Les mots de Huai En stupéfièrent toutes les personnes présentes, même Yao Ying qui s'exclama avec étonnement en l'appelant « Jeune Maître ».
Su Yin restait calme en apparence, mais une tempête faisait rage à l'intérieur de lui. Pourquoi voulait-il rester ? Quel était son but ? Cela semblait être une décision spontanée. Qu'avait-il découvert ?
Xiao Bao, quand à lui, fut complètement pris au dépourvu par cette demande inattendue. C'était trop beau pour être vrai, il avait de la peine à réaliser sa chance. Mais déjà dans son esprit, d'innombrables fantasmes s'épanouissaient.
Avec un sourire qui s'étendait d'une oreille à l'autre, il répondit avec empressement : « C'est un honneur, vraiment ! Restez aussi longtemps que vous le souhaitez, considérez cet endroit comme votre propre maison, n'hésitez pas à vous mettre à l'aise. »
Après avoir parlé, il jeta un coup d'œil à Su Yin. Ce dernier se contenta de lui répondre d'un air sombre, sans confirmer ni infirmer, ce qui équivalait à une approbation tacite.
Xiao Bao ne pouvait être plus heureux. Avec son esprit simple et son optimisme, il ne se demandait même pas pourquoi Huai En voulait rester. Qu'importe après tout ? Il avait toujours eu une grande confiance, particulièrement en Su Yin. Chaque fois qu'il était confronté à quelque chose qu'il ne comprenait pas ou ne pouvait gérer, ses parents étaient là pour l'aider. Et si ce n'était pas eux, Su Yin trouvait toujours une solution. Avec Su Yin à ses côtés, il n'avait même pas à craindre les prouesses martiales de Huai En.
En ce moment même, il était enivré par un bonheur et un contentement immenses. Il avait enfin l'occasion de régler son compte à Huai En une fois pour toutes !
Xiao Bao s'empressa alors d'aller informer ses parents de l'arrivée de son ami. Le maître Jin et Mme Jin ne s'étaient jamais souciés de son cercle social ; la maison était vaste, les occasions de rencontrer des gens étaient rares, et ils n'y prêtaient guère attention.
Ensuite, il s'affaira à organiser l'hébergement de Huai En et de sa suite de plus d'une dizaine de personnes, plaçant spécifiquement Huai En dans une cour adjacente à la sienne. Xiao Bao, débordant d'enthousiasme, s'employa à préparer la chambre de Huai En avec encore plus d'ardeur que lorsqu'il s'agissait de décorer une nouvelle pièce. Pendant ce temps, Huai En, assis sous un arbre, le regardait s'agiter, sans exprimer la moindre émotion.
La plupart du temps, Huai En ressemblait à une belle poupée, silencieuse et immobile, avec un regard sombre fixé sur vous. Pour tant à cet instant, ses yeux étaient rivés sur Xiao Bao, sans la moindre émotion. Bien sûr, Xiao Bao ne croyait pas que Huai En éprouvait des sentiments romantiques à son égard ; Huai En n'étant pas du genre à développer des sentiments, encore moins des sentiments amoureux. Mais d'ordinaire, ce dernier ne lui accordait même pas un regard, ce qui laissa Xiao Bao tiraillé entre la joie et l'anxiété, ses émotions enchevêtrées au-delà de toute compréhension.
Xiao Bao trouva de plus en plus difficile de supporter le regard de Huai En. C'était comme s'il était plongé dans un abîme glacé, des gouttes de sueur perlant sur son front. Il se frotta le visage et courut vers Su Yin. . Ce dernier s'était éloigné avec ses deux serviteurs, et tous affichaient un air grave. Xiao Bao ne put s'empêcher de demander : «De quoi parlez-vous tous ? »
Su Yin lui jeta un regard en coin et déclara de manière solennel : « Je vais à Dian Nan. »
« Dian Nan ? Tu vas voir ton grand-père ? » En effet, Dian Nan était le fief du grand-oncle de Su Yin, le prince de Li Qin, et qui était actuellement le troisième oncle de l'empereur.
« Quand pars-tu ?
- Tout de suite.
