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Adriana était allongée sur le canapé, attendant que Mirko rentre. C'était son jour de repos et l'ennui était grand parce que c'était l'heure de la sieste de Maria. Elles avaient fait une peinture à la main et elle avait eu le temps de nettoyer la maison et les dégâts de fond en comble que le brun n'était toujours pas revenu. Elle devait lui parler et la discussion allait être sûrement mouvementée. Plus le temps passé, plus l'angoisse montait d'appréhension.

Perdu dans les rayons, la liste de course tellement lue qu'elle était froissée, il abandonna et l'appela.

« Pulcino, c'est moi. »

« Ça va ? » Elle regarda encore une fois l'heure. « Je me suis inquiétée. Ça fait plusieurs heures que t'es sorti.... » Il la coupa.

« ...J'ai voulu faire les courses mais je trouve pas la taille de couche pour Maria, ni la marque que tu prends. Tu peux m'aider ou je dois abandonner ? » Elle l'entendît souffler à l'autre bout de la ligne et elle le trouva adorable, notamment en l'imaginant, habillé d'une chemise et d'un pantalon sur-mesure devant le rayon bébé. Toutefois, elle avait prévu de faire les courses elle-même pour faire ses propres commissions et il le sentit à son silence. « Adriana ? Y a un problème ? »

« Je voulais faire les courses. J'avais... un truc à acheter. »

Il ria comme si elle venait de sortir la blague de l'année. « T'as besoin de quoi ? Dis-moi juste et je l'achète. »

Elle se pinça les lèvres tout en passant nerveusement une main dans ses cheveux puis elle inspira, se donnant du courage. « J'avais besoin d'un test de grossesse. »

« Oh. » C'était tout d'abord monotone, hébété puis il devint surpris. « Oh! » Puis il pensa à Maria. « Oh mais c'est pas possible, nan nan, on peut pas. On a déjà un bébé d'à peine dix mois. » Il ria nerveusement et d'autres clients le regardèrent bizarrement. Sons regard noir fut suffisant pour les faire fuir du rayon. « C'est genre une blague pour me punir de mon retard ? »

« Mirko... Je... » Elle ne savait quoi dire, comme s'il mettait toute la responsabilité sur elle. Elle avait vérifié une bonne dizaine de fois ce matin et elle n'avait pas manqué de jours sur sa contraception depuis bien longtemps, la première grossesse imprévue avait été une leçon. « Ne sois pas en colère. Ne... m'en veux pas. » Ses larmes montèrent aux yeux mais elle se refusa à pleurer. Les inquiétudes qu'elle avait connu il y a plus d'un an de ça revenait la frapper en plein cœur et c'était si désagréable qu'elle en avait la nausée. « Mirko ? »

Elle l'entendît souffler pour retrouver son calme et trouver les bons mots. « Je.. t'en veux pas, c'est pas de ta faute. J'en achète et je rentre. On en parlera à ce moment là. Ça te va ? » Elle renifla seulement et il prit son silence pour une confirmation. « Je fais au plus vite. Je t'aime, pulcino. Tout ira bien. »

Elle lui répondit avant de raccrocher. Elle se laissa tomber dans le canapé et prit son visage dans ses mains. Elle fit au mieux pour ne pas se laisser submerger par les émotions et attendit, impatiemment, le brun.
Il arriva plus vite que prévu et pour une fois, elle fut ravie qu'il ne respecte pas les limitations de vitesse. Il tenait déjà les boites en main et déposa les sacs de courses azur le canapé avant de les secouer devant elle.

« C'est parti. Viens. » Il partit sans l'attendre jusqu'à la salle de bain. « T'as envie au moins ? » Elle haussa les épaules, les joues roses. Il lui ouvrit la boîte et lui tendit le test avant de se retourner pour sortir la notice.

« T'as l'air... excité. » Il ne répondit pas. Il l'était un peu parce qu'en passant à la caisse, l'employée lui avait souhaité bonne chance en souriant. Bien entendu, ça pouvait tout dire mais Mirko fut emballé. Il n'avait pu partager ces moments avec Adriana pour Maria et même s'il était trop tôt et que la situation était peu idéale, il était ravi de vivre ces événements. « Il faut que tu saches que j'ai bien pris ma pilule. Je... comprends pas. »

« T'as pas à justifier quoi que ce soit. » Elle se releva des toilettes et posa le test. « Et quoi qu'il arrive, on va gérer. » Il lui donna un léger coup de hanche, espérant la dérider mais elle resta silencieuse, fixant le chargement. « Le chantier est terminé et l'ouverture se passe dans deux mois. On va rapidement faire des bénéfices, crois-moi. Ça ira. » Il passa son bras sur ses épaules et embrassa sa tempe et murmura à son oreille. « Le destin est de notre côté et si ce bébé doit être là, un peu plus tôt que prévu, alors c'est pour une raison. Sans Maria, on en serait pas là. Je ferai plus jamais sans elle et je ferai pas sans nos futurs enfants. »

Elle acquiesça, le menton tremblant. « Tu vas me faire pleurer. » Il ne cacha pas son sourire. « Je ne pouvais pas rêver meilleur allier. »

« C'est clair. » Elle pouffa. « Et voilà, j'ai réussi à te faire rire. » Elle n'eut le temps de rétorquer que le test affichait le résultat. Ils restèrent quelques secondes silencieux, fixant le test chacun de leur côté tout en digérant l'information. « Tu avais un bon feeling. »

« Apparemment. » Elle souffla tout en s'appuyant contre le lavabo. « Putain, on va avoir un deuxième bébé. » Elle s'enfonça dans ses bras et il y répondit.

« On va gérer. C'est promis. »

« Si t'es là, tout ira bien. »

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