Chapitre 18 : Un verre avec son ennemi.

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Raviel s'écroula sur le matelas à mes côtés en soufflant. Après plus de deux bonnes heures d'activité physique, on était aussi épuisés l'un que l'autre, et c'est toute joyeuse que je filais sous la douche, sous le regard attentif du beau brésilien. Quand l'eau chaude entra en contact avec ma peau, je soupirais de plaisir. L'endorphine me faisait de l'effet, et je ne m'étais pas sentie aussi bien depuis notre dernière cuite avec Kevin. Deux grandes mains vinrent se poser sur mes hanches, et je me retournais vers l'homme parfait en face de moi, en posant mes lèvres sur les siennes.

- J'adore nos moments à deux, me murmura-t-il au creux de l'oreille.

- C'est réciproque, mon ami. Tu es de plus en plus parfait, et dans tous les domaines.

- Toi, par contre, tu as perdu un peu de tes formes depuis la dernière fois, me reprocha-t-il avec une voix grave. Que t'est-il arrivé, au juste ?

- Oh, la routine des chasseurs, tu sais, dis-je en entortillant les doigts dans ses cheveux soyeux. Une affaire qui a mal tournée, ma famille décimée, un avis de recherche sur ma tête par les démons et les anges ..

Soucieux, mon dieu grec me regarda avec un air intrigué, non sans cesser de me caresser le dos. Il me connaissait bien, et, contrairement aux garçons, allaient facilement deviner mon secret. Il ne tarda pas à le faire.

- Tes émotions. Tu les as .. atténuées, n'est-ce pas ? Cette façon de parler, totalement désinvolte, de ses évènements tragiques .. Comment .. pourquoi as-tu fait ça ?

- L'idée m'est venu en regardant Once Upon a Time. Le fait de s'arracher le coeur et de ne plus rien ressentir .. Dis comme ça, c'est terrible. Mais depuis que j'ai procédé à ce rituel, quand les Winchester sont partis en mission avec Logan, je me sens terriblement mieux. Mon attraction pour Sam s'est considérablement réduite, je n'ai plus mal quand je parle de mes parents, et surtout, je n'ai plus peur de rien.

- Peut-être, oui. Mais ce sont tes émotions qui te rendent humaine, ma chérie, soupira le bellâtre devant moi avec un air triste. Tu as la chance d'avoir une identité réelle, une vraie vie à toi. C'est parfois dur, mais ce n'est pas fictif.

Gardant le silence face à ses paroles beaucoup trop sage pour le moment présent, je finis par l'embrasser de nouveau, et le repousser contre le mur, plaquant mes mains mouillées sur son torse musclé à la perfection. Son mal-être, je le connaissais. Difficile d'être un polymorph dans un pays peuplé de chasseur. À notre rencontre, j'avais eu le choix entre lui donner la mort, ou une chance de refaire sa vie. Bien entendu, j'avais choisi la deuxième solution, lui donnant un conseil pour avoir une vie tranquille : se créer un physique en s'inspirant de plusieurs personnes à la fois, ce qui lui éviterait d'être démasqué. Mon conseil porta ses fruits, et il promit d'être toujours là pour moi, et cela, depuis deux ans maintenant. Son choix corporel me convenait parfaitement : il avait un corps d'apollon, une voix douce et rauque, et surtout, sa personnalité adorable qu'il avait toujours eue. Bien que nous ne soyons qu'ami, il nous arrivait de nous offrir quelques moments à deux, ce qui me permettait au passage d'en apprendre plus sur son monde. Après la douche, je me rhabillais, tout en lui demandant des nouvelles sur sa vie. Il me raconta qu'avec sa carte d'identité toute fraîche, il avait dégoté un travail en tant que coach sportif, et qu'il pouvait avoir les filles qu'il voulait. Il m'assura que j'étais sa favorite, sous mon haussement de sourcil. Tout en discutant, il m'apprit que le monde surnaturel était quand même perturbé par la guerre démoniaque qui opposait Abadon et Crowley, et l'arrivée forcée des anges sur Terre. Je n'émis aucun commentaire sur le sujet, c'était bien trop sensible pour être évoqué après un moment aussi parfait avec lui. Après s'être préparé de notre côté, nous avons repris le chemin du bar où mes amis attendaient depuis quelques heures. Tout en me tenant la main avec gentillesse, Raviel me remercia de nouveau pour le pacte que je lui avais offert : rester en vie, mais ne briser en aucun cas celle des autres. Il avait respecté notre marché, conscient que s'il dérapait, je l'attendais à la croisée des chemins. Mais sa conduite exemplaire me donnait l'espoir que toutes les créatures pouvaient changer, et n'était pas que des monstres.

Deux frères, une nouvelle vie. #SupernaturalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant