Je n’avais même jamais utilisé de tampons parce qu’ils étaient trop inconfortables et parce que ma mère craignait que je ne rompe accidentellement mon hymen.
_ Putain, tu es tellement serrée, Stef !
_ Je n'ai jamais...
Je n'arrive pas à achever ma phrase car la honte me submerge.
_ Je sais et on le fera quand tu seras prête.
Même si je ressens le désir qu'il éprouve pour moi, ses mots me réconforte. Il ne me forcera pas à faire quelque chose que je ne voudrais pas.
L'instant d'après, il retire son doigt et son geste soudain crée un vide en moi.
_ Je pense qu'on va s'arrêter là pour ce soir sinon je ne pourrais me contrôler plus tard.
_ D'accord.
Il me soulève et m'emmène dans sa chambre. Sans prendre la peine d'éclairer la pièce, il me dépose sur le lit et se déshabille complètement mais laisse tout de même son bermuda.
Quand il me rejoint sur le lit, je peux entendre sa respiration.
_ Tu es fâché ?!
Il se retoune et je ressens son regard sur moi.
_ Non pourquoi ?
_ Je sais que tu en avais aussi envie.
_ C'est vrai mais je préfère qu'on aille à ton rythme.
_ Merci , je peux faire quelque chose pour te soulager?
Il éclate de rire et caresse ma joue.
_ Qu'est-ce que tu veux dire p'te fille ?
_ Te faire jouir.
_ Tu l'as déjà fait avec un homme ?
_ Jamais, toutes mes premières fois seront avec toi.
_ Je suis honoré, c'est pourquoi tu es spéciale à mes yeux.
Ses paroles réchauffent mon coeur.
_ Je le fais ?
_ Non !
Ça me refroidit et je me dis que j'ai fait quelque chose de mal.
_ Ne sois pas triste, je préfère que tu ne le fasses pas ce soir car je ne saurais me contenir en fait. Ça n'a rien à voir avec toi.
Sa réponse me soulage et la seconde d'après, il m'enlace.
_ Merci pour la soirée, c'était nouveau pour moi. J'ai adoré.
Il sourit.
_ Tu vivais dans une prison ?
Je sais qu'il me taquine mais je ressens tout de même un pincement au coeur.
_ Je suis un peu casanière.
_ Je vois, avec moi tu découvriras toutes tes premières fois alors.
_ Merci d'être là pour moi.
Il dépose un baiser sur mon cou et mon coeur se réchauffe.
_ Passe une bonne nuit princesse.
_ Toi aussi.
Le sommeil m'emporte et je dors profondément. Lorsque je me réveille le lendemain, il est deux heures de l'après-midi. Je sursaute car ce n'est pas dans mes habitudes de dormir autant. Je me retourne et constate la place vide sur le lit.
_ Où est-il ?
Je m'interroge en quittant sa chambre juste après. Je le trouve allongé sur le divan. Il dort et pendant un instant, je l'observe. Par la suite, quelque chose attire mon attention sur son dos et je me rapproche pour mieux voir.
_ Mon Dieu !
Je m'exclame de stupeur et d'effroi. Ce sont des marques de fouet et mon coeur devient douloureux. Comment s'est-il fait cela ? Je me penche pour les toucher mais il se réveille au même instant et je reste figée sur place. Son regard me transperce, m'embarrasse et je détourne mon visage quelques instants après.
_ N'ai pas peur !
Me dit-il ensuite en se redressant.
_ Comment t'es tu fait cela ?
_ Mon père.
_ ...
Je n'arrive pas à m'exprimer tant j'ai mal. Il croise mon regard et parvient à déchiffrer les émotions qui me transpercent.
_ Ne sois pas triste pour moi.
_ Pourquoi te traite t'il de la sorte ?
_ C'est sa façon à lui de nous éduquer.
_ Mais c'est cruel ! Et ta mère dans tout ça ?
_ Je préfère ne pas en parler.
_ ....
Je m'assois près de lui.
_ Sois pas triste j'ai dis ! Tout cela m'a rendu plus fort et tu es la première personne à connaître cet aspect de ma vie. Garde-le pour toi s'il-te-plaît !
Je m'offusque.
_ À qui d'autre voudrais tu que je le dise ? Je ne discute pratiquement avec personne dans cette école et même si c'était le cas, jamais je ne poserais un acte intentionnellement dans le but de te blesser.
_ Désolé !
Il me prend dans ses bras et je refoule mes larmes. Je me rends compte de la chance que j'ai d'avoir des parents aussi formidables.
_ Je suis là maintenant !
_ Je sais.
Ce petit moment est si fort, une sorte de connexion nous lie. Un secret, et je réalise que notre relation a pris une toute autre tournure dès à présent.
Plus tard, je me rends dans mon studio. Je prends un bain et me change.
....
Cité Deux Statuts.
Depuis son réveil Cabrelle est de mauvaise humeur. La sortie de la veille ne s'est pas déroulée comme prévue. Les images de Stéphanie et Kylian ne cessaient de défiler dans son esprit. Elle est furieuse et veut tout casser dans sa chambre.
Debout, elle aligne des mots inaudibles et ne se rend pas compte de la présence de son frère.
_ Qu'est-ce qui t'arrive ?
Elle sursaute et se retourne pour lui faire face.
_ Rien, c'est rien !
_ Ouais c'est ça ! Tu penses que je suis bête ? J'ai bien vu la façon dont tu regardais ton amie hier.
_ Elle n'est pas mon amie, ne dit pas de bêtises !
Elle hausse le ton sans s'en rendre compte.
_ Désolé !
_ Hum.
Il s'assoit et l'observe en silence. Son regard un peu trop insistant ne lui plaît pas.
_ Quoi ?!
_ Qu'est-ce-qui s'est passé entre vous ? Ne me dis pas que c'est à cause de ce fils de pute !
_ Ne le traite pas ainsi !
Elle s'emporte et il sourit.
_ Tu vois que j'avais raison. Reste loin de ce gars , il est toxique. Tu veux faire partie des filles qu'il a baisé dans cette école ?
_ Je veux être sa copine et sa femme pourquoi pas ?!
Il éclate de rire.
_ Je vois que ta tête est percée ein ! C'est toujours l'argent que tu chasses comme ça ?!
_ Ça fait quoi ? Au moins je pourrais me rendre utile. Tu sais que notre pension coûte cher. Nos parents ne sont pas aisés.
_ Et c'est une raison pour te laisser aller n'importe comment ?
_ Ne me fais pas la morale car j'ai bien vu la façon dont tu regardais Stéphanie hier.
Il fronce les sourcils et se perd dans ses pensées. Sa soeur n'avait pas tort. Hier il mourrait de jalousie en les voyant si proches.