Mirko se réveilla dans un sursaut désagréable. Plus le temps passait, plus ses cauchemars se mélangeaient avec la réalité et les ombres nocturnes l'étouffaient. Il quitta le lit sans bruit pour s'enfermer dans la salle de bain. Il se laissa tomber contre la paroi de la douche et serra la mâchoire pour se retenir de pleurer. Néanmoins, le froid désagréable du carrelage, l'odeur d'humidité et l'éblouissement des néons artificiels l'empêchèrent de se calmer. Il posa sa main sur sa poitrine et sentit son cœur se débattre. Cette fois, les larmes coulèrent sans son avis et il enfonça ses ongles dans sa nuque pour s'empêcher de réveiller Adriana par un sanglot. Toutefois, elle n'était pas dupe et son absence dans le lit l'avait réveillé. Elle toqua contre la porte et alors qu'il essayait d'empêcher un quelconque bruit de sortir de sa bouche, sa poitrine le trahit et un pleur douloureux s'échappa. La brune se glissa à l'intérieur, se refusant de le laisser seul, plonger.
Elle se précipita et s'agenouilla devant lui pour l'enlacer. Il ne bougea pas et elle dut retirer elle-même l'automutilation qu'il se faisait.« Hey, hey, arrête, s'il te plaît, arrête de te faire mal. » Il ne put retenir plus longtemps ses sanglots et il s'enfonça dans ses bras. « Tout va bien, je suis là, tout va bien. Respire longuement. » Il secoua la tête, incapable de reprendre son calme. Elle, papillonna ses lèvres sur son crâne tout en caressant sa nuque. « T'es en sécurité ici. Il ne t'arrivera rien. Il ne nous arrivera rien, j'te le promets. »
« J'en peux plus. J'y arrive plus. »
« Je suis là. Je suis là. » Elle embrassa sa tempe avant de le forcer à la regarder. Ses yeux étaient injectés de sang. « T'es pas seul. Plus maintenant. Plus jamais. Et le temps fera le reste, je t'assure. Ça vaut le coup de sa battre, Mirko, je te le jure. »
« J'veux plus vivre ici. J'étouffe. » Elle se pinça les lèvres, n'ayant aucune solution. Son salaire était minable et ne lui permettait que de payer les factures et prendre soin de Maria. De plus, Mirko lui avait dit qu'il n'avait plus aucun bien. Ainsi, tout dépendait d'elle. C'était à elle de refuser.
« J'aimerais bien, je t'assure mais on peut pas se permettre de partir. On a pas l'argent pour tout abandonner. »
« J'ai l'argent pour. » Elle ne put retenir un froncement de sourcils, complètement confuse. Elle se moquait complètement de l'argent. Toutefois, elle ne comprenait pas ce secret. « Mon père n'avait pas connaissance de cet argent parce que je ne l'ai pas gagné grâce à la famille. J'avais besoin de... me défouler. J'ai fait des paris de combats, sur moi-même. »
Elle ne put retenir un hoquet de surpris. L'idée qu'il se soit battu seulement pour ressentir quelque chose la rendait nauséeuse. Il avait souffert pendant un an tandis qu'elle était ici, en sécurité, grâce à lui. Elle avait mûri, travaillée sur elle-même pour devenir quelqu'un de mieux tandis que lui, s'était battu contre lui-même, se détruisant encore et encore. Elle caressa sa mâchoire, espérant que sa tendresse l'aiderait à calmer les derniers soubresauts qui se débattaient dans son ventre.
« J'ai gagné beaucoup d'argent. Suffisamment pour qu'on soit tranquille quelques temps. »
« Alors, je suppose que tu as un plan ? Qu'est-ce que tu veux faire ? »
« J'peux pas te demander ça. Tu as construit tellement de choses ici. »
« Ça ne compte pas si t'es pas avec moi. » Il secoua la tête et d'autres larmes s'échappèrent. Elle essuya immédiatement ses joues avant de les embrasser. « Alors dis-moi et je fais ma valise immédiatement. » Son ton déterminé le fit rire légèrement. « Dis-moi, j'suis sérieuse. Je ferai n'importe quoi pour toi. Je t'aime, tu le sais, alors je ferai tout ce que j'ai en mon pouvoir pour te rendre heureux. »
« On pourrait.. partir dans un autre pays. »
« alors.... dans un endroit où il fait chaud. » Il acquiesça, la commissure de ses lèvres se levant. « Où on aurait vu sur la plage et personne autour. Maria pourra profiter et si on y reste des années alors je lui ferai les cours. » Ses yeux n'étaient plus remplis de larmes mais d'étincelles d'espoir. Elle le comprenait, sans hésitation.
« Et on fera l'amour dans une chambre rien qu'à nous ou dans une salle de bain... » Il regarde les alentours. « Bien mieux que ça. » Elle pouffa. « Et ton corps sera baigné par la lumière du soleil et ta peau sera salée. Et on ouvrira les fenêtres pour profiter de la brise matinale... »
« Mirko... ne me fais pas rêver. » Il dégagea les mèches de son visage puis glissa son pouce de sa mâchoire à ses lèvres.
« Merci pulcino, je savais que j'avais raison sur toi depuis le début. » Il embrassa sa bouche. « Alors, on fait ça, on s'en va ? On quitte tout ? »
« On ne quitte rien parce que tout ce qui compte, c'est Maria et nous. Vous êtes la maison, mon chez moi. Peu importe où on ira, on sera au bon endroit. »

VOUS LISEZ
Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...