Chapitre 65

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Su Yin avait dix-huit jours de plus que Xiao Bao.

C'était comme si ces dix-huit jours d'écart lui avaient donné la responsabilité de veiller sur Xiao Bao toute sa vie.

Depuis qu'il avait des souvenirs, ce petit idiot rondouillard tournait toujours autour de lui. De son enfance, il ne se souvenait que de son incessante présence, car les adultes ne cessaient de répéter : « Ah, Su Yin est plus âgé que Xiao Bao de dix-huit jours. Su Yin est le grand frère, il doit bien jouer avec Xiao Bao, s'occuper de lui et veiller sur lui. Fais ça pour Xiao Bao... Ne fais pas ça pour Xiao Bao... »

Bien qu'il trouvait cela un peu solitaire de grimper aux arbres pour attraper des nids d'oiseaux, de descendre dans la rivière pour pêcher ou de voler des concombres, des pommes de terre, des radis et du maïs, c'était encore bien plus insupportable de devoir traîner un petit "cochonnet" qui ne savait ni grimper aux arbres, ni nager, ni même oser voler des légumes, et qui ne pouvait surtout pas se blesser, se cogner, avoir soif ou faim. Plus Xiao Bao insistait pour le suivre, plus il refusait. Et souvent, cela finissait par des pleurs de Xiao Bao, et lui se faisait inévitablement gronder sévèrement par son père. Mais il finit par céder, réalisant qu'avoir Xiao Bao comme compagnon pouvait aussi avoir ses avantages. Xiao Bao pensait toujours à lui dès qu'il y avait quelque chose de bon à manger ou pour jouer, lui apportant chaque trésor comme une offrande pour le satisfaire. Et puis, Xiao Bao obéissait à tout ce qu'il disait, jamais il ne le trompait ou ne lui faisait de caprices. Lui, en échange, n'avait qu'à jouer les chefs, protéger Xiao Bao des autres, l'emmener se pavaner fièrement, tandis que Xiao Bao, à ses côtés, se laissait impressionner et profiter de son autorité.

En grandissant, Xiao Bao avait fini par acquérir plus d'autonomie, développer de nouveaux intérêts, et c'était même fait des amis. Il ne restait plus constamment à ses côtés comme avant, et cela lui laissait une sensation d'étrangeté à laquelle il avait du mal à s'habituer. À ce moment-là, l'oncle Jin commençait à dire : « Ah, Su Yin est plus vieux de dix-huit jours que Xiao Bao, il est plus mature et plus capable. Il doit encadrer et guider Xiao Bao.» Ainsi, il reprit naturellement l'habitude de se mêler de la vie de Xiao Bao. Mais cette fois-ci, ce fut Xiao Bao qui commença à se montrer agacé. Cependant, cela lui parut inconcevable. Il était persuadé que Xiao Bao devait lui obéir, après tout, il avait dix-huit jours de plus que lui, et puis Xiao Bao était si maladroit. Peu importait à quel point le jeune Maître Jin était irrité, il se réjouissait secrètement du fait qu'il n'osait jamais vraiment lui tenir tête. 

Prendre soin de la vie de Xiao Bao était devenu pour lui une seconde nature, presque un instinct inné. Même si cela avait été forgé au fil du temps, c'était désormais une responsabilité qu'il assumait. Tout comme lorsqu'ils étaient enfants, il se sentait chargé de veiller à ce que Xiao Bao ne soit ni blessé, ni affamé, ni triste, ni contrarié. C'était son devoir, tout simplement.

( Traductrice : 🥹🥹 C'est beaucoup trop mignon... ça fait tellement alpha qui protège son petit oméga... 🥹🥹 )

Mais comment le petit Bao, qu'ils avaient toujours élevé, joufflu et insouciant, avait-il pu devenir ainsi ?

Il n'était parti que quelques jours, et la dernière fois qu'il l'avait vu, mais il se souvenait encore, qu'avant leur séparation, c'était un jeune homme plein de vie, avec des yeux innocents et légèrement malicieux, un sourire plein d'entrain, rayonnant de vitalité. Maintenant, il était allongé sur le lit, sans énergie, ayant perdu plusieurs kilos, les cheveux en désordre, les vêtements sales, le visage marqué par la fatigue, et cela c'était sans parler des cauchemars sans parler des cauchemars qui l'habitaient.

Su Yin essuya doucement les traces de larmes sur son visage avec un tissu. Tout à l'heure, il avait agrippé ses vêtements en pleurant jusqu'à en perdre la voix, jusqu'à ce que son chagrin l'étouffe presque. Autrefois, lorsqu'il voyait Xiao Bao pleurer à cause de lui, il trouvait cela amusant. Mais jamais il n'avait entendu de tels pleurs, aussi tristes et désespérés.

Blooming flowers - Traduction Française - DanmeiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant