Je croise les bras m'armant de courage pour lui faire face.
_ Ce que tu fais actuellement c'est tout simplement une forme d'harcèlement. Je t'ai dit dès le départ que je ne veux rien savoir de toi,si tu as encore un peu de dignité tu vas t'en aller de chez moi comme tu es venu.
Il s'est retourné et mon corps s'est apaisé. J'ai attendu que la porte d'entrée s'ouvre mais aucun son ne s'est propagé de là. Curieuse , je me suis dirigé vers le salon et je l'ai trouvé assis sur un fauteuil.
_ Je suis là pour qu'on cause Stéphanie, comporte toi pour une fois comme un grande fille et viens t'asseoir.
_ Je ne veux pas discuter avec toi Caleb , tu n'as rien à faire chez moi !!!
_ Dix secondes....
Dit-il ensuite en m'ignorant.
_ Pardon ?
_ 9, 8....
Il s'est mis à faire le décompte et je l'ai fixé d'un air ahuri. Lorsqu'il a prononcé le dernier chiffre, il s'est levé et a réduit rapidement la distance qui nous séparait.
_ Je pense qu'il me faudra plus de temps pour t'apprivoiser Stéphanie...
Mon coeur a raté un battement quand il a dit cela.
_ Tu es cinglé Caleb !
Je l'ai giflé la seconde qui suit et quand j'ai réalisé l'acte que j'ai posé, j'ai su que je venais de creuser ma tombe. Il ne s'est pas offusqué, au contraire il s'est mis à sourire.
_ Tu es incroyable.
Dit-il en prenant place à nouveau sur le canapé.
_ ...
Je manquais les mots.
_ Assieds-toi Stéphanie !
Cette fois-ci son ton paraissait plus doux mais je n'ai pas cédé pour autant.
_ Que me veux-tu ?
Il est resté silencieux pendant un bref instant avant de réagir.
_ Puisque tu ne veux pas t'asseoir, on fera ainsi.
_ Dis-moi plutôt ce qui t'emmène Caleb !
_ Toi ! Je suis ici uniquement pour toi.
"Je le savais ."
_ Et dans quel but ?
_ Tu le sais déjà .
_ Si c'était cas ,je ne t'aurais pas posé la question.
_ Je t'avais dit que je reviendrais mon coeur.
_ Ne m'appelle pas ainsi et si tu ne veux pas être clair dans tes propos, va t'en !
_ Tout est clair Stéphanie, je ne serais pas seulement ton amant mais aussi ton époux.
Il l'a dit si naturellement que j'ai cru avoir halluciner.
_ Tu rêves si tu penses que je t'epouserai un jour.
_ Tu verras avec le temps, que je suis un homme patient. Je te laisse le soin d'assimiler cette information mais sache qu'on a des choses à se dire.
Dès qu'il achève sa phrase, il se lève et se dirige vers la porte. Lorsque je pense être délivrée de sa présence, il s'arrête et se retourne.
_ Un dernier truc...tâche d'arriver à l'heure à mes corus. Je ne fais pas de traitement de faveur.
Je ressens une vague de colère m'envahir et quand il s'en va finalement, j'aligne une série d'injures.
Plus tard, au retour d'Adèle, je déverse ma colère sur elle.
_ Tu 'avais pas le droit de le laisser entrer ici sans ma permission.
_ Désolé ma belle , il m'a dit qu'il t'appelait en vain.
_ Et tu as eu la brillante idée de lui ouvrir les portes de notre maison. Je t'ai pourtant dit que je ne voulais pas le voir !!!
_ J'ai compris c'est bon, te fâche plus. Ça ne va pas se reproduire.
_ Je l'espère bien !
Je n'avais pas encore tourné complètement la page avec Kylian et là il revenait avec ses airs mystérieux. Je ne pouvais supporter cela. Cette nuit-là, j'ai eu du mal à dormir, cogitant dans tous les sens en vain.
Les jours suivants, j'ai réussi à me maîtriser au point où sa présence n'avait plus aucun impact sur moi. J'assistais à ses cours et posais des questions lorsque j'étais bloquée. C'était un moyen de lui faire comprendre qu'il n'avait plus aucune influence sur moi. Cette attitude m'a valu un peu de répit de sa part. Lorsque ses heures de cours se sont achevées finalement, il a tenu à me rencontrer à nouveau mais j'ai ignoré ses appels et messages.
*
Un mois plus tard.
Nous venions de boucler la session normale lorsqu'un soir en rentrant du Campus, j'ai apperçu le chauffeur de mon père. Sa présence m'a intrigué.
_ Bonsoir Mr Albert ! Que faites-vous là ?
_ Mademoiselle...votre père m'a demandé de vous chercher.
_ Mais pourquoi ? Il y'a un souci ?
_ Je ne peux rien vous dire pour le moment. Suivez-moi Mademoiselle.
J'ai trouvé cela étrange et la seconde d'après, j'ai composé le numéro de ma mère. Je l'ai appelé ensuite sans obtenir de réponse, mon père de même, pareil pour ma sœur. J'ai fait signe à Martin mais il n'était pas connecté. Je lui ai laissé un message avant de prendre place finalement dans le véhicule.
Sans perdre de temps, il a démarré le moteur du véhicule et nous avons pris la direction de la sortie de la ville. Je me suis souvenue que je n'avais pas contacté ma colloc pour lui faire part de la nouvelle. Je l'ai appelé juste après et on a échangé durant une dizaine de minutes. Elle avait aussi trouvé cela étrange et m'avait fait part de ses craintes en me demandant de prendre soin de moi.
Lorsque nous sommes arrivés dans la ville Yaoundé, il était deux heures du matin. La véhicule s'est garé devant notre allée et la première chose qui a attiré mon attention fût la présence des gens devant notre barrière. Qui sont-ils au juste ?!
Je me suis posée la question en sortant du véhicule et dès que j'ai apperçu ma soeur en larmes mon coeur s'est arrêté.
Elle s'est approchée de moi et m'a prise dans ses bras en pleurant à chaudes larmes._ Il est parti Stefy....
Dit-elle d'une voix entrecoupée.
_ Qui est parti ? Où est papa ?
Je me suis dégagée de son emprise pour courir à l'intérieur, au moment où les yeux se sont posés sur le portait de mon frère à l'entrée, j'ai su que ma vie n'aura plus jamais de sens. L'instant d'après, j'ai perdu connaissance.