Chapitre 68

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Il réduit la distance qui les sépare et se rapproche d'elle.

_ Je suis là !

Dit-il en la prenant dans ses bras.

Elle éclate en sanglots et son coeur se déchire.

_ Je sais que tu es forte Stefy, ne laisse pas la douleur te terrasser.

_ Il est parti avec mon coeur, j'ai mal ...

_ Il restera toujours dans ton ton coeur, tu dois te relever s'il-te-plaît.

_ ....

Elle s'agrippe à lui comme une bouée de sauvetage et il la tient fermement.

_ La mort n'arrête pas l'amour, je ne t'ai peut-être pas dit cela mais j'ai perdu ma mère très jeune. Elle s'est ôtée la vie et je fus le premier à découvrir son corps dans la baignoire pleine de sang. Je ne savais pas ce qu'était la mort mais je l'ai appris durement. J'ai dû faire face Stefy et je sais que tu peux le faire aussi.

_ Je suis désolée pour ta maman.

_ On va faire un deal, je viendrais te voir chaque jour et tu vas me promettre de prendre soin de toi à nouveau.

_ ...

_ Stefy.

Elle ne réagit pas, chose curieuse. Il se penche et réalise qu'elle s'est endormie dans ses bras. Il la dépose délicatement sur le lit la seconde qui suit et prend place près d'elle.

_  j'aurais voulu être en mesure de prendre ta douleur afin que tu ne souffres jamais....

Il se tait car les émotions le submergent.

_ Je t'aime Stefy, le dire à voix haute rend cela encore plus réel mais ce secret m'est inavouable pour le moment. D'ailleurs, je ne sais pas si un jour j'aurais le courage de te le dire ...

Il tend la main et caresse sa joue. Juste après, la porte de la chambre s'ouvre brusquement et Kylian entre. Il le fixe d'un air vide.

_ Constantin, dis-moi que ce n'est pas vrai !

Celui-ci réalise qu'il a probablement dû suivre son monologue. Il se lève et lui fait face.

_ Ce n'est ni le lieu , ni le moment pour en parler.

_ Tu es un salaud ! Je t'ai fait confiance pourtant tu convoitais ma copine en secret.

_ Parlons de ça à l'extérieur.

_ Jamais !

Il se rapproche et le cravate.

_ Tu n'es qu'un hypocrite Constantin ! Je comprends tout dès à présent. Tout ce discours que tu m'as sorti lors de nos soutenances était en rapport avec elle. Tu la voulais c'est ça ? Tu voulais la baiser salopard !

Il hausse le ton et Constantin le fixe droit dans les yeux.

_ Tu n'as aucun respect Kylian, regarde Stefy. Elle est brisée, elle a besoin d'avoir, d'aide et de soutien et toi qu'est-ce que tu lui apportes en cet instant. Respecte les émotions des autres et sache que ce n'est pas de ma faute si tu l'as perdu. J'ai toujours été de ton côté, je t'ai conseillé à chaque fois. J'ai mis les moyens en jeu pour que votre relation fonctionne mais t'as tout fait foirer. Aimer ce n'est pas seulement le dire avec des mots. Tu as prétendu vouloir la protéger mais toi et moi savons réellement la vérité. Tu n'es qu'un lâche qui prend s'accroche encore au sein de sa mère. Quand est-ce que tu t'es battu pour elle ? Quand ? Dis-le !!!

_ Ferme ta bouche, tu n'en sais rien !

_ J'étais ton ami, ton soutien, ton alter-ego, je t'ai vu dans tes plus bas fonds mais je peux le dire aujourd'hui avec certitude : tu ne retrouveras plus jamais une fille comme Stéphanie et ta pseudo fiancée et toi, vous formez une belle paire. En fait , vous vous méritez même ! Maintenant lâche mon col sinon je ne répondrais plus de moi.

Il a terminé sa phrase en laissant transparaître ses intentions les plus sombres à son égard.

_ Je n'ai pas terminé avec toi !

Dit Kylian par la suite avant de s'en aller.

Dès que la porte s'est refermée, il a expiré profondément et s'est assis à nouveau afin de remettre de l'ordre dans son esprit. Quand il s'est calmé, il a quitté la pièce et a dit au-revoir aux parents de Stéphanie avant de s'en aller.

....

A . I de Nsimalen.

Après de longues heures de vol, l'avion avait finalement atterrit à l'aéroport de Yaoundé. En récupérant sa valise, Caleb a  passé le coup de fil à sa soeur cadette directement.

_ Je viens d'arriver, position !

_ Je serais dans la ville  en fin d'après-midi. Les négociations n'ont pas été faciles.

Il a affiché un sourire en coin.

_ C'est normal, je le comprends d'une certaine façon. Bref , je vais tout de même appeler ton fiancé pour le rassurer.

_ Merci !

_ Je fonce là-bas, on s'appelle.

Dit-il ensuite avant d'interrompre l'appel.

Il a traîné sa valise vers le parking où son chauffeur l'attendait déjà. Quand il a pris place à l'intérieur du véhicule, il lui a communiqué une adresse et s'est adossé juste après sur la banquette arrière en fermant les yeux.

Quarante minutes plus tard, le véhicule a garé devant le Centre Psychiatrique appartenant à Madame Adje. Sans perdre de temps, il est sorti du véhicule et s'est dirigé à l'intérieur.  Se tenant face à la réceptionniste quelques instants après, elle lui a indiqué où se trouvait sa patronne. La minute suivante, il a traversé plusieurs salles et s'est arrêté devant une porte en bois massif.

Après avoir signalé sa présence, il est entré directement.

_ Bonjour Madame Adje.

Elle s'est levée aussitôt pour l'accueillir.

_ Caleb, tu as pu te libérer ?

_ J'ai fait du mieux que j'ai pu. Mes sincères condoléances !

_ Merci infiniment, c'est un coup dur pour toute la famille et Stéphanie...

Elle laisse sa phrase en suspens en étouffant un sanglot.

_ Où est-elle ?

_ Avec mon époux , je vais t'indiquer la salle.

Elle récupère son portable et sort de son bureau la seconde suivante. Il la suit en échangeant avec elle pour combler le silence. Quand ils arrivent devant la porte de la chambre où se trouvent Stéphanie, elle empoigne la porte et entre en premier. Il fait de même juste après.

_ Mr Adje , les sincères condoléances.

_ Merci Caleb ! J'aurais aimé qu'on puisse se revoir dans d'autres circonstances.

Caleb l'écoute d'une oreille, ses yeux sont focalisés sur Stéphanie. Il l'observe avec une lueur indéchiffrable dans le regard.

Sexfriends ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant