Mirko se réveilla dans un sursaut. Il était en sueur, les yeux injectés de sang et la mâchoire douloureusement contractée alors qu'il avait vu Catherine leur prendre ses enfants. Contrairement à d'habitude, il n'eut aucune réaction vive et agressive. À la place, il s'enfonça dans les bras d'Adriana qui dormait encore. C'était un des exercices qu'il devait faire depuis ses rendez-vous avec la psychologue. Il devait avoir un temps de réflexion, s'y forcer, puis agir selon ce dont il avait besoin, prendre l'air ou autre. La seule chose qui lui était venue, c'était la brune. Elle ouvrit à moitié les paupières et l'enlaça. Il en profita pour se camoufler dans son cou et y déposer un baiser.
« Ça va ? » La voix de la jeune femme était fort endormie si bien qu'elle murmurait. Il hocha la tête contre elle. « Mauvais rêve ? »
« J'ai rêvé que ta daronne nous prenait Maria et bébé numéro 2. » Elle le serra contre lui un peu plus fort.
« Personne ne nous prendre nos bébés, pas tant que je suis en vie, tu peux me croire. » Elle caressa sa nuque contrastant avec ses propos d'une maman lionne. « Et autant de dire que je ne crois pas que tu laisserais quelqu'un les toucher. »
« Clairement pas. »
« On est en sécurité ici... en particulier avec toi. » Elle s'éloigna pour embrasser ses lèvres. « Quelle heure il est ? » Elle regarda son téléphone et grogna. « Il faut qu'on se lève pour le rendez-vous. » Il se redressa subitement et claqua des mains, excité tandis qu'elle rechignait, rêvant de rester sous la couette dans ses bras encore des heures.
« On va voir le bébé ! »
Elle ne put retenir un sourire, caché sous le drap alors qu'il avait quitté le lit et qu'il cherchait désespérément des vêtements mais surtout un caleçon. Elle épia sans scrupule chacun de ses muscles à chaque mouvement. Elle en avait les joues roses mais il ne remarqua rien du fait de son camouflage. Seulement, lorsqu'il se trouva en sous-vêtements et une chemise noire, qu'il se retourna, il vit ses yeux avides dépasser du duvet. Il secoua la tête, un rictus sur les lèvres et s'approcha, roulant presque des épaules. Il passa sa main sous la couette et attrapa sa cheville pour la tirer au bout du lit. Elle retint son cri dans sa paume de main.
« Pulcino... » Il se pencha au dessus d'elle, ses bras à chaque oreille. « Qu'est-ce que tu fais ? »
Elle haussa les épaules. « Rien. » Elle avait un sourire taquin et ses jambes autour du bassin de Mirko en disait long sur ses intentions. « C'était juste très.. sexy cette sortie de lit. »
« Ce qui est sexy, c'est ce qu'il y a sous les draps. » Il embrassa ses lèvres puis son front. Elle fronça les sourcils, ce genre de baisers n'étaient pas une invitation pour plus, elle le savait. « Mais on a un rendez-vous et on va finir en retard. » Il mordilla son cou avant de se redresser. « Si ça tenait qu'à moi, je louperai le petit dej... mais on a une mini grincheuse qui a besoin de grandir. » Adriana pouffa et termina par quitter le lit. « Tu peux prendre une douche. Je m'occupe de mama. »
« Merci. »
Quelques heures plus tard, ils se retrouvèrent tout deux dans la salle d'échographie, Mirko insistant pour essuyer le ventre d'Adriana pour se rendre utile. Ils étaient hébétés, incapable de mettre des mots sur l'information donnée. Au début, ils avaient rigolé tout deux comme si la sage femme faisait une sorte de blague médicale qu'ils étaient incapables de comprendre. Puis, après le regard confus et sérieux du professionnel, ils avaient compris que c'était leur nouvelle réalité. La brune descendit du siège et se rhabilla, silencieuse, observée par le jeune homme qui aurait aimé pouvoir le faire à sa place histoire d'être occupé.
Ils récupérèrent Maria dans la petite crèche du service puis partirent vers la voiture pour s'y asseoir. Mirko resta derrière le volant, sans démarrer, regardant devant lui.« On y va ? »
« C'est une bonne nouvelle, nan ? » Il tourna la tête pour la regarder. Elle avait pleuré, de joie ou de peur, il ne savait pas, peut-être un peu des deux. « On va gérer, pulcino. » Il attrapa sa main pour entrelacer leurs doigts mais elle n'arrivait à le regarder, certaine qu'elle craquerait alors elle acquiesça seulement. « Qu'est-ce qui t'inquiète ? » Elle haussa les épaules. « Tu sais quoi ? Moi, c'est parce que si c'est deux filles. Ça fera quatre filles contre moi, t'imagines ? Déjà que je vous cède tout mais alors là... » Elle ria tout en secouant la tête. « Mais ça sera une sacrée aventure. »
« On a pas assez d'argent, pas assez de place à la maison, pas de soutien. » Un sanglot s'échappa malgré elle. « Comment c'est possible de faire des bébés aussi facilement ? »
« On est hyper fusionnel. » Ils pouffèrent ensemble tant tout était absurde. « Ça va aller, pulcino. Le restaurant marche bien, on met de l'argent de côté. Et puis, j'ai d'autres projets en tête qui vont rapporter. » Elle fronça les sourcils, prête à rétorquer, mais il ne lui laissa pas le temps. « Pas de panique. Que des trucs légaux. Promis. »
« Ok, parce que j'ai vraiment pas besoin d'avoir trois enfants et un futur mari en prison. » Il démarra malgré qu'elle semblait refuser de le quitter des yeux. « Tu comptes me dire ou je dois me faire des idées ? »
« Me prend pas pour un dingue alors mais l'autre jour, j'étais au restaurant et je voyais plein de mecs blindés de fou... » Il s'arrêta pour passer certains Carrefour. Adriana trépigna d'impatience. « Ils ont tous de la secu à mort. C'est des hommes d'affaires qui ne savent pas se défendre tout seul. Tu sais que j'ai formé plein de gars pour mon père. Si je montais une boîte de secu, je suis sûr qu'ils prendraient mes gars. »
« Oh. C'est... une vraie idée. » Il la regarda du coin de l'œil. « Je.. sais pas quoi te dire. Ça me parait bien en théorie. »
« Ouais ? »
« J'ai confiance en toi. » Il hocha la tête, pensif. « Tout ce que je veux, c'est que tu ne fasses pas de trucs pouvant te mettre en danger. »
« Promis. »
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...