Maria dormait profondément dans son petit lit depuis déjà quelques heures. Elle était en sécurité et rien ne semblait pouvoir perturber son sommeil mais Mirko était incapable de la quitter des yeux. Il tenait à s'assurer qu'elle était confortable mais aussi qu'elle existait bien sous ses yeux. Il n'avait eu que peu de temps pour se faire à l'idée qu'il était dorénavant un père, pourtant, il n'avait qu'à la regarder pour ressentir un amour éternel, de ceux qu'on ne ressent qu'une fois, pour son premier enfant, sa première fille.
Catherine était devant la fenêtre, essayant au mieux d'ignorer cet homme qu'elle détestait tant. Elle souffla bruyamment, agacée qu'il accapare sa petite fille.« Elle ne va pas s'enfuir. »
« Je sais. » Il ne bougea pas pour autant, ne prenant pas la peine de regarder l'aînée. « J'ai loupé trop de moments. »
« C'est ça quand on fait des enfants n'importe quand. »
« Vous y connaissez quelque chose à ce niveau-là. » Il haussa les épaules nonchalamment, rendant coup pour coup. « Au moins, je suis là. Je suis revenu dès que j'ai pu. »
Elle ria jaune pour cacher qu'il venait de la toucher. « Vous y retournerez. Il n'y a que Adriana qui est suffisamment stupide pour y croire. » Cette fois, il quitta le bébé du regard pour voir Catherine. Il acceptait sans vergogne les insultes en son encontre mais lorsqu'il s'agissait de la brune, c'était un autre problème. Ses blessures et ses manques avaient débuté par son départ. Elle le vit à son air et fit marche arrière. « Ce que je veux dire, c'est qu'elle est suffisamment amoureuse pour croire que vous pouvez devenir quelqu'un d'autre. Les gens ne changent pas. »
« Ça tombe bien, étant donné que je n'ai pas changé. » Il se redressa, le dos endolorit d'être resté immobile. Après s'être étiré, il se dirigea vers le frigo pour se servir une bouteille de soda. Il mourrait de faim mais comme prévu, il attendait Adriana pour manger ensemble. Il espérait qu'elle ne tarderait pas comme elle l'avait promis, impatient qu'elle éteigne le feu dans son estomac comme dans l'atmosphère. Il s'appuya contre le comptoir et ne put ignorer la paire de prunelles qui le fixaient. « Je comprends vos inquiétudes. A votre place, j'aurai déjà mis fin à cette relation de manière bien plus violente que la vôtre. Mais, j'aimerais que vous appreniez à me connaître. Après tout, si vous aimez votre fille, si vous lui faites confiances alors faites confiance en son jugement. Je suis loin d'être malhonnête ou un menteur et je pense que mon attitude l'a prouvée plusieurs fois. »
« Vous êtes un assassin. »
« Est-ce que ça aiderait si je vous disais que ce n'étaient que des gens tout aussi violents ou hors la loi que moi ? »
« Mon ex-mari n'était pas violent. »
Mirko ne put se retenir de rire cette fois. « Monsieur Cascio a créé tellement de traumatismes chez sa propre fille qu'elle... qu... » Il préféra se taire, la rage rongeant sa patience et sa diplomatie. « Il a gagné des millions en mettant des innocents en prison et en sortant des voyous. Il a truqué tellement de courses qu'il avait gagné une réputation de prophète mais surtout il devait tellement d'argent à ma famille que même sa vie n'était pas assez. » Il inspira profondément tandis qu'elle ne pipait aucun mot. « J'ferai jamais de mal à Adriana ou à Maria mais je ne laisserai plus personne les éloigner de moi. Et si je dois vous menacer alors je le ferai mais ne vous en faites pas, aucune violence ne sera faite, je laisserai seulement Adriana faire le choix que vous lui imposez. »
« Elle se rendra compte un jour de qui vous êtes. »
« Elle me connaît. Elle connaît mon histoire et celle de ma famille. » Il mentait. Il cachait de toutes ses forces son année sans elle. Néanmoins, Catherine ne le connaissait pas assez pour percevoir ce mensonge. « C'est à vous d'apprendre à me connaître. Je vous ferais changer d'avis parce que je ferai tout pour elles, pour être l'homme dont Adriana a besoin et le père dont Maria a besoin. »
Elle n'eut le temps de lui répondre que la porte s'ouvrait sur Adriana, un sac plastique dans les mains et le rouge aux joues. Elle s'était précipitée après le travail pour rentrer au plus tôt, effrayée de les laisser se disputer encore et encore. Elle vit le malaise en entrant mais n'en fit aucun commentaire. Mirko prit la nourriture, la laissant libre de retirer ses baskets et son manteau. Catherine resta immobile, regardant sa fille s'approcher de Maria. Elle se retenait de l'embrasser ou de la toucher, toutefois, elle pouvait la voir lui faire de grands sourires.
« Ça a été ? » Elle abandonna le bébé pour regarder son interlocuteur qui ouvrait le sachet, impatient. Elle acquiesça tout en s'approchant. « Ça a l'air super bon. »
« Je meurs de faim. »
« Catherine, vous mangez avec nous ? »
« Non, merci, mon mari m'attend. » Elle enfila son manteau tout en passant par le berceau rapidement. « Bonne soirée à vous. On s'appelle dans les prochains jours pour savoir si je garde Maria à ton prochain service. »
« Pas de soucis, encore merci maman. » Adriana s'approcha de sa mère avant qu'elle ne parte et embrassa sa joue. « Je t'appelle demain. »
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...