Mirko termina rapidement ivre devant son meilleur ami qui attendait patiemment que son cœur s'ouvre et que la clé en soit l'alcool. Ils s'étaient tout deux connus à l'école, encore gamins et même si l'enfance du brun était chaotique, ils s'étaient attachés l'un à l'autre pour ne plus s'abandonner. Même lorsqu'il arrêta les études à quatorze ans, Léo était resté en contact avec lui et lui avait donné quelques cours en secret. Puis, ils avaient commencé à sortir, à faire la fête et les actes illégaux de la famille Castellano avaient tâché leur relation jusqu'à ce que ça devienne indélébile, sans retour en arrière.
« Adriana est une sorcière. » Léo ne put retenir son rire de faire écho dans le club vide. « Ferme-la. Je déconne pas. »
« C'est juste parce que t'as pas pu la baiser, en vrai. »
« Je crois pas. » Il secoua la tête tout en regardant le liquide ambré dans son verre. Cette simple arôme lui rappelait la jeune femme sur le fauteuil, un soir d'insomnie, dans son short trop court. « J'dis pas que j'y ai pas pensé, évidemment. » Il haussa les épaules, honnête. Il y avait même rêvé plusieurs fois, sans gêne alors qu'il la scrutait sans retenue. « Elle a fait ressortir en moi une partie que je n'avais pas vu depuis des années. Tu vois ? »
« Depuis la mort de ta mère. » Il acquiesça avant de vider son verre dans son estomac. « Honnêtement, je crois juste que tu t'es plu dans le rôle du sauveur, du mec bien, ça aurait pu être n'importe qui. J'te propose de faire exploser un bâtiment et de redevenir le Mirko sans cœur. »
« Arrête de toujours vouloir faire exploser des trucs putain. » Il pouffa, un peu plus léger d'avoir exprimer ses inquiétudes. « Mais t'as raison. Trouve-moi quelques personnes à tabasser, je préfère ça, et je redeviens moi-même. »
Il se leva subitement, prêt à trouver une occasion de se défouler et refaire sortir la noirceur de sa poitrine. Leo quitta sa chaise à son tour tout en hissant ses bras en l'air, enjoué à l'idée d'agir sans réfléchir. Mirko attrapa la bouteille avant d'inviter son ami à sortir. Celui-ci insista pour conduire, étant le moins saoul des deux.
Ils prirent la route tout en cherchant un plan, riant alors que le passager terminait le whisky pour le jeter par la fenêtre, le verre s'écrasant contre une voiture garée sur le côté. Ils se sentaient invincibles comme si la ville leur appartenait. Toutefois, même si c'était un peu le cas, ils gardaient de nombreux ennemis qui attendaient une simple faille pour les détruire. Et, il était certain que les Castellano étaient riches de fissures et de brisures irréparables. Mirko le savait lui-même et c'est pourquoi il regarda dans les rétroviseurs, surveillant toujours ses arrières.Il perdit son sourire rapidement. « Mec, tourne à droite. » Il fixa le miroir alors que Leo suivait ses demandes, les sourcils froncés de confusion. « Tourne dans une petite rue. »
« Qu'est-ce qu'il y a ? »
« On est suivi. » Il montra du doigt une ruelle. « Ralentis. »
« Je sais que t'as envie de te taper avec des gars mais j'suis pas sûr que ça soit la bonne idée là. »
« T'as un flingue ? » Il ouvrit la boîte à gant alors que la voiture derrière eux continuer de les suivre. Il n'y avait qu'un paquet de mouchoir et un gilet fluorescent. « Un couteau ? »
« Non, t'es dingue ! Je partage cette voiture avec ma daronne ! »
« Tant pis, ça ira. » Il n'eut à peine le temps de sortir de la voiture que des coups de feu furent tirer en leur direction. Il referma la portière brusquement. « On reporte la baston, démarre, putain ! On va se faire buter ! » Mirko posa sa main sur le tableau de bord tout en alternant entre la route devant et le véhicule derrière qui leur mettait la pression. « Tu partages peut-être ta voiture avec ta mère mais t'es pas obligé de rouler à la même allure ! Accélère ! »
« Je fais ce que je peux ! On est pas seul ! »
Il tenta de doubler mais une voiture se trouvait en face. Léo n'était pas un bon conducteur et son ami le savait. Mirko attrapa la volant pour le tourner brusquement. S'ils devaient avoir un accident, il lui était hors de question de blesser des inconnus même si c'était à son propre risque. Il braqua de l'autre côté en voyant le poteau électrique afin que ce soit de son côté qu'ils le prendraient. La vitesse rendit le choc si violent que la portière prit la forme du pilonne avant de se retourner. La tête à l'envers, les deux hommes eurent besoin d'un moment avant de comprendre les derniers événements.
« Mirko ! Ça va ? » Léo le secoua d'un bras. « T'es complètement dingue. »
« C'était ça où la voiture en face de nous ou toi contre le poteau. » Il grimaça, la main sur les côtes tandis que l'autre essayait péniblement de détacher la ceinture de sécurité. Néanmoins, la pression de son corps contre celle-ci l'empêchait de se libérer. « Plus jamais je te laisse conduire. Je conduis mieux même après une bouteille de whisky. »
« Au moins, ils nous suivent plus. »
« Ouais. »
Il attrapa son téléphone, n'ayant plus le choix que d'appeler les secours. La circulation était dorénavant bloquée et il était certain qu'ils avaient besoin d'aide pour une désincarcération immédiate. Néanmoins, alors qu'il était au téléphone pour signaliser leur localisation, il fut perturbé par le soudain silence dans l'habitacle, les râles de Léo comme seul bruit. Lorsqu'il se tourna vers lui, il fut surpris de voir le sang coulant le long de la commissure de ses lèvres jusqu'à ses yeux.
« Merde, mec, ça va ? » Le conducteur ne répondit pas, ses yeux fixant le plafond du véhicule tandis que des taches rouges y apparaissaient au fur et à mesure. « Léo ? » Il le secoua, le cœur battant la chamade. « C'est pas drôle putain ! Leo ! » Mirko chercha son couteau et dut tirer sur sa ceinture ainsi que sur son corps douloureux pour l'atteindre. Il coupa sa ceinture et tomba lourdement contre le sol. Il fit de même avec son meilleur ami, retenant sa chute. « Leo ! »
Il lui donna plusieurs claques, espérant que sa violence habituelle le ramènerait mais il resta impassible. Il évalua son pouls de son index et son majeur tout en vérifiant sa respiration et crut sentir son propre sang se geler tant il était pris d'adrénaline.
Le cœur de Leo ne battait plus.
VOUS LISEZ
Cosmos
Roman d'amour« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...