Chapitre 93

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Ydé, Cameroun.

Adèle et moi avons passé la journée à papoter, en début de soirée on s'est séparé. Elle est allée s'apprêter et moi j'ai profité pour mater un film en attendant l'heure convenue.

...

Aux alentours de sept heures du soir, je me lève et je descends pour trouver ma mère. Elle est dans son bureau, entrain de lire et de savourer son chocolat chaud.

– Maman, l'appelé-je pour attirer son attention en entrant aussitôt.

– Oui, ma puce, demande-t-elle en refermant son livre.

– Je sors avec Adèle ce soir. Je risque de rentrer tard.

– Stéphanie, ton père va s'inquièter s'il ne te trouve pas à la maison avant minuit, rappelle-t-elle. 

Je fais mon air de chienne battue. 

– Je vais essayer de le tenir occupé ce soir pour toi, ajoute-t-elle avec un sourire coquin.

Je sais ce qu'elle entend par "tenir occupé".

– Maman, tu en fais trop, tu deviens comme papa.

Elle sourit et répond : 

– Après trente ans de mariage avec lui, il n'y a rien qui puisse me surprendre.

Mes parents sont incroyables. Ils incarnent la raison pour laquelle je continue de croire en l'amour véritable. Alors que beaucoup des parents de mes connaissances divorcent ou se marient plusieurs fois, les miens célèbrent trente ans de mariage, toujours aussi épris l'un de l'autre.

– Maman, merci et je t'aime, lui dis-je en l'embrassant sur la joue.

– Je t'aime aussi, mais ne rentre pas trop tard et félicitations une fois de plus !!! Je suis fière de toi ma grande. ajoute-t-elle.

Je hoche la tête avec le sourire et retourne rapidement dans ma chambre. 

Je choisis ma robe noire à épaules dénudées et froncée, de longueur mi-cuisse, avec un décolleté en cœur. Je
l'enfile, fais mon maquillage et boucle les pointes de mon tissage. Je prends mes boucles d'oreilles argentées dans ma boîte à bijoux et les mets rapidement.

Mon téléphone sonne, et je réalise qu'il est déjà vingt heures.

– Salut, Adèle, j'arrive, préviens-je rapidement.

Je chausse mes escarpins, attrape ma pochette noire, glisse mon téléphone portable à l'intérieur et quitte ma chambre. 

Je monte dans la voiture et pars de chez nous pour rejoindre mon amie au Club danse.

J'arrive devant le Club, et le voiturier prend les clés de ma voiture pour la garer. Je me dirige vers l'intérieur du club, la musique forte remplit immédiatement mes oreilles. 

Je sais où trouver Adèle, alors je suis le couloir privé, elle est assise près du bar.
Je la salue en m'asseyant à côté d'elle.

– Je pensais que tu ne viendrais pas.

Elle me taquine en affichant un sourire en coin. Je roule des yeux, lui vole son verre de punch aux fruits et le bois d'un trait, mais il me brûle la gorge.

– Qu'est-ce que tu buvais ? demandé-je en toussant.

Elle éclate de rire et je lui lance un regard noir.

– Le sympathique barman a créé cette nouvelle boisson avec de la vodka, de la menthe, de la glace et du sucre brun. Il m'a demandé si je voulais la goûter et lui donner mon avis. J'ai accepté de le faire.

Me raconte t'elle en riant.

– C'est affreux, dis-je en faisant une grimace.

Elle fait la moue et je profite pour balayer le coin du regard.

_ Tu cherches quelqu'un ?

_ Pas vraiment.

Elle me lance un regard moqueur.

– Constantin est en chemin, il devait régler un imprévu de dernière minute.

Je ressens un noeud se former dans ma poitrine.

– Puis-je avoir une margarita avec du jus d'orange sanguine ? demandé-je  ensuite au barman avec le sourire.

Il hoche la tête et commence à préparer ma boisson. Un seul verre ne fera pas de mal, n'est-ce pas ?

Adèle continue de commander des boissons, et je me sens directement comme le chauffeur désigné.

Une heure plus tard.

Elle se lance dans la danse, et je la rejoins après avoir terminé mon verre. Nous sommes dans une zone privée du club, donc il n'y a pas beaucoup de monde ce soir, car demain est un jour de travail pourtant, je ressens le regard insistant de quelqu'un sur moi, scrutant chaque centimètre de mon corps.

Je finis par repérer la source de ce regard, une paire d'yeux de couleur sombre qui ne me quittent pas.

"Constantin."

Il porte un pantalon noir ajusté et une chemise noire, les manches retroussées jusqu'aux coudes, exposant les muscles qu'il a développé au cours de ces dernières années. Ses yeux restent fixés sur moi sans même cligner des paupières.

Adèle chuchote à mon oreille : 

– Il te fixe depuis dix minutes sans même cligner des yeux.  Va lui parler.

Je secoue la tête, elle continue de marmonner quelques mots inaudibles.

– Il est sexy. Il te regarde comme s'il disait “je te veux, maintenant ou jamais'", renchérit t'elle quelques instants après.

Je trouve ses paroles embarrassantes. Je l'ignore volontairement.

– Si tu ne vas pas vers lui, je peux certainement lui montrer des mouvements sexy pour attirer son attention, dit Adèle en lui faisant un clin d'œil.

Je souris.

_ Va-y !

Ses yeux s'agrandissent.

– Tu en es sûre ? me demande-t-elle.

Avant que je puisse lui répondre, il se dirige vers nous.

_ Bonsoir !

Il nous salue et je réponds brièvement. Adèle par contre se frotte à lui en lui faisant des câlins. Il la repose gentiment et se rapproche et murmure quelques mots à mon oreille.

_ Je peux te parler en privé ?

Sa question me prend de court, depuis l'enterrement de mon frère on n'a plus vraiment échangé.

Sexfriends ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant