Étape 1 : Se battre pendant une minute entière contre quatre du clan.
Adriana tenait Maria dans ses bras. Celle-ci dormait enfin après avoir été bercée mais sa mère semblait incapable de dormir comme si l'absence d'étoiles dans le ciel l'empêchait de respirer. En prenant sa douche, elle s'était arrêtée sur ses côtes. On pouvait encore y voir la cicatrice et même si celle-ci ne ressemblait plus à un B a force de l'avoir auto-mutilée, elle portait cette empreinte de l'enfer. Depuis, elle n'arrivait à s'apaiser et la nuit plombée d'un brouillard ne l'aidait aucunement.
« Fais moi un signe. » Elle murmurait tout en fermant les paupières. C'était presque une prière, une supplication. « Mirko, s'il te plaît, dis-moi que tu vas bien. Je veux juste savoir si tu vas bien. »
Étape 2 : Tuer son second.
Mirko regarda la tombe de son meilleur ami. Elle était fleurie par sa famille mais aucun du clan n'y allait pour y déposer des gerbes. Ça le rendait un peu plus aigri. Léo était un allié et un soutien de tous mais dorénavant, il n'était qu'un autre mort parmi d'autres. Il passa une main sur la pierre tout en retenant un râle de douleur en serrant sa mâchoire. La première étape avait été grandement difficile parce qu'il n'avait eu le droit de se défendre. Les hommes ne l'avaient pas épargnés malgré une hésitation première. Néanmoins, le patriarche était là, regardant la scène d'un air indifférent mais certain alors ils avaient suivi les ordres. Il ne leur en voulait même pas, il connaissait l'emprise de son père.
« Au moins, je n'ai pas eu à le faire, pas vrai ? » Il laissa un léger rire jaune s'échapper. « Je t'avoue que cette étape aurait été irréalisable. Tu restes mon frère, quoi qu'il arrive et si je pouvais, j'aurais donné ma vie pour la tienne... mais à force de donner ma vie à tout le monde, je crois que je me suis perdu. »
Sacha posa une main sur son épaule. « Salut. »
« Oh, salut. » Il ne quitta pas des yeux le prénom gravé.
« Je suis sûr qu'il te soutient. »
« Il est mort, Sacha. »
« Tu vois ce que je veux dire, abuse pas. » Il le chahuta d'une épaule. « S'il était là, il serait à cent pour cent de ton côté. »
« Je sais. Quoi qu'il arrivait, on était là l'un pour l'autre. Il aurait fait exploser la maison Castellano, c'est certain. Il avait vu clair dès le début. Il savait que j'avais un truc pour Adriana dès le moment où je me suis introduit dans son appartement pour récupérer des affaires à elle pour qu'elle se sente mieux. J'ai ramené tout et n'importe quoi. » Il ria légèrement, se souvenant de cette situation absurde. « Mais ça l'a rendue heureuse, seulement parce que quelqu'un a eu un signe d'attention envers elle. »
« Je crois que ce qui l'a touchée le plus, c'est que tu fasses ça sans attendre quelque chose d'elle par la suite. »
Etape 3 : Se condamner au malheur éternel.
Quand le patriarche avait posé le fer contre sa poitrine, il s'était retenu d'avoir une réaction pour ne lui donner aucune satisfaction. Toutefois, lorsqu'il se regarda dans le miroir de l'hôtel, il ne put retenir un souffle fébrile. Il passa ses doigts contre la blessure sur son torse. C'était un signe de malédiction pour avoir quitter la famille. Il n'y croyait très peu mais le geste était là et le message porté était tout aussi douloureux que la brûlure. Il ne put retenir ses pensées de dériver vers Adriana. Elle aussi était marquée par cette famille. Il se souvenait de sa souffrance en voyant sa peine ainsi que sa confusion face à ses propres émotions et sentiments. Maintenant, il les assumait complètement et il était prêt à en payer le prix.
« Pour ma famille. »
Étape 4 : Donner tous ses biens.
Adriana attrapa son carnet pour y coller les derniers Polaroïd pris. Elle tenait un journal depuis sa grossesse, jour par jour, espérant pouvoir le partager avec Mirko. En voyant son ventre s'arrondir, elle n'avait pu empêcher la pointe de regret de monter alors qu'il était absent. Elle était certaine qu'il aurait été ravie de partager tous ses moments à deux. La naissance de Maria n'avait que consolidé son idée. Elle voulait qu'il ait l'impression de ne pas avoir tout loupé grâce à ses écrits et ses photos. Elle savait que ça ne remplacerait pas les mois d'absence mais elle espérait seulement l'apaiser un peu lorsqu'il la verrait.
Étape 5 : Changer de nom.
Mirko Delamare.
Etape 6 : Quitter la ville.
Mirko déposa un bouquet de roses sur la tombe de Marie Delamare avant de partir.
Pour toujours.Il était libre.
Définitivement.
Et il n'y avait aucune marche arrière possible.

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Cosmos
Storie d'amore« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...