Plus tard, nous avons fait une assise avec nos proches durant laquelle ma famille paternelle s'en est prise à notre mère. En dehors de sa petite sœur, aucun membre de sa famille n'était venu au deuil. Ça a créé des discordes et ma grand-mère paternelle a profité pour faire du chantage à mon père.
_ Tu as passé de nombreuses années loin de nous, mes petites filles ne connaissent rien de notre culture tu trouves ça normal ?
_ ...
Papa n'a pas répondu, je sentais qu'il était acculé et ça m'a blessé.
_ La dernière fois que j'ai vu mon petit-fils paix à son âme, il n'était qu'un adolescent. Aujourd'hui tu me ramènes son cadavre Patrice !
_ Maman, nous sommes tous meurtris par le départ tragique de...
_ Tu as épousé une étrangère, on a accepté aujourd'hui même pour voir mes petits enfants c'est un problème.
L'ambiance était tendue.
_ Je ferais des efforts maman !
_ Tu as intérêt, si elles avaient déjà terminé leurs études j'allais exiger que vous retournez vivre ici en Côte d'Ivoire. Tu m'a abandonné seule dans cette grande maison , que vais-je faire ici loin de vous ?
_ Pourquoi tu parles ainsi maman, je suis là !
Mon oncle a pris la parole mais elle l'a regardé de haut au même instant.
_ Tu veux palabre ? Dis-moi si tu veux palabre !?
Il s'est tu ne voulant pas l'offenser davantage.
_ Maman, j'ai compris et je te promets que les choses changeront dorénavant.
_ Tu as intérêt !
Dit-elle à notre père.
Pendant tout ce temps, maman était recluse dans un coin. Je savais qu'elle souffrait, le fait d'être rappelée tout le temps qu'on n'appartenait pas à un milieu c'est vraiment difficile à digérer.
Malgré tout, elle avait toujours été cette femme forte qui avait su élever ses enfants dans la droiture c'est pourquoi elle demeurait mon modèle.
....
Deux jours plus tard.
Cocody, Abidjan.
Après notre retour à notre domicile après l'enterrement, papa avait réuni la famille et quelques proches qui s'étaient déplacés pour les remercier d'avoir répondu présent. La réception était simple mais chargée en émotions.
J'avais assisté en me tenant à l'écart car j'étais toujours mal en point. Assise à la terrasse, j'observais les invités de temps à autre en manipulant mon portable. Tout d'un coup, j'ai ressenti une présence dans mon dos et je me suis retournée vivement.
_ Tu m'as fait peur mince !
_ Je t'ai cherché partout.
_ J'avais besoin d'être seule.
Caleb était vêtu d'un costume noir qui épousait parfaitement son corps. Je l'ai regardé en me perdant complètement imaginant ce qui pouvait bien se cacher en dessous de sa chemise.
Comme s'il avait lu dans mes pensées, il a réagit aussitôt.
_ Tu me déshabilles du regard Stéphanie !
J'ai ressenti de l'embarras d'avoir été prise en flagrant délit de d'espionnage.
_ Désolé !
Dis-je l'instant d'après en baissant le regard.
Il s'est approché de moi et m'a tendu la main.
_ Lève-toi !
J'ai obéit.
Je me tenais près lui , si près que je pouvais décrire avec précision les différents contours de son visage.
_ Quand tu me regardes ainsi...
Il a laissé sa phrase en suspens et j'ai eu du mal à respirer.
_ Je ...je ...
Je ne parvenais plus à m'exprimer correctement.
_ Parle Stéphanie, je t'écoute !
_ Je ...
_ Te trouble ?
J'ai détourné mon regard du sien.
_ N'aie pas honte de me le dire.
Il m'a tenu fermement, ne laissant aucune échappatoire possible.
_ Tu sais, j'ai attendu cinq ans pour pouvoir te tenir ainsi dans les bras.
Mon coeur s'est mis à battre rapidement dans ma poitrine.
_ Pourquoi ?
Dis-je avec beaucoup d'efforts.
_ Parce que tu me plais, tu m'as captivé dès le départ et mon intérêt pour toi s'est vu grandissant de jour en jour.
_ Tu veux me posséder ...comme un enfant à qui l'on offre un jouet.
_ Je veux que tu m'appartiennes. Que tes pensées soient tournées vers moi, que ton corps puisse vibrer pour moi ...
Il marque une pause avant de poursuivre.
_ Je voudrais que tu puisses me donner une chance, je ne te promets pas d'être parfait par contre je ferais en sorte que tu puisses oublier tous ces moments de tristesse que tu as vécu.
J'ai dégluti.
_ Ca.. Cal...
_ Chuttt, ne dis rien.
Il a penché sa tête et a déposé un baiser sur mes lèvres. J'étais effrayée au départ à cause de la manière avec laquelle mon corps a réagi. Au fond de moi, je pense que j'avais attendu ce moment.
Il s'est arrêté juste après et a pris mon visage entre ses mains.
_ Avec la langue cette fois-ci...
Dit-il dans un murmure.
Au même instant, j'ai soulevé le menton pour pouvoir recevoir ses baisers. Lorsque nos lèvres sont entrées en contact à nouveau, mon coeur s'est affolé. J'ai cru qu'il allait exploser dans ma poitrine. Il a fait glisser sa langue dans ma bouche et j'ai fait de même. Notre baiser était intense et possessif. La vigueur avec laquelle il s'y est pris m'a marqué si bien que j'ai eu du mal à me défaire de lui après.
_ Tu embrasses bien !
Lui ai-je dit dans un état d'exaltation total.
Il a souri et a mordillé la lobe de mon oreille l'instant d'après.
_ Tu es superbe !
J'ai relevé la tête au même moment, cherchant son regard et dès que ce fut le cas, la douceur que j'ai apperçu ma réconforter dans ma position. Même si des fois il paraissait froid et insensible, il savait aussi être doux et tendre.
