Mirko se pinça les lèvres tout en reculant. « J'y vais, tu m'attends là... je.. je vais faire un tour pour vérifier qu'il n'y a personne et je reviens. » Elle acquiesça, les joues roses et le regard perdu. « Tout va bien, pulcino, ça ne voulait rien dire. On a démystifié, finalement, c'était... c'était pas si... ouf que ça. » Il mentait et elle pouvait clairement le voir à sa manière de se tenir.
« Oui, exact, c'était pas grand chose. »
Elle haussa les épaules, mentant ouvertement à son tour. Lui aussi, comprit qu'elle ne lui disait aucunement la vérité. Néanmoins, c'était pas le moment de lui en faire part et de toute manière, il avait besoin de se barricader derrière ses barrières avant de la confronter, certain qu'il tomberait lui aussi et lui énoncerait ses plus belles phrases italiennes. Mirko s'en alla alors, sans un mot de plus. Il descendit une nouvelle fois les escaliers avant de surveiller l'accueil. Du moins jusqu'à ce qu'il voit un policier devant sa voiture. Il accourut vers lui afin de l'empêcher de lui donner un procès verbal.
« S'il vous plaît ! J'suis là ! »
Le force de l'ordre secoua la tête tout en continuant de pianoter sur le téléphone. « Trop tard. » Mirko serra la mâchoire, essayant au mieux de retenir son envie de fracasser son crâne contre la carrosserie de son véhicule. « Je vous conseille de la bouger immédiatement avant que j'appelle la fourrière. »
Il souffla sans retenue avant de monter dans sa voiture pour se garer un peu plus loin. Il se dépêcha de faire le retour puis de remonter jusqu'à la chambre. Ils ne pouvaient plus perdre de temps et il semblait qu'il n'y avait plus de danger. C'est ce qu'il crut jusqu'à ce qu'il arrive devant la porte. Celle-ci était dorénavant ouverte. Il entra brusquement à l'intérieur pour y faire le tour mais il n'y avait aucune trace de la jeune femme. Il jura encore et encore tout en renversant les meubles comme si elle pouvait se trouver dans un tiroir. Puis, il descendit une nouvelle fois, espérant la voir dans la rue ou du moins trouver un indice à sa disparition. Tout ce qu'il vit fut une voiture partant à vive allure. Il attrapa son ton téléphone pour avoir son nouveau second.
« Viens. J'ai fait de la merde. » Il continuait de regarder les alentours, espérant la voir revenir. « Prend des armes, un sac pour moi. On en a pour plusieurs jours. Préviens tout le monde qu'on ne sera pas joignable. »
« Je dois emmener des gars ? »
« Non, ça doit rester entre nous. »
« J'arrive tout de suite. »
Il raccrocha et remonta jusqu'à la chambre d'hôtel, espérant y retrouver Adriana, comme si tout ça n'était qu'une perturbation de son cerveau après le baiser. Mais rien n'y faisait, lorsqu'un inconnu avait toqué à la porte, elle n'avait pas réfléchi et avait pensé que c'était Mirko qui revenait. En réalité, c'étaient les trafiquants qui l'avaient suivi jusqu'ici depuis des jours, la traquant jusqu'à ce qu'ils l'attrapent finalement. Et le jeune homme avait failli à sa principale mission, celle de la protéger, celle qui le tenait éveillé, au-delà de cette noirceur continue. Il se laissa tomber contre le matelas et prit sa tête entre ses mains.
« Putain. » Il enfonça ses ongles dans son cuir chevelu, tirant sur les racines de ses cheveux de rage. « Fais chier putain. »
Il releva les yeux pour regarder les alentours et comme un signe d'espoir, il vit un ruban pour cheveux près de la porte. Il l'attrapa, le glissant entre ses doigts comme s'il venait de trouver un objet précieux. Il dut reprendre son souffle tant ses muscles étaient contractés de colère et de frustration. Il mit sa trouvaille dans sa poche. En se penchant, il trouva derrière la porte, un téléphone mais surtout, et plus précisément celui d'Adriana. Il l'attrapa et fut surpris de voir qu'un enregistreur audio tournait encore. Il l'arrêta avant de revenir au début de l'enregistrement. Elle semblait l'avoir mis en route en se rendant compte qu'elle avait ouvert la porte aux mauvaises personnes. Finalement, elle prenait de bons réflexes avec le temps, même s'il était certain de la disputer d'avoir ouvert aussi facilement à un inconnu.
« Qui vous êtes ? » Il pouvait entendre son effroi dans sa voix.
« A ton avis Adriana, hein ? Tu sais très bien pourquoi on est là. Toi et Mirko, vous avez tué tous nos frères. »
« On a fait que sortir de cet enfer. Vous êtes venus dans la maison de Mirko et vous nous avez enlevé. Vous l'avez torturé ! » Il entendit un coup en même temps que le téléphone tombait, puis le gémissement d'Adriana. Il serra les dents pour se retenir de jurer, ne souhaitant aucunement louper une information. « Vous êtes dingues ! Lâchez-moi ! »
« Ferme-la putain ! »
« Mirko ! A l'aide ! » Il pouvait dorénavant entendre sa voix au loin. « Lâchez-moi ! Non ! Mirko ! »
Ce fut ses derniers mots qu'il put entendre. Le silence envahissait dorénavant l'enregistrement jusqu'à exactement cinq secondes plus tard. Cette fois, c'était lui et il préféra couper. Pour seulement quelques instants, il l'avait loupée. Il jura tout en fixant le bien d'Adriana. Avant de le verrouiller, il s'ajouta à la reconnaissance faciale. Puis, il descendit jusqu'à la rue pour attendre son second. Après la mort de Leo, il avait dû décider qui promouvoir. Il avait alors choisi Sacha, un homme plus âgé que lui, détestable car froid au quotidien mais fiable et fidèle. Mirko l'avait élu car il était certain de ne jamais s'attacher à lui.
Il s'alluma une cigarette tout en l'attendant. Il ne pouvait rien faire pour le moment. Il n'avait aucune piste, aucun moyen de la retrouver, de plus, il allait devoir confronter la mère d'Adriana, la prévenir que sa fille avait disparu mais qu'il ferait tout, absolument tout, pour la lui ramener. Néanmoins, il souhaitait attendre Sacha pour y aller, certain qu'il aurait besoin de quelqu'un pour temporiser la situation. Mirko, lui, n'était pas assez froid quand il s'agissait d'Adriana et il était sûr de perdre son contrôle facilement et d'exprimer des mots regrettables alors son second pourrait reprendre le relais afin de temporiser les choses.
Le chaos semblait le rattraper et cette fois, il allait avoir besoin de soutien.
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Cosmos
Romance« Je me battrai jusqu'à mon dernier souffle. » Elle se retira, se retenant de gémir alors que le fil arrachait sa peau. Le sang se mit à couler de nouveau, encore plus abondamment. « Alors, crois-moi, c'est moi qui ai l'avantage. » Cette fois, le ca...