- Tout de suite ? » Xiao Bao le regarda avec étonnement. « Mais tu n'es pas du tout préparé et tu n'a même pas prévenu. Le voyage est si long, pourquoi se précipiter ? Tu devrais au moins faire quelques préparatifs... »
Su Yin agita impatiemment la main. « Il n'y a pas de temps à perdre. »
Xiao Bao avait le sentiment tenace que cela avait quelque chose à voir avec Huai En. Prudemment, il demanda : « Qu'est-ce qui te pousse à aller voir ton grand-père ? »
« Je te l'ai dit, c'est inutile de t'expliquer », répéta fermement Su Yin.
Xiao Bao se sentit étouffé, incapable de trouver les mots. Il réalisa qu'une fois que Su Yin serait parti, il se retrouverait sans aucune personnes solide pour le soutenir. Comment ferait-il face à Huai En ? Mais quand Su Yin prenait des décisions, elles étaient définitive et ne changeaient pas. Avec une expression triste, il regarda Su Yin.
Ce dernier murmura : « Xiao Bao, ne me reproche pas de ne pas t'avoir prévenu. Sois prudent et vigilant. J'ai demandé à Zhao Cai et Jin Bao de veiller sur toi. L'identité de cette personne est de la plus haute importance, et je ne peux pas tout te dire pour l'instant. Quoi qu'il en soit, il n'a pas de bonnes intentions. Comprends bien qu'il est plus facile d'inviter un Bouddha que de le renvoyer. ( Note de traduction : L'expression chinoise « 邀佛容易送佛难 » (yāo fó róngyì sòng fó nán) se traduit littéralement par « inviter un Bouddha est facile, mais le renvoyer est difficile ». Elle signifie que lorsqu'une personne est déjà invitée ou acceptée dans une situation, il est souvent très difficile de la faire partir ou de mettre fin à la relation, même si la situation devient problématique. ) S'il insiste pour rester, ce n'est pas un bon signe. Tu dois rester sur tes gardes en permanence. Je reviendrai sans faute dans un mois au plus tard. Si tu négliges ta garde, ce ne sera pas seulement pour ton malheur, mais aussi celui de la famille Jin. Tu as compris ? »
Xiao Bao remarqua l'expression grave sur le visage de Su Yin et ne put s'empêcher de ressentir une inquiétude croissante. Il avait l'impression que ce qu'il avait dit revêtait une importance considérable, bien qu'il ne le comprenne pas pleinement la situation. Cependant, il était parfaitement conscient de la nature mystérieuse et dangereuse de Huai En ; cependant au sein des couches de protection de la résidence des Jin, il trouvait un certain réconfort. Sinon, il n'aurait jamais osé s'approcher de quelqu'un comme Huai En, dont les origines étaient obscures, les intentions peu claires, et le penchant pour la violence évident.
Xiao Bao ne doutait pas des intentions de Huai En, surtout en tenant compte des actions réfléchies de Su Yin. Lorsque ce dernier l'avait averti de rester vigilant, Xiao Bao avait effectivement pris garde. Cependant, dans son esprit, ces préoccupations étaient un fardeau que Su Yin devait porter, car son attrait et ses désirs pour Huai En pouvaient facilement submerger sa capacité à rationaliser la situation en un instant.
Il demanda alors à ses serviteurs de préparer un simple paquetage de voyage pour Su Yin. Ce dernier n'emporta qu'un garde du corps personnel, laissant derrière lui plusieurs assistants qualifiés du manoir Su pour rester aux côtés de Xiao Bao. Su Yin lui recommanda également de solliciter immédiatement l'aide du manoir Su en cas de problème, un geste qui toucha profondément Xiao Bao. Après avoir fait ses adieux, Xiao Bao retourna à sa villa privée et croisa inopinément Huai En sur le chemin.
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Blooming flowers - Traduction Française - Danmei
General FictionTraduction du danmei - blooming flowers, Silent Sorrow - adapté en drama : meet you at the blossom - une pépite que je vous conseil fortement d'aller voir. Important : Le Danmei est un type de littérature chinois qui relate une histoire d'amour en...