Dans la famille Castellano, tout était très organisé depuis le début. Beto devait devenir le chef de famille à la mort du père, ainsi, il le suivait pour apprendre de lui. Ils prenaient donc les plus grandes décisions tout en dirigeant des hommes qui suivaient leurs ordres sans discuter. Mirko, cadet, n'avait cette pression d'un futur poste. Toutefois, il avait un rôle tout aussi important puisqu'il permettait le développement de certaines affaires. Notamment, il prospérait dans l'immobilier. Grâce à lui, ils avaient dorénavant leurs propres hôtels, restaurants mais aussi des résidences. Actuellement, avec son ami Léo, il s'intéressait à un bâtiment abandonné. Le problème était qu'ils étaient en concurrence contre une société qui avait bien plus de poids et un budget bien plus important.
« J'ai une idée. » Mirko attrapa sa bière tout en s'installant dans un des fauteuils. Son ami était déjà sur le canapé, à son aise, tant il passait ses journées ici. « J'ai étudié les achats de cette société. Ils ne prennent que des trucs en bon état alors... »
« On fait tout péter. » Léo s'était écrié d'excitation, les mains en l'air.
« Pas tout. » Il secoua la tête, amusé avant de déplier le plan du bâtiment. « Juste... » Ils entendirent du bruit à leur côté et il se tut. C'était Adriana qui entrait dans la pièce d'à côté, la cuisine. Pour la énième fois de la journée, elle venait se servir un café, plus par ennuie que par besoin de caféine. Mirko ne put se retenir de souffler, n'ayant aucune envie qu'elle entende leur discussion. Elle n'en prit pas compte, l'ignorant complètement, alors il reprit à voix basse. « On va juste installer des explosifs là et là. » Il pointa de son index deux endroits. « Ça ne fera pas de dégâts qui pourraient mettre en péril l'immeuble, sa sécurité et ça ne provoquera pas trop de réparations. »
« Je sais à qui demander pour faire ça. »
Adriana tendit l'oreille, prenant son temps pour mettre le café en grain dans la machine. Même si elle se moquait de ses affaires, elle était curieuse de connaître ses objectifs et ses missions mais surtout, elle devait construire son plan de sortie et peut-être qu'il pouvait en être la solution. Il profita que Léo soit sur son portable pour tourner la tête vers la cuisine, se questionnant sur ce silence, mais fut seulement frustré de ne pas voir ce qu'il se passait. Il se retourna alors afin de clôturer une bonne fois pour toute cette histoire, agacé par ses propres pulsions et émotions.
« Par contre, que les choses soient claires, je veux pas de morts, pas de blessés. Personne ne doit être dans le bâtiment lors du déclenchement. » Son ton était dur, mélangé à son besoin de contrôle ainsi qu'à la présence de la brune à côté. « J'veux pas de preuves. J'veux quelque chose de propre. »
« Tu sais très bien qu'on va gérer, arrête ta mauvaise humeur. » Léo ne loupa pas le regard de son ami qui voyageait du salon à la cuisine à chaque instant. « C'est la meuf de ton frère ? »
« Adriana. Ouais. » Il joua avec ses mains, tirant sur les cornes de ses paumes avant de parler plus fort pour être entendu par la concernée. « Elle est tout le temps dans les parages, c'est insupportable. »
Même si ce n'était pas la première fois qu'il exprimait son agacement envers elle, celle-ci fut heurtée parce que ce n'était pas directement vers elle qu'il le disait. Ses mots semblaient trop sincères. Elle s'en alla à toute vitesse et, sa malchance continua puisqu'elle se cogna dans Beto qui était entré dans le séjour, curieux de connaître les derniers plans de son frère. La tasse vide au motif du lutin éclata sur le parquet en mille morceaux entre eux. Personne n'osa réagir tandis que la jeune femme regardait les débris de son passé à ses pieds. Mirko serra la mâchoire en voyant son menton trembloter mais surtout, en voyant son aîné la pousser jusqu'à ce qu'elle heurte le mur. Il passa sa main autour de son cou et ce fut suffisant pour que Mirko se lève.
« C'est bon, arrête. » Beto n'argumenta pas cette fois et la relâcha. Léo présent, il ne souhaitait pas étaler leurs problèmes. Pourtant, ce dernier était au courant de tout, étant un premier confident.
« Ramasse. Toute de suite. »
Adriana se précipita vers sa tasse brisée, les larmes coulant honteusement sur ses joues, tandis que Mirko se retenait de ramasser à sa place. Il détestait cette dualité, ce combat intérieur qu'il ressentait. Il détestait qu'elle soit là, que son frère ait décidé de la ramener ici, parce qu'il se détestait lui-même de ressentir un quelconque intérêt, une quelconque empathie envers elle.
Beto la bouscula une dernière fois avant de partir et elle tomba sur le sol. Elle n'essaya pas de se débattre, restant silencieuse comme s'il ne l'humiliait pas devant deux autres personnes.Et Mirko se détesta encore plus de ne rien faire. Alors, il se rapprocha instinctivement et se mit à sa hauteur.
« Laisse. Je vais le faire. » Elle l'ignora, continuant de prendre les débris. Elle ne supportait plus son soutien à demi-ton, quand sa pitié réveillait son cœur gelé. « Adriana donne-moi ça. »
« Va te faire foutre. » Elle secoua la tête tout en se mordant la lèvre pour retenir un sanglot. « Tu te crois tellement mieux que ton frère mais tu es pire que lui. Lui au moins, ne s'amuse pas à me faire croire qu'il y a du bon en lui. T'es pas quelqu'un de bien alors n'essaye pas de l'être, encore moins avec moi. J'ai pas besoin de ta pitié. »
« Ok. » Il se redressa, ignorant la fêlure qu'elle venait de provoquer grâce à sa nonchalance habituelle. « Démerde-toi. »
Il reprit place sur son fauteuil. Il replia le plan et termina sa bière d'une traite tandis qu'Adriana jetait à la poubelle les morceaux de sa tasse comme ses sentiments. Elle s'éclipsa dans sa chambre s'y enfermant avant de s'écrouler dans son lit.
Mirko crut l'entendre pleurer même si elle était à l'autre bout de la maison. Léo ne loupa aucun de ses changements d'humeur et même s'il le connaissait instable et colérique, il ne le voyait que rarement contrarié.« Je t'ai jamais vu aller dans un appartement pour collecter des objets pour faire plaisir à quelqu'un. »
« C'était pas pour lui faire plaisir mais juste pour que cette maison redevienne calme. Elle faisait que de chialer. »
« Beto est un vrai connard, quand même. »
« On va parler encore longtemps d'eux ? Je crois qu'on a mieux à faire, non ? On a des trucs à faire exploser. »
« Comme tu veux. » Léo haussa les épaules. « Mais moi, je trouve cette situation vraiment merdique et je sais que tu penses comme moi. »
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...