Nos yeux ne se quittent pas alors qu’il tend la main. Je lui donne le préservatif, qu’il ouvre aussitôt d’un coup de dent. Il recrache le morceau d’emballage, empoigne son sexe pour s’en couvrir, puis il entre en moi. Millimètre après millimètre.
C’est fort. Incroyable.
– Nom de Dieu, Stéphanie.
N’y tenant visiblement plus, il bascule son bassin, me pénètre à fond, nous faisant crier. Il reste un instant immobile pour que je m’habitue à sa présence, les doigts crispés sur mes hanches. Puis il commence à bouger. À aller et venir. De plus en plus fort. Je m’inonde. Chaque coup de reins, plus intense que le précédent, m’arrache des soupirs.
– Et comme ça, c’est assez fort pour toi, Trésor ?
– Non. Encore.
– Détache tes cheveux ! ordonne-t-il, d’une voix sourde.
J’obéis. Il glisse sa main sur ma nuque, referme son poing sur mes mèches, qu’il tire en arrière, tout en s’emparant d’un sein, le presse fermement. Il me soude à lui, me pénètre aussi loin que possible. Il frotte où il faut, comme il faut, avec juste ce qu’il faut de brutalité, d’exigence, pour que mon plaisir monte à une vitesse vertigineuse. Il percute mon point sensible à chaque coup de bassin, frappe tout au fond, nous faisant gémir sans discontinuer, prendre un plaisir immense du corps de l’autre. Un plaisir partagé, me faisant atteindre des cimes jusque-là inconnues.
– Encore, Trésor ? Plus ?
– Oui. Plus.
Je ne veux pas que ça s’arrête. Je ne veux pas qu’il arrête de me baiser. C’est trop bon. Nous sommes parfaitement assortis. Mon fourreau est fait pour lui, je le sens. Je le sais. C’est si fort qu’il ne peut en être autrement.
Il sort soudain de mon corps, pour me retourner, m’empoigner une nouvelle fois sous les cuisses. Je pousse un petit cri lorsqu’il me soulève d’une poussée, pour m’empaler sur sa queue.
Oh mon Dieu…
– C’est ça, ma belle, crie. Il n’y a que nous. Laisse-toi aller, Trésor.
Alors je crie. Je ne retiens rien, tandis que, agrippée à sa nuque, écartelée, il me fait retomber sur son sexe. Durement. Je n’ai jamais rien connu d’aussi bon. D’aussi jouissif. Je n’ai jamais été aussi bien baisée. Ni aussi puissamment. Il n’est pas seulement doué, j’ai le sentiment qu’il me donne tout ce qu’il a, qu’il met ses tripes dans notre union charnelle. Me sentant prête à défaillir, il exécute un demi-tour, pour poser mes fesses sur le bord de la table. Toujours profondément enfoui en moi, il dénoue mes doigts, pour me pousser doucement sur le dos.
– Passons aux choses sérieuses, Trésor.
– Pardon ? Parce qu’on faisait quoi jusqu’à maintenant ? haleté-je, perdue.
– Nous en reparlerons après, grogne-t-il. Tiens tes jambes.
J’obéis aussitôt.
Il rapproche mes fesses du bord, frotte mon clitoris avec son pouce, tandis qu’il recommence à aller et venir dans mon vagin.
– Encore ?
– Putain, oui, encore. Ne t’arrête pas.
– Je vais encore te faire crier, Trésor. Jusqu’à ce que tu n’aies plus de voix.
– Des promesses, darling. Toujours des promesses, feulé-je pour encore le défier, ne pas m’avouer vaincue, la voix hachée par le plaisir.
Ses iris prennent une teinte sombre. Je suis intimement convaincue que le fait que je lui résiste lui plaît infiniment.
Les mâchoires serrées, il claque l’une de mes fesses, plus fort, me prenant par surprise, tandis qu’il me pénètre à fond. Je me tends, me cambre et effectivement, je crie. Je vois ce qu’il veut dire : il va me soumettre jusqu’à ce que je rende grâce. Il entre, ressort, entre encore. Vite. Fort. Je crie sans discontinuer, tandis que, agrippé à mes hanches, puis à mes seins qu’il maltraite, presse sans pitié, il me pénètre, également sans pitié, sans jamais cesser de me regarder. Comme s’il voulait entrer dans mon âme. Il lâche un sein pour appuyer sur son sexe, le diriger vers l’arrière et putain, je ne sais pas où il touche, ce qu’il touche, ce qu’il percute, mais ma tête explose, avant mon corps. Un orgasme gigantesque me terrasse, me faisant quasiment perdre connaissance, me laissant anéantie. Il continue de me baiser, décuplant mes sensations. Je tremble de tous mes membres, ne cesse de me liquéfier. Je ne contrôle plus rien, ne maîtrise plus rien. Mon plaisir mouille son ventre, ses poils pubiens. Mes orgasmes s’enchaînent. Je ne sais plus où j’en suis, j’ai presque la sensation de mourir. Il gronde, puis soudain, ralentit, me prend à bras-le-corps.
Je me niche aussitôt dans son cou, à bout de forces.
– Je sais, Trésor. Je sais que tu n’en peux plus, mais j’ai encore envie de me perdre en toi. J’en ai besoin.
Encore ce désespoir dans sa voix.
Il me dépose délicatement sur le lit, se couche sur moi, puis reprend ses va-et-vient, les mains de part et d’autre de mon visage, arc-bouté au-dessus de moi, ses prunelles soudées aux miennes. Puis soudain, quelque chose se passe. Il se laisse aller, met son nez dans mon cou, me possède plus lentement, mais toujours aussi intensément. Je referme mes bras sur lui, le serre contre mon cœur, caresse ses cheveux, ses épaules, ses flans, partout où il me laisse le toucher, des larmes au bord des yeux. Je me soulève pour l’embrasser dans le cou, mordre son épaule. Mon cœur est serré dans un étau, mais le plaisir monte à nouveau en flèche, alors je repousse les questions. J’analyserai tout ça plus tard. Il se redresse, plonge au fond de mes yeux, se tend, puis en trois coups profonds me fait jouir une nouvelle fois, pour me suivre aussitôt.