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Pris d'insomnie suite à l'altercation avec Adriana, Mirko abandonna ses draps pour le bar du salon. Il ne fut pas surpris d'y voir la jeune femme, elle aussi incapable de dormir, assise paresseusement dans le fauteuil, ses genoux au-dessus de l'accoudoir et un verre de whisky sur le ventre. Il attrapa la bouteille de la table basse pour se servir un verre. Il prit place sur le canapé tout en ignorant l'attitude désinvolte de la jeune femme qui levait les yeux au ciel tout en soufflant, espérant avoir une réaction, mais il n'en fit rien.

« Il y a un deuxième salon et j'étais là en première. »

Il ignora sa tentative mais détailla ses jambes dénudées. Elle ne portait qu'un pyjama et son short était suffisamment remonté pour qu'il voit son sous-vêtement. Il savait qu'il n'avait qu'à lui faire remarquer pour qu'elle se taise mais il n'avait aucune envie de gâcher ce spectacle. Toutefois, il remonta les yeux en la voyant siroter son verre tout en grimaçant. Il n'y avait aucun doute, elle détestait cet alcool et ne buvait que pour l'ivresse. Il ne put s'empêcher de porter un sourire moqueur.

« Laisse-moi tranquille ! » Elle lui montra son majeur mais il secoua seulement la tête. « Qu'est-ce que t'as pas compris dans ce que je t'ai dit ? Je te déteste ! »

« Je suis chez moi. » Il haussa les épaules tout en buvant d'une traite son whisky. Lui, ne grimaça pas et se servit seulement un deuxième. Face à ses mots, il commençait à perdre patience et Adriana put voir son regard s'assombrir. Il ressemblait de plus en plus à son frère en ces moments.

« Et je le suis aussi dorénavant. »

Il se leva subitement, fou de rage. Il déposa son verre dans un claquement sur la table basse avant d'attraper le cou d'Adriana pour la confronter. Il la surpassait de son corps entièrement tout comme de son esprit colérique. Il la força à regarder, son pouce sous son menton relevant son visage. Ce n'était pas la première fois qu'il la tenait ainsi mais pourtant, elle avait l'impression que son contact était nouveau. Celui-ci la brûlait de toute part. Malgré tout, elle garda le contact visuel.

« Qu'est-ce que tu fais ? » Elle murmura seulement.

« Je m'imagine te faire la même cicatrice que j'ai faite à mon frère sur ta peau si parfaite. » Les yeux d'Adriana s'ouvrirent si grands qu'il ne put retenir un rictus. Mirko était la raison de cette hideuse cicatrice sur la joue de Beto. Il l'avait fait alors qu'ils n'étaient que des enfants. Ce qu'il ne raconta pas, c'est qu'il l'avait seulement fait par protection parce que son aîné l'avait poignardé dans le ventre suite à une bagarre. C'était juste après l'enterrement de leur mère, il s'en souvenait comme si c'était hier. « Vous ferez un beau duo, comme ça, pas vrai ? Et tu comprendras enfin qu'on ne joue pas avec moi. Je crois avoir été très patient avec toi. Sans moi, tu serais déjà sous terre, torturée et violée. »

« Et pourquoi est-ce que tu m'épargnes ? » Ils ne se regardaient plus vraiment dans les yeux mais épiaient plutôt chaque détails du visage de l'autre, comme s'ils profitaient de ce conflit pour mémoriser les traits de l'autre. « Au restaurant. Au hangar. Ici. Tu m'as protégé un nombre incalculable de fois. »

« C'est toi qui me déteste. Pas moi. » Elle s'humecta les lèvres tout en observant les siennes. « J'ai toujours été honnête avec toi. Je t'ai toujours dit que tu ne méritais pas ce qui t'arrivais mais je le pense de moins en moins quand je vois comment tu agis comme une putain de gamine privilégiée. » Cette fois, il la lâcha. Il se redressa et se rapprocha de la sortie. « Quand Beto sera de retour. Je retournerais dans mon ancien appartement. Chacun fera sa vie de son côté et on se croisera seulement. »

Ses mots là heurtèrent si fortement qu'elle se releva à son tour. Toutefois, elle n'eut le temps d'exprimer ses regrets que des coups de feux se faisaient entendre à l'extérieur. Mirko sortit son portable pour regarder les caméras de sécurité et fut surpris de voir la sécurité tomber. Une dizaine d'assaillants forçaient leur terrain. Il rangea son téléphone dans sa poche avant de regarder les alentours. Il était impossible qu'ils sortent maintenant et les chances de survivre à une telle attaque était ridicule. Les sanglots paniqués d'Adriana brutalisaient si fortement ses pensées qu'il se mit à agir impulsivement. Il attrapa son bras pour la tirer jusqu'à sa chambre.

« Qu'est-ce que tu fais ? Mirko qu'est-ce qu'il se passe ? » Elle pleurait et criait tout en le suivant. Il déplaça un meuble tout en regardant le plafond. Elle suivit son regard mais la luminosité était si faible qu'elle ne comprenait pas ses intentions. « Mirko... »

Il attrapa ses hanches pour la déposer sur l'armoire. Il la rejoignit à son tour et souleva une plaque. « Monte ici. Dépêche. » Elle le fit sans hésiter, donnant son entière confiance. Elle grimpa dans le plafond pour tomber sur un grenier sans ouverture. La seule issue était l'entrée.

Il tenta de refermer mais elle l'empêcha d'une main. « Tu peux pas me laisser seule ici. Viens....Viens s'il te plaît....Me laisse pas. »

« Tu seras en sécurité, personne te trouvera, personne ne connaît cette planque sauf moi. Ne sors pas tant que je viens pas te chercher, d'accord ? »

« Mirko, non ! » Elle secoua la tête tout en pleurant. Elle comprenait à son regard qu'il y avait peu de chance qu'il lui ouvre, qu'il survive. « Reste avec moi. Ils finiront par partir. Reste... »

« ...Fais moi confiance. » Il se força à lui sourire. « Ta vie est bien plus importante que la mienne, en plus, alors s'il te plaît, fais ce que je te demande. Juste cette fois. » Elle acquiesça, a contre coeur. « Ferme avec la plaque. »

« Ok. » Il déplaça le meuble avant de la regarder une dernière fois comme dans le hangar. « Mirko, fais attention. »

« Non preoccuparti, pulcino. »

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