Adriana s'endormit sur le sol sous le regard protecteur du brun. Elle était face à lui, éreintée et frigorifiée et avait succombé au bout de quelques longues heures au sommeil. Lui, s'en refusait, ne voulant prendre le risque d'être somnolent dans un moment opportun. Alors, il la regardait sans retenue tout en se demandant si elle n'était pas une sorte d'hallucination. Peut-être qu'il se l'était imaginée pour lutter contre sa solitude ou le désespoir. Peut-être qu'elle n'était pas sortie de sa cachette pour le suivre, préférant ne pas risquer sa vie. Elle était bien trop parfaite pour être ici, comme si on l'avait positionnée ici, théâtralement. Il secoua la tête en la quittant des yeux, se rendant compte de ses pensées. Elle était bien là, par sa faute, allongée sur un sol humide et poussiéreux d'une cave. La réalité le frappa encore plus fort alors que la porte s'ouvrait. Elle se redressa subitement dans un léger cri.
Quelqu'un ramenait une chaise. Un autre homme descendit quelques secondes plus tard pour détacher Mirko du mur et l'asseoir sur celle-ci, face à Adriana comme s'il lui préparait un spectacle des plus machiavéliques. Ils l'attacherent au pied du siège tandis qu'il essayait de rassurer au mieux la jeune femme d'un regard. Il connaissait la suite des événements pour l'avoir déjà fait à de nombreux hommes et il savait qu'elle allait devoir utiliser toute sa force mentale pour ne pas réagir. Elle ne devait pas se trahir, quoi qu'il arrive.
« Mirko Castellano. » Il fit son plus beau sourire tout en glissant légèrement sur sa chaise dans une nonchalance espiègle. « J'aurai préféré avoir Beto mais bon, on va faire avec. Tu vas parler pour lui. »
« J'ai rien à vous dire. » Cette fois, le rictus fut plus grand du côté des assaillants alors qu'un d'eux donnait un coup de poing dans le visage de Mirko. « C'est tout ? Sérieux ? Vous pensez que c'est ça qui va me faire parler ? Mon père me frappe depuis que je respire. » Il reçut un autre coup mais ne répondit pas, trop heurté par le glapissement de la brune.
« Tu parles beaucoup trop. » Il ne fit aucun commentaire malgré l'occasion tendue d'étaler sa repartie. Adriana avait déjà les larmes aux yeux et il n'était pas certain qu'elle tienne la cadence si la violence augmentait. « Beto nous avait promis de nous mettre en contact avec ton père. On devait faire affaire. » L'homme sortit son couteau de sa poche. « Mais j'ai plus de nouvelles et mon boss en est pas très content, tu vois ? » Il passa sa lame contre le cou de Mirko jusqu'à descendre sur son sweater. « Retirez lui son pull. »
« Tu veux me baiser ou...? »
Il n'eut le temps de terminer sa question insolente que le couteau s'enfonçait suffisamment pour provoquer un saignement et de la douleur mais pas assez pour qu'il en meurt. Une des petites mains approcha avec son arme blanche et découpa le vêtement du brun. Il se retrouva torse nu, sa peau libre à toutes les tortures. Adriana cacha sa bouche bée de sa paume de main tandis que des larmes coulaient sans retenues. Néanmoins, il se retenait de la regarder. Il ne voulait aucunement qu'ils lui portent un quelconque intérêt ou qu'ils la voient comme une cible facile, comme son point faible.
« Putain. Qu'est-ce que j'y peux que mon frère t'ait roulé ? »
« Te tuer sera pas suffisant. J'ai besoin d'infos pour réduire à néant les Castellano une bonne fois pour toute. »
« Mais tu sais que je dirai rien alors qu'est-ce qu'on fait ? »
« De mon expérience tous les hommes finissent par parler sous la douleur. » Un de ses collègues arriva en même temps, les bras chargés d'outils et de produits. « Et ce qui est bien, c'est que je suis plutôt bon dans le domaine. » De sa lame, il glissa contre son torse sans appuyer, espérant l'effrayer mais tout ce qu'il faisait, c'était d'envenimer la colère de Mirko. « Première question. Où est ton père et Beto ? » Il haussa les épaules, nonchalant, il ne leur donnerait rien. « Allez, si tu commences déjà ta petite rébellion, on a pas fini. »
Il enfonça son couteau cette fois, laissant une plaie de cinq centimètres derrière lui. Ce fut seulement Adriana qui geignit comme si elle sentait elle-même la douleur. Mirko ne répondit pas malgré tout, serrant seulement la mâchoire pour se retenir de grimacer ou de l'insulter. Il ne voulait lui donner aucune satisfaction. L'homme s'énerva et devint rouge de colère si bien qu'il passa d'une lame froide à une lame chaude, brûlant la chaire de son torse tout en le coupant. Néanmoins, il ne céda pas, restant silencieux, dans un etat second. Il repensa à sa mère, l'imaginant devant le piano à jouer une mélodie. Il pouvait la voir sourire tout en lui demandant de venir pour jouer avec elle. Immédiatement, Adriana s'imposa dans sa tête. Il pouvait la voir pianoter puis l'inviter à la rejoindre.
« Mirko. » Il entendit sa voix, si faible, si tremblante. « Ouvre les yeux, regarde-moi. » Il sentit ses mains sur son visage, si doucereuses entre ses plaies et hématomes. « S'il te plaît. »
« Je t'entends plus jouer. Joue Adriana. » Il essaya de la regarder mais rien n'y faisait, ses cils semblaient collés entre eux. Elle le quitta alors quelques secondes pour renverser sur sa manche de l'eau de leur bouteille pour humidifier et laver ses paupières du sang séché. « J'aime bien quand tu joues. »
Les larmes de la brune coulèrent devant la confusion du jeune homme. Pour sûr, les coups avaient provoqué un traumatisme crânien suffisant pour qu'il en oublie où il était. « Mirko, ouvre les yeux, j'ai besoin de toi. » Elle passa ses doigts sous ses yeux. « Allez. » Il put enfin ouvrir les paupières pour apercevoir le visage de la jeune femme. Celui-ci était flou et l'angle mort semblait énorme du fait de ses coquards. « Salut. »
« Oh, pulcino, salut. »
« T'as perdu connaissance, pendant plusieurs minutes. »
Il lui fit un sourire malgré l'agonie de ses muscles se réveillant. « On dirait bien. »
« Ils vont finir par te tuer. Il faut qu'on trouve une solution. »
Cette fois, il secoua la tête, perdant son rictus. « On va rien faire parce que tu ne vas rien faire, Adriana. Tu ne dois rien faire, t'entends ? Ça va aller. »
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...