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Mirko s'absenta plusieurs jours mais cette fois, Adriana ne le contacta pas. Elle resta calfeutrée dans le dernier étage, seule, à faire au mieux pour s'occuper. Elle en arriva à vider entièrement sa valise pour replier son linge proprement ou encore à se maquiller comme si elle allait à un grand événement. C'est lorsqu'elle rangea sa trousse de toilette qu'elle se rendit compte d'une chose, depuis plusieurs semaines qu'elle était ici, presque plusieurs mois, elle n'avait pas une seule fois utilisé ses produits féminins.

Elle les avait eu ses menstruations avant de partir, elle s'en souvenait encore tant le timing avait été imparfait avec son apathie. Depuis, avec Mirko, ils avaient cédé à la tentation, plusieurs fois, sans penser aux conséquences. La réalisation fit palpiter son cœur si fortement qu'elle laissa ses impulsions prendre le dessus. Elle enfila des baskets avant de quitter l'appartement, prenant soin de bloquer la porte pour ne pas finir enfermer à l'extérieur. Elle courut vers la pharmacie à quelques pas, pris plus de tests que nécessaires avant de remonter. Elle fut soulagée de voir que personne n'était montée. Elle rejoignit les toilettes puis attendit, impatiemment, la réponse. En voyant le résultat, elle ne put retenir un sanglot. Elle le regarda de longues minutes jusqu'à entendre le verrou de la porte. Elle enveloppa dans du papier toilette le bâton avant de le mettre au fond de la poubelle.

« Pulcino ? »

Elle essuya ses larmes rapidement, plissa ses vêtements. « J'arrive. Je suis dans la salle de bain, deux petites secondes. » Elle se regarda encore dans le miroir pour vérifier qu'elle était présentable mais elle n'eut le temps de le rejoindre qu'il ouvrit et s'appuya sur le chambranle de la porte. « Salut. »

« Ça va ? » Il avait croisé les bras et fronça les sourcils, suspicieux. « On dirait que t'as pleuré. »

« Juste un coup d'émotion. Tu devrais avoir l'habitude depuis le temps. » Il tendit une main vers elle et elle l'attrapa pour s'enfoncer dans ses bras. « Comment s'est passé ta journée ? »

« Ça a été. Je crois qu'on va pouvoir revoir mon père. » Il embrassa sa tempe. « Je te propose y aller demain, là, j'ai besoin de dormir. Est-ce que ça te va ? »

Elle resta silencieuse. Ça ne lui allait aucunement. Les cartes étaient relancées avec ce test de grossesse positif. Elle était effrayée à l'idée d'affronter le patriarche. S'il acceptait sa présence dans la famille, Mirko resterait le même homme avec cette double personnalité et ce travail qui mettait sa vie sur la sellette. Ce bébé serait considéré comme un héritier et elle refusait de le mettre en danger. S'il refusait sa présence, elle n'était pas certaine que Mirko abandonnerait son patriarche. Alors, elle devrait se battre contre lui pour ne pas qu'il ait cet enfant. Néanmoins, peut-être qu'il la choisirait, peut-être qu'ils finiraient ensemble, créant une famille sans horreur. Elle secoua la tête, ce souhait était des plus absurdes tant il n'avait peu de chance d'arriver.

« A quoi tu penses pulcino ? »

« Rien d'important. »

« Tu m'en veux à cause du coup de téléphone de Sacha l'autre jour ? » Elle secoua la tête mais il continua. « Tu sais que je te dis rien pour te protéger. Et tu sais aussi qu'en me choisissant, il y avait tout le packaging. » Elle le savait, du moins, dorénavant. Il la repoussa légèrement pour affronter son regard. « Mais les choses vont se calmer. Je t'assure que d'habitude, ce n'est pas aussi chaotique. » Il attrapa son cou tendrement, passant son pouce le long de sa mâchoire. « Tout ira mieux. Je t'offrirai la plus belle maison de la ville. Je t'offrirai la plus belle vie possible. Tu seras heureuse, je te le promets. »

« J'ai pas besoin de tout ça. J'veux juste être avec toi. » Ses larmes retombèrent. Son cœur lui criait de tout lui avouer, de le supplier de fuir ensemble et d'épargner ce petit être qui semblait vouloir grandir malgré le chaos extérieur. Néanmoins, sa tête lui disait de se taire et de se protéger. « J'aimerais que tout soit plus simple....J'aimerais que les choses soient plus simples mais je n'ai pas choisi la facilité en... tombant amoureuse de toi. » Elle vit ses pupilles grandir comme s'il devant d'entendre des paroles angéliques. « Me regarde pas comme... ca..»

Il préféra ne pas répondre et attaqua seulement sa bouche de la sienne. Les choses s'envenimèrent rapidement comme si les aveux d'Adriana avaient débloqué des émotions silencieuses depuis des années. Mirko attrapa ses fesses pour la porter et l'emporter jusqu'au lit. Il embrassa avidement son corps, incapable de se rassasier d'elle. Il voulait lui donner par ses gestes ce qu'il était incapable d'exprimer.

« Déshabille toi. » Elle acquiesça et se débattit avec ses propres vêtements, oubliant son angoisse, trop éprise par ses baisers et ses mains. « J'ai envie de profiter de cette nuit avec toi. » Comme si c'était la dernière. Il embrassa sa clavicule puis mordilla sa poitrine. Elle grommela des mots incompréhensibles tout en tirant son sweater. Elle voulait le toucher et sentir ses muscles sous la pulpe de ses doigts. Il ne rechigna pas et le fit, rompant le contact quelques secondes ce qui la fit souffler de désespoir. « J'aime ton impatience, pulcino. T'es toute à moi, à ma merci. » Elle hocha la tête, les pommettes rosées et les yeux vitreux.

« S'il te plaît. » Elle essaya de déboutonner son jeans pour l'inviter mais il harponna ses poignets sur son ventre pour l'en empêcher. De l'autre, il attrapa sa jambe dénudée pour la déposer sur son épaule. Il n'eut à peine le temps de déposer ses lèvres contre sa cheville dorénavant à hauteur, qu'elle le supplia une nouvelle fois. « Mirko, s'il te plaît... »

« J'ai envie de te goûter jusqu'à ce que t'aies une réelle raison de me supplier. » Il mordilla l'intérieur de sa cuisse fiévreusement.

« Laisse-moi te toucher. » Elle tenta de se libérer alors qu'elle fixait ses abdominaux tendus mais il resserra sa prise tout en ricanant. « J'me vengerai. »

« Avec plaisir. » Il lui fit un clin d'œil taquin avant de passer sa langue contre son intimité.

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