Chapitre 77

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Xiao Bao était ébloui par une vision entièrement blanche : une longue tunique blanche, un grand manteau blanc et un visage d'une beauté éclatante, parfaitement immaculé.

Les scènes de retrouvailles qu'il avait imaginées apparaissaient dans chacun de ses rêves, à chaque fois qu'il s'endormait profondément ou somnolait. Cependant, lorsqu'il était lucide, il devait constamment réprimer sa propre stupidité. Il savait qu'il n'avait pas peur de le revoir, mais plutôt de se laisser emporter par l'espoir, ce qui serait tout simplement impardonnable.

Le vide environnant fit naître chez Xiao Bao un sentiment d'impuissance sans précédent. L'affronter seul lui demandait tout le courage qu'il avait accumulé, et ce n'était toujours pas suffisant.

Désespéré, il regarda autour de lui, espérant trouver quelque chose ou quelqu'un sur qui s'appuyer. Il appela dans son cœur tous les noms de ceux sur qui il comptait, mais en vain. Il ne put que garder les yeux grands ouverts, la douleur au cœur, tandis que Huai En entra de nouveau dans son champ de vision.

Le cœur de Huai En était tout aussi tumultueux, sinon plus, que celui de Xiao Bao. Dès qu'il le vit, il faillit fondre en larmes.

Son cœur qui était torturé inlassablement par la peur et la nostalgie, était sur le point de s'effondrer lorsqu'il vit Xiao Bao, amaigri au point d'en être méconnaissable. Malgré ses blessures non guéries, il s'était précipité jour et nuit vers Dali, bravant le vent et la neige sans relâche pour organiser ses opérations. Après tant d'efforts pour éloigner Su Yin et son groupe, il était venu le retrouver sans perdre un instant.

Il avait tant de tristesse et de douleur à partager, espérant que dans les bras de Xiao Bao, il trouverait réconfort et apaisement. Il s'était imaginé que la chaleur des souvenirs viendrait soulager ses angoisses et sa souffrance, et il rêvait d'un avenir radieux où, une fois la tempête passée, ils marcheraient main dans la main. Mais en le voyant ainsi, affaibli et éteint au-delà de tout ce qu'il aurait pu imaginer, il se sentit anéanti, presque brisé par cette vision de désolation

Cette silhouette immaculée se transforma en une illusion fugace. Avant même que Xiao Bao ne puisse réagir, il fut enveloppé dans une étreinte glaciale. La joue pressée contre son cou était froide, les lèvres qui effleuraient sa clavicule étaient froides, mais la respiration qui s'échappait était brûlante, tout comme le son étranglé des sanglots.

« Xiao Bao... Tu m'as tellement manqué... »

Ce dernier trembla de tout son long, se figeant sur place.

Une phrase si poignante et si émouvante, comme si rien ne s'était passé. C'était comme s'il venait de faire un long voyage, qu'il venait de faire la grasse matinée, et qu'ils pouvaient encore s'embrasser et partager leurs sentiments les plus intimes.

La rigidité et le silence de Xiao Bao alimentaient l'inquiétude dans le cœur de Huai En. Bien qu'il le tînt dans ses bras, il n'avait pas le même sentiment de « possession » qu'auparavant, ce qui le poussa à resserrer encore plus ses bras, ses lèvres effleurant doucement mais urgemment la peau chaude du cou de Xiao Bao. « Xiao Bao, tu m'as manqué, tu m'as manqué, comment as-tu pu changer ainsi, pourquoi es-tu si mince, que s'est-il passé... mmph ! »

( Traductrice : C'est littéralement le terme possession qui à été utilisé. Et rien que là il devrait se douter qu'il y a un problème. Tu ne possède pas une personne Huai En... )

Une douleur aiguë se fit soudain sentir dans son épaule. À travers le tissu, Huai En put ressentir les dents de Xiao Bao s'enfoncer dans sa chair, serrant vraiment avec une force colérique.

Huai En le serra fort dans ses bras, ses yeux s'humidifièrent, mais il parvint à empêcher les larmes de couler au prix d'un grand effort. La douleur dans ses épaules n'était rien comparée au chagrin de savoir que Xiao Bao était prêt à lui faire du mal.

Blooming flowers - Traduction Française - DanmeiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant