je le sois pas ? » Elle se mordit la lèvre inférieure mais il ne craqua pas face à sa moue. Il était bien trop en colère. « Je t'ai demandé de rester en haut. »
« Mais tu ne serais jamais revenu de toute manière. » Il reposa tête contre la tôle tout en serrant les paupières. La douleur lancinait tout son corps lésé et l'inquiétude de l'avenir tiraillait le reste. « Je ne voulais pas que tu partes. Je ne voulais pas être toute seule. »
« Adriana... on se déteste... »
« ...Je ne voulais pas être sans toi dans cette maison... avec Beto. » Elle haussa les épaules, sa voix craquant dans un tremolos. « Je l'ai fait pour moi... pour ma propre survie. » C'était pas complètement vrai et si ses émotions n'avaient pas pris le dessus, elle aurait calculé sa fuite après la mort de la sécurité et l'absence des Castellano.
« T'as tué un homme. » Il la regarda du coin de l'œil, certain que s'il se plongeait dans ses prunelles plus d'une minute, il perdrait constance.
« Je le referai. »
Il secoua la tête. « C'est pas toi, ça. Arrête. Ne refais jamais un truc aussi stupide putain. » Ils restèrent silencieux quelques secondes, digérant tout deux la situation. « Il faut que tu leur dises la vérité. Il faut que tu leur dises que t'es captative chez nous, que tu n'es pas de notre côté. Dis leur tout, d'accord ? »
« Pourquoi ? »
« Parce qu'ils veulent ma famille et que si t'es pas notre côté alors ils ne te feront rien. » Elle tenta de rétorquer mais il haussa le ton. « Putain, fais ce que je te dis Adriana. Maintenant que t'es là, t'as pas le choix, t'entends ? »
« D'accord. »
« Promets le. »
Elle leva les yeux au ciel, profitant qu'il soit attaché pour pousser un peu plus sa frustration. « Promis. »
« Tu casses les couilles, j'ai juré. »
VOUS LISEZ
Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...