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Si Maria adorait bien quelque chose, c'était la musique. De toute sorte, de tout style, de toute culture. Tout ce qu'elle voulait, c'était se tenir au canapé ou à la table basse pour être debout et danser. C'était le milieu de matinée et Mirko travaillait puis allait voir la psychologue alors pour l'attendre, Adriana mis la musique et la petite fille se mit à se dandiner tout en riant. La brune attrapa ses mains et elles dansèrent toutes les deux, chantant et pouffant à l'unisson. Elles ne se rendirent pas compte de l'arrivée de Mirko qui s'appuya sur le chambranle de la porte, tout en souriant. Il resta immobile jusqu'à ce que la bambine le voit. Elle s'écria et tenta de le rejoindre mais il était encore trop tôt pour marcher à deux jambes. Elle se laissa alors tomber pour y aller à quatre pattes.

Il se mit à sa hauteur pour la prendre dans ses bras. « Salut mama. » Il embrassa sa joue tout en la serrant contre lui. « Tu danses super bien mademoiselle. » Il tendit sa main vers Adriana et elle ne se fit pas prier pour le retrouver. « Salut pulcino. » Il déposa un baiser sur sa tempe avant de l'inviter à  entrer dans ses bras.

« Ça va ? »

« Ouais. Les travaux, tout va bien. Les gars suivent mieux mes demandes et ont repris de l'avance. » Il la sentit sourire contre son cou. Il avait suivi ses conseils et avait été à leur écoute. « Pour la psy, je la déteste toujours autant. Elle appuie toujours là où il faut pas. » Elle papillonna contre sa peau en soutient. « Mais c'est une bonne chose. Je me rends compte à quel point j'ai eu une enfance.. enfin que j'ai pas eu une enfance, en vrai. »

« Je suis... heureuse... enfin.. pas heureuse c'est pas le mot...mais je suis...contente qu'elle valide ça parce que t'as besoin de l'entendre de quelqu'un d'autre, quelqu'un d'objectif, tu vois ? »

Il hocha la tête. Elle avait raison parce que les mots de la psychologue semblait s'ancrer au plus profond de chaque cicatrices. Il arrivait à y croire et à comprendre parce qu'elle justifiait chaque traumatismes, chacun de ses cauchemars. Néanmoins, ça lui prenait du temps et il faisait face à tant d'échecs qu'il était soulagé d'avoir Adriana près de lui, notamment la nuit.
Il s'éloigna de ses bras avant de s'émouvoir parce que le problème avec la réminiscence, c'est que les émotions viennent submerger chaque instant du présent.

« Vous me montrez comment on danse ? »

« Absolument mais tu vas devoir participer. »

Elle s'éloigna en dansant et Maria chouina pour descendre des bras de Mirko et rejoindre sa maman. Il le fit alors et la petite se précipita vers la table basse pour s'y tenir. Le brun s'approcha et attrapa les petites mains de sa fille, ils dansèrent tous les deux. Et il se dérida, riant alors qu'elle se dandinait. Amoureuse de son papa, elle leva les bras pour qu'il la prenne et il céda, continuant sur un slow choisi par Adriana. Maria appuya sa tête contre le torse de Mirko. Il fit la moue, les larmes aux yeux.

« Elle est trop mignonne. » Il embrassa son crâne tout en bougeant d'un pied à l'autre. « Viens, danse avec nous. » Elle accepta et il passa son bras libre autour de sa hanche. Ainsi, elles se partageaient toutes deux Mirko, ravies, leur tête reposant contre lui tandis qu'il alternait ses baisers, incapable de se rassasier de ses deux femmes. « Pulcino... »

« Hm ? »

« Je suis heureux. Vous me rendez heureux, toutes les deux. » Il se reposa contre le crâne de la jeune femme, les paupières closes et le cœur tout à elles.

« C'est moi qui t'aime le plus. »

« Ok ok. Miss compétition. » Il secoua la tête tout en riant légèrement. « Maria est en train de s'endormir. »

« Je la comprends. » Elle passa une main dans le dos de la petite fille avant de se détacher. « Si j'étais portée dans tes bras, je ferai la même chose. »

Elle éteignit la musique et sans un mot, ils se dirigèrent vers la chambre de Maria. Ils l'allongèrent dans son petit lit avant de s'asseoir au sol pour la regarder à travers les barreaux. Mirko y passa sa main pour tenir la sienne tandis qu'Adriana s'installait confortablement le dos contre le torse du brun. Elle en souffla de plénitude tout en fermant les yeux et il attrapa le plaid pour la recouvrir. Il abandonna Maria seulement pour enlacer contre lui la jeune femme. Il se sentait bien, en l'instant, à sa place, celle qu'il avait cherché depuis toujours. Il leva la tête, les paupières closes et il pensa à sa mère, priant près qu'elle le voit parce qu'il avait l'impression d'avoir gagné une bataille. Il espérait qu'elle en était fière de ce combat parce qu'il semblait que c'était le plus beau d'une vie. Et comme si Adriana pouvait entendre ses pensées, elle se recroquevilla un peu plus contre lui, reposant sa tête dans le creux de son cou. Elle y déposa un baiser chaste avant d'inspirer son parfum.

« J'aimerais que tu m'épouses. » Elle quitta son confort pour le regarder dans les yeux, croyant être entre un rêve et la réalité. « J'ai dit ça tout haut ? »

« T'as dit ça tout haut. »

« Le connard que je suis. » Elle se pinça les lèvres pour retenir un sourire. « Mais en vrai, ça te dirait ? »

« C'est la pire demande possible. Tu me tues. » Les joues de Mirko rougirent. « Mais absolument. »

« Nan, ouais, je vais te faire une vraie demande...un jour... genre une demande de fou mais je voulais être sûr que t'allais dire oui. » Elle ricana sincèrement et il attrapa sa mâchoire. « Arrête de te moquer, je prépare le terrain. »

« Je me moque pas. » Elle embrassa sa joue. « Ça me touche, et je suis impatiente, crois-moi. »

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