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Mirko et Sacha sortirent jour comme nuit à la recherche d'un survivant du groupe opposé pour le mettre en pâture à son père. Néanmoins, suite à la dernière descente dans le bâtiment près du port, ils se cachaient tous, se méfiant des Castellano. Ainsi, Adriana restait seule dans le dernier étage de l'immeuble. Le brun venait de temps en temps pour lui apporter des repas et quelques mots d'attention. Néanmoins, la jeune femme ne supportait pas la solitude et encore moins l'inquiétude constante. Elle se décida à lui envoyer un message, craquant seule alors que la nuit semblait envahir l'appartement comme son cœur. Il répondit immédiatement et repris la route. Il n'eut à peine le temps d'ouvrir la porte qu'Adriana s'enfonçait dans ses bras.

« J'en peux plus. » Il passa une main dans son dos et une autre contre sa nuque pour la rapprocher, un sac en plastique autour de son avant-bras. « Ça peut plus durer, je vais devenir complètement folle. Tu sais que je ne supporte pas d'être seule. »

« Je sais mais on a pas le choix. Si quelqu'un te voit à l'extérieur, tu vas te faire tuer. Je prendrai pas le risque. » Il embrassa sa tempe avant de reculer et de poser le cabas. « J'ai ramené à manger et... »

« J'veux juste dormir et m'allonger avec toi, s'il te plaît. » Elle tira sur sa manche pour l'attirer jusqu'au matelas mais il lutta.

« J'vais me changer, tu veux bien ? Et je te rejoins directement après. Ok ?

Elle acquiesça malgré elle et se recroquevilla sous la couette, espérant qu'il vienne rapidement pour qu'elle puisse s'endormir aisément, sans être envahie par l'angoisse nocturne. Comme convenu, il la rejoignit rapidement et s'allongea sur le dos à ses côtés. Il regarde le plafond silencieusement pendant de longues minutes, essayant de calmer au mieux ses pensées inquiètes. Son plan n'avançait pas au bon rythme et il semblait ne plus rien avoir en main, comme si tout passait entre ses doigts, sous ses yeux et qu'il ne pouvait rien y faire. Adriana remarqua son tourment et posa ses lèvres contre son épaule tendrement.

« Parfois, je me demande si tu n'es pas plus triste depuis que tu me connais. » Elle mordilla l'intérieur de sa joue, se rendant compte que sa pensée venait de s'échapper. « Désolée, c'est égocentrique mais ça me ressemble bien. » Elle ria jaune dans un souffle et il l'attira près de lui pour qu'elle se loge dans son cou.

« Je ne suis pas plus triste. Je fais seulement plus semblant devant toi parce que j'en ressens pas le besoin. » Il ferma les paupières et inspira profondément. « J'te l'ai jamais dit mais je suis bien avec toi. Sincèrement. J'crois que dès que je t'ai vu, j'ai senti ce truc comme si... comme si nos chemins devaient se croiser un jour ou l'autre. J'me suis jamais ouvert comme je l'ai fait avec toi et je sais pas... je crois qu'on est pas des personnes très stables et je ne sais pas si c'est une bonne chose l'un pour l'autre ce qui se passe mais j'aime bien être avec toi. Et j'ai aucune idée de ce qu'on est l'un pour l'autre et de ce que tout ça va devenir une fois que nos problèmes seront réglés mais je suis content que tu sois là. J'aime bien quand t'es dans mes bras, j'aime bien quand on s'embrasse, quand on se chamaille, quand on partage les draps. »

« Moi aussi, je me sens bien quand t'es là. » Il s'installa sur le côté pour embrasser son front et qu'elle s'enfonce dans ses bras. « Et c'est effrayant parce que je sais qu'au fond, je ne devrais pas être.. attirée par toi. » Malgré ses propres mots, elle s'accrocha à sa nuque pour rejoindre son visage. Ils étaient dorénavant si proche qu'un seul mouvement permettrait un baiser. « Mais... »

« Je sais pertinemment que je te mérite pas, tu sais. »

« Mais tout arrive pour une raison, n'est-ce pas ? »

Il haussa des épaules et elle prit cette ignorance comme invitation. Elle embrassa ses lèvres tendrement, les effleurant quelques secondes avant d'être envahie pas le besoin de plus. Et, comme s'il le sentait lui-même, il attrapa sa hanche pour l'inviter à monter à califourchon sur lui. Elle accepta sans réfléchir, trop curieuse de son contact et trop empressée de ses mains brûlantes contre sa peau. Il passa ses doigts sous son haut pour y caresser le bas de son dos et ses hanches. Personne ne l'avait jamais touchée si tendrement et elle se sentit fiévreuse comme si toutes ses émotions s'étaient concentrées dans le creux de son ventre. Il la sentit se perdre par la passion ainsi que l'inconnu. Il inversa les tendances et se retrouva au dessus, maitrisant les prochains gestes.

« Pulcino, on va devoir s'arrêter là parce que je sens que... »

« Ne dis rien, ne me fais pas rougir. »

« T'es déjà rouge. » Il embrassa sa pommette. « Mais t'es surtout adorable et magnifique. »

« J'suis pas sûre d'avoir envie d'attendre plus longtemps. » Elle regard distraitement le plafond, évitant son regard alors qu'elle confiait ses faiblesses mais surtout son besoin de contact, de son contact. « Je veux que ça soit toi et personne d'autre. Et je ne sais pas combien de temps on aura encore, ensemble. Il faut être honnête... tu n'as toujours trouvé personne à la place de Sacha, ni même une solution pour que je reste ici... Ça s'annonce mal, pas vrai ? Alors peut-être qu'on devrait seulement profiter des moments que nous avons. »

« Mais tu dis ça comme si c'était un adieu. »

« Non mais si jamais les choses devaient mal se passer, je ne veux pas regretter de ne pas faire ce dont j'ai envie. » Il déposa un baiser entre ses sourcils avant de poser son front contre le sien. « Mirko... »

« Tu veux pas pour de bonnes raisons, pulcino. »

« Est-ce qu'on est là pour les bonnes raisons ? Depuis le début ? » Il secoua la tête négativement. Toute leur relation était toxique et sans futur, il en avait conscience et s'y accrochait seulement parce qu'elle était une étoile dans une nuit noire, magnifique et rare. Elle était tout ce qu'il n'était pas. Douce. Sensible. Attachante. En quelques mois, elle était devenue un repère et son oxygène, le sortant de l'eau complètement alors qu'il restait en surface depuis des années. « Oublie tes inquiétudes et vivons au jour le jour. N'ayons aucun regret. »

« J'en meurs d'envie. »

CosmosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant