Chapitre 90

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_ Tu peux m'en dire plus à ce sujet ?

Il  a pris place sur le bord du lit et m'a regardé intensément.

_ Comme tu le sais déjà, j'ai des préférences sexuelles un peu particulières.

_ Sadomasochisme !

Dis-je à voix basse.

Il a affiché un faible sourire.

_ À peu près ça ! Si tu acceptes d'être ma soumise, je serais ton dominant.

_ Dominant...

Je répète ce mot pour essayer de l'assimiler dans mon esprit.

_ Oui Trésor ! Les dominants, comme on les appelle, trouvent qu’il y a quelque chose de très érotique dans la soumission. Maîtriser une femme et la prendre de force est un acte d’attaque et de violence. Ce qu’un dominant désire, c’est que sa soumise lui fasse suffisamment confiance pour lui permettre de la prendre même lorsqu’elle a peur. Il prend, certes, mais c’est elle qui donne. Et en ce qui te concerne, ma chérie, tu as toutes les qualités d’une soumise de toute première classe.

_ Je trouve ça étrange.

Dis-je en retour d'un air perplexe.

_ Tu me fais confiance ?

_ Bien évidemment !

J'ai répondu sans hésiter et il a sourcillé en se rapprochant de moi.

_ Dirais-tu la même chose si je t'attachais et me servais de ton corps à ma guise ?

J'ai avalé péniblement la salive rien qu'en imaginant la scène.

_ ...

_ Tu vois que c'est plus complexe que ça Trésor. Tu veux découvrir mon monde ?

Cette fois-ci j'ai pris un temps de réflexion avant de répondre.

_ Oui...

_ Première leçon : je voudrais que tu sois toujours prête pour moi. Je serais parfaitement capable de te réveiller en plein milieu de la nuit pour assouvir ma…faim. Je peux très bien te trouver en train de lire un soir et décider de te confisquer ton livre et te déshabiller sans dire un mot. Je te croiserais dans un couloir, et  te prendrais dans mes bras, te plaquerais contre un mur, et te possèderais. Tu comprends ?

J'ai du mal à respirer...

_  Alors c’est ça, la leçon ? Apprendre à me taire pendant que tu me fais ce que bon te semble ?

Il secoue la tête, et fait glisser sa main vers mes seins. J'inspire profondément alors qu’il prend le gauche en coupe en malaxant délicatement le téton entre son pouce et son index.

_  La leçon, c’est que tu dois apprendre à parler lorsque je fais quelque chose que tu ne veux pas que je fasse. Tu sais ce qu’est un mot de code, Trésor ? C’est ce qu’on utilise, dans mon monde.

_ Non, répondis-je, alors que je commençais à ressentir une sensation de chaleur au niveau des hanches.

_  Il s’agit d’un mot, n’importe quel mot, sur lequel nous pouvons nous mettre d’accord. C’est le mot que tu dois utiliser pour arrêter quelque chose qui serait en train de t’arriver et que tu ne veux pas que je te fasse.

_  Je ne peux pas juste dire non ?

_  Non.

La main de Caleb est descendue de plus en plus bas, le long de mon ventre frémissant.

_ Dire " non " d’une voix peureuse et plaintive ne fera que déchaîner encore plus ma passion. C’est un jeu, tu vois. Plus tu résisteras, plus je te désirerais. Dis "non " et je continuerais. Tu peux dire " ne fais pas ça " si tu veux, ça ne m’empêchera pas de te faire tout ce que j'ai envie de te faire. Dis-moi d’arrêter, si tu l’oses.

Il passe sa main de mon ventre à mon entrejambe.

_  Arrête, dis-je d'une manière implorante à voix basse, sans en penser un seul mot.

_ Que j’arrête quoi ? Ça ?

Il glisse son majeur en moi. Les yeux clos, je précipite mes hanches vers sa main.

_  Oui, répondis-je d'une voix haletante. Arrête ça…

_  Est-ce que je devrais arrêter ça, aussi ?

Un deuxième doigt est venu rejoindre le premier, et Caleb a commencé à bouger sa main, allant et venant en moi avec ses doigts. J'ai hoché la tête, incapable de parler sous le choc du plaisir provoqué par ce contact. J'ai senti sa bouche tout contre mon oreille.

_  Non, dit-il de nouveau. Je m’amuse beaucoup trop pour arrêter. Quel sentiment délicieux. Si doux, si humide… Tu savais que si je te touche juste ici, je peux sentir ton pouls ?

En prononçant ces mots, il a changé l’angle de sa main et du bout de son doigt, il a pressé avec force sur mon point G.

_  Caleb.…

Son prénom était le seul mot qui pouvait franchir mes lèvres. Il l'a pris apparemment comme un encouragement, puisqu’un troisième doigt est venu rejoindre les autres, et, comme malgré moi, j'ai écarté davantage les jambes afin de pouvoir les accueillir en moi.

_  Imaginons maintenant que tu veuilles vraiment que j’arrête, reprit-il, sans cesser de me caresser. Sauf que j’adore ce mot, j’adore que tu protestes, j’aime tellement ça que je n’en tiens pas compte. Et puis on sait tous les deux que quand tu dis " arrête " , tu ne le penses pas vraiment. Pas avec moi. C’est pour cela qu’il te faut un mot qui veuille vraiment dire stop, et auquel je réagirais immédiatement. C’est ça, ton mot de code. Tu comprends ?

_ Je crois que oui…

J'ai saisis l’avant-bras gauche de Caleb et je m’y suis cramponnée, sentant les prémices de l’orgasme m’envahir. C’était fou, je débordais tellement de désir que je pouvais à peine respirer.

_ Quel est mon mot de code ?

Chaque muscle en moi se resserrait autour de la main de Caleb, et je ressentais un élan humide entre mes cuisses.

_ ....

Je n'arrivais pas à réfléchir correctement.

_ Puisque tu es du corps médical, ton mot de code pourrait être "PEC". Tu dois le dire dès que tu désires vraiment que j’arrête ce que je suis en train de faire. Rien d’autre ne m’arrêtera, aucun mot, aucune protestation.

Ma respiration se faisait de plus en plus saccadée à mesure que la main de Caleb bougeait en moi, de plus en plus vite et de plus en plus profondément. Son pouce massait mon clitoris. C’était la première fois que je rencontrais un homme capable de stimuler aussi bien mon corps.

Il traçait une pluie de baisers jusqu’à mon épaule, et j'enfonçais mes ongles sur sa chair.

_ Donc, si tu veux vraiment que j’arrête ce que je suis en train de faire, tu diras… ?

_  PEC.

Dis-je en retour.

Brusquement, il a retiré sa main et a reculé d’un pas. Je me suis effondrée sur le lit presque sous le choc de cet arrêt brutal, tous les muscles de mon sexe palpitaient de dépit et de frustration.

_ C’est ça, dit-il. C’est magique.

Il a fait un pas en avant, a pris ma main en embrassant le dos.

_ Fin de la première leçon !

Dit-il ensuite en me regardant avec une lueur malicieuse dans les yeux.

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