Chapitre 98

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« Patron, donnez-moi une chambre, préparez aussi une bassine d'eau pour le bain et quelques plats. Apportez-les dans ma chambre tout à l'heure. »

Le patron prit le lingot d'argent, le pesa et sourit immédiatement, acceptant avec enthousiasme.

Xiao Bao jeta ensuite un sac en tissu sur la table et ajouta : « C'est le médicament que je dois boire. Demandez à quelqu'un de le préparer pour moi et apportez-le après le repas. »

Ensuite, le patron demanda au serveur d'escorter Xiao Bao jusqu'à sa chambre.

Assis sur le lit, ce dernier retira son chapeau, révélant un visage fatigué.

Il y a quelques jours, il avait échappé à la vigilance de Zhao Cai, Jin Bao et de ses parents pour s'enfuir en douce de la résidence Su et se rendre en hâte vers la falaise de Chifeng.

Dali n'était pas très loin de là. Dans des circonstances normales, il fallait dix jours pour y arriver, ou sept à huit jours si l'on voyageait plus vite. Mais Xiao Bao avait voyagé presque sans arrêt, espérant arriver avant l'attaque de Huai En.

Il allait aussi vite qu'il le pouvait, mais il savait qu'il ne pourrait jamais rivaliser avec Huaien ou Su Yin en termes de rapidité. Cet effort commençait à l'épuiser. Pourtant, rester à Dali à se tourmenter sur le sort de Huai En aurait été un supplice encore pire.

À présent, il ne souhaitait plus vraiment analyser ce qu'il ressentait ; plus il y pensait, plus cela l'agaçait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne pouvait accepter l'idée que Huai En meure. Quoi qu'il arrive, il devait empêcher Su Yin.

Il se demandait quel chaos son départ soudain avait dû semer à la résidence Su et combien de temps Zhao Cai et Jin Bao parviendraient à cacher la vérité à ses parents. Mais ils devaient sûrement être déjà partis à sa recherche.

Il devait donc aller plus vite, éviter d'attirer l'attention et retrouver Huai En ou Su Yin le plus vite possible.

Allongé sur le lit, Xiao Bao tapotait ses cuisses douloureuses, fixant le toit rugueux de l'auberge, le nez légèrement piqué par l'émotion.

Ces derniers jours, il n'avait pas bien mangé ni bien dormi. Ses yeux étaient un peu flous et ses articulations étaient constamment douloureuses. Il ignorait combien de temps encore il tiendrait, ni jusqu'où il pourrait aller.

Après avoir agrippé les rênes pendant plusieurs heures d'affilée, ses doigts tremblaient au point qu'il ne parvenait même plus à tenir des baguettes.

Xiao Bao jeta un coup d'œil à la nourriture presque intacte sur la table et se sentit complètement inutile.

Son regard se pose de nouveau sur le bol de médicament sur la table, qui émettait encore une légère vapeur.

Il devait être consommé chaud, sinon il serait encore moins appétissant une fois refroidi.

Avec un soupir, Xiao Bao descendit du lit, prit le bol à deux mains, ferma les yeux et en avala plusieurs gorgées.

Soudain, il jeta le bol sur le sol et s'agenouilla en vomissant violemment.

Ce fut tellement dégoûtant que son estomac se noua ; comme il n'avait déjà pas grand-chose dans le ventre, cela le fit vomir jusqu'à ne rien garder. Il n'avait plus la moindre force dans tout le corps et , sans y penser, il s'effondra au sol.

Sa vision tournait, la pièce se brouillait autour de lui. Xiao Bao se rappela vaguement les mots de Huai En avant de partir. « Xiao Bao, je ne reviendrai peut-être pas cette fois-ci... Je vais peut-être mourir là-bas. »

Blooming flowers - Traduction Française - DanmeiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